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31.10.2005
Le président du Tpo est KO
Pierre Fouodjoum évoque les intrigues des supporters du Racing de Bafoussam pour justifier sa démission.
«Aujourd’hui, j’ai décidé de laisser. Je ne devrais pas le faire ce jour, mais à la dernière journée du championnat de D1. Si je l’ai fait précipitamment, c’est parce que, à la 34ème journée, je ne serai pas au Cameroun», a déclaré Pierre Fouodjoum, sur les antennes de la Crtv-Ouest. C’est donc en écoutant la station provinciale de la Crtv à Bafoussam, le 27 octobre dernier que beaucoup ont appris la démission du président exécutif du Racing. Il abandonne le poste qu’il occupait depuis le 9 juillet 2005, date à laquelle il a succèdé à Samuel Wembé, lui aussi démissionnaire.
«Depuis que je suis là, je fais des efforts personnels pour financer l’équipe, en payant les primes d’entraînement et de match, frais de déplacement ; mais jusque-là le public de Bafoussam ne le reconnaît pas. Au contraire, il demande tout le temps où est le président. Je ne sais pas s’il voudrait que je laisse mes affaires à l’étranger, pour venir personnellement à Bafoussam m’occuper de Racing», s’est interrogé Pierre Fouodjoum, avant de poursuivre: «il y a une autre raison profonde de cette démission. Certains natifs de Bafoussam disent en ville que le chef Baleng m’aurait contacté pour que je néglige Racing, afin de m’occuper de Lac Baleng. Avant que je prenne la présidence de Racing, Lac Baleng existait déjà. En plus, je n’ai même pas encore parlé au téléphone avec le chef Baleng. C’est tout ça qui a suscité une colère en moi», a-t-il conclu. Cependant, dans l’opinion, l’on pense que Pierre Fouodjoum claque la porte pour éviter de porter une responsabilité, au cas où Racing viendrait à «descendre».
Pierre Fouodjoum n’est pas originaire de la ville de Bafoussam, mais de Baleng, village proche de Bafoussam. Or, les Bafoussam revendiquent la présidence de Racing. Samuel Wembé, précédent président général du Tpo, est un autochtone de Bafoussam. Faute de moyens financiers, il a rendu son tablier.
Racing pendant de longues années a été l’équipe de la Mifi au chevet de laquelle convergeait tous les fils de ce département avant le découpage de 1992 qui a donné naissance aux départements du Koung-khi (Bandjoun) et des Hauts-plateaux (Baham). Les élites se bousculent pour faire accéder en 1ère division des clubs de la périphérie de Bafoussam, ce qui n’était pas envisagée avant, tant toutes les énergies étaient mobilisées pour la gloire du «Tout puissant de l’Ouest». Stade de Bandjoun, Fovu de Baham et Sable de Batié rejoignent en moins de cinq ans l’élite.
Les ressortissants du village Bafoussam apprécient modérément. Donatien Koagne, originaire de Füssep- dénomination historique de Bafoussam-, vient renforcer les clivages en prenant les rennes du Racing. Pendant quelques années, il fait du Tpo une propriété de la famille Madjofang, dont il est issu. La mère de Koagne, incapable de dire un mot en français, sera d’ailleurs présentée comme présidente du Tpo. Plus que jamais, Racing est une affaire du village Bafoussam.
Michel Ferdinand
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