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25.04.2004
Amadou Diakité, membre des comités exécutifs CAF et FIFA: `Toute la vérité sur l`affaire du maillot du Cameroun`
Amadou Diakité, le président d`honneur de la Fédération malienne de football, est l`un des hommes forts de la Confédération africaine de football (Caf). Il est depuis 1992 membre du comité exécutif de la Caf. Il est également membre du comité exécutif de la Fifa . C`est en 1998 qu`il a fait son entrée dans " le gouvernement " du football mondial. C`est au titre de membre d`honneur de l`Ufoa qu`il était à l`assemblée générale de cette union la semaine dernière à Abidjan. Une occasion de faire avec lui le tour de l`actualité du football africain.
-Comment expliquez- vous la décision de la Fifa de retirer six points au Cameroun dans le cadre des éliminatoires du Mondial 2006 pour avoir porté un maillot à pièce unique ?
Ce problème de maillot a commencé à la Can 2002 au Mali. Les Lions indomptables ont porté un maillot sans manche que la Fifa a jugé non conforme aux lois du jeu. Mais à l`époque, elle n`avait pas pris de sanction. Cette année, le Cameroun a choisi un maillot à pièce unique à la Can 2004. Cette fois, la Fifa a réagi en écrivant à la Caf pour dire que le maillot des Lions n`est pas réglementaire. Nous avons transmis cette lettre à la fédération camerounaise. Elle a indiqué qu`elle n`avait pas un autre maillot. Et que son équipementier était dans l`impossibilité de fabriquer un nouveau maillot. La Caf a fait une dérogation à la fédération camerounaise jusqu`à la fin des matches de poule en l`avertissant qu`elle prenait de gros risques. Mais elle a encore utilisé le même maillot en quarts de finale. Pour comprendre la décision de la Fifa, il faut savoir que c`est elle qui décide en matière de maillot, c`est-à-dire les lois du jeu. La Fifa est la gardienne des lois du jeu. Elle a ouvert une enquête sur cette affaire et sa commission de discipline a été saisie parce que c`est une décision de la Fifa qu`une association nationale n`a pas respectée. Cette commission a estimé que le Cameroun avait commis une faute. Et elle a pris la décision de lui retirer six points avant le début des éliminatoires de la coupe du monde.
-Quels sont les moyens de recours de la fédération camerounaise ?
Il y a effectivement des voies de recours contre toute décision de la Fifa. On peut faire appel. Il faut remplir des conditions et respecter des délais. La fédération camerounaise peut aller devant la commission de recours. Celle-ci examine le dossier. Elle peut maintenir la sanction, la réduire ou l`aggraver. La commission de discipline agit en toute autonomie.
-Si les Camerounais ne sont pas satisfaits de la décision de la commission de recours, ont-ils une autre possibilité de faire annuler la décision ?
Ils peuvent attaquer la décision devant le tribunal arbitral du sport (TAS) de Lausanne où il existe une chambre qui s`occupe de régler les problèmes de sport. Mais pour aller au TAS, la sanction doit être supérieure à quatre matches ou trois mois de suspension. Dans ce cas précis, le TAS ne peut être saisi dans la mesure où perdre six points équivaut à deux matches de suspension. Comme c`est un dossier qui est en cours d`instruction, j`évite de me prononcer sur ce sujet car il n`est pas recommandé de le faire. J`explique seulement comment on en est arrivé là.
-Pourquoi le comité d`organisation de la Can 2004 a toléré ce maillot une pièce ?
La commission d`organisation de la Can statue sur les faits de matches. Nous prenons des sanctions quand il y a des incidents au cours des matches Mais cette affaire de maillots relève de la Fifa qui fait respecter les lois du jeu.
-Dans leurs premières réactions, la fédération camerounaise et le ministère des Sports de ce pays se demandent comment la Fifa peut se saisir d`une affaire qui a eu lieu lors de la Can.
C`est une question de convention. Si vous participez à une compétition de football, vous êtes obligés de respecter les règles. Et les règles disent que des domaines sont gérés par la Fifa.
Par exemple en Angleterre, quand le défenseur de Manchester United Rio, Ferdinand, a refusé de se soumettre à un contrôle anti-dopage à l`occasion d`un match de championnat, le dossier est parvenu à la fédération anglaise. Elle tergiversait et la Fifa a réagi. en lui intimant l`ordre de prendre des sanctions contre le joueur. La fédération a infligé six mois de suspension à Rio Ferdinand. Vous voyez que la Fifa s`est mêlée d`une affaire locale. Cela fait partie de ses prérogatives.
-Pensez-vous que l`Ufoa va sortir de sa léthargie après l`élection d`un nouveau président ?
L`Ufoa était l`une des premières zones du continent par le nombre de ses membres et par ses activités. Elle a écrit des lettres de noblesse du football africain. Mais depuis une dizaine d`années, l`association vit une crise récurrente. Chaque fois, on se réunit et on change de président mais la situation n`évolue pas. Et les autres zones sont aujourd`hui plus dynamiques que l`Ufoa. Les réunions et les compétitions sont régulières. Elles sont devenues plus influentes que notre zone qui a 16 fédérations. Aucune autre n`a 16 fédérations. A la faveur de la Can à Tunis, nous avons convoqué une assemblée générale pour relancer nos activités. Une commission de restructuration a été chargée de faire un audit sur les activités de l`union et de dépoussiérer les textes. A la suite de cette restructuration, nous avons décidé de mettre en place un nouveau comité exécutif. Nous avons organisé des élections. Jacques Anouma a été élu nouveau président. Tous les membres sont décidés à trouver un second souffle à l`association. Ils ont promis de payer leurs arriérés de cotisation et une cotisation spéciale. Nous allons redémarrer avec une coupe des nations réservée aux joueurs locaux.
-Est-ce que cette assemblée générale va marquer un véritable décollage de l`Ufoa ?
Cette assemblée générale est différente des autres en ce sens que ses décisions sont réalistes. Nous allons organiser une compétition avec les locaux. Les éliminatoires se feront par zone et une phase finale à Abidjan. Nous ne nous lançons pas dans les compétitions de jeunes, de football féminin. Il s`agit de réussir la seule coupe des nations pour attirer les sponsors. Si nous parvenons à organiser un programme minimum en 2004, nous pourrons envisager l`avenir avec beaucoup d`optimisme. Nous avons senti un engagement des fédérations qui n`ont fait aucune réticence pour payer leur cotisation. Nous repartons sur des bases saines. Attendons deux à trois mois pour traduire dans les faits les bonnes intentions prises à Abidjan.
-Croyez-vous que les fédérations qui n`ont pu payer 500 dollars (300 mille fcfa) par an, pourront s`acquitter de la nouvelle cotisation qui est de 5000 dollars (3 millions de fcfa) ?
J`ai bon espoir qu`elles paieront leurs nouvelles cotisations. Dans deux mois, celles qui ne parviendront pas à régler leurs arriérés et les nouvelles cotisations, ont accepté d`adresser une lettre au comité exécutif de l`Ufoa pour l`autoriser à prélever à la source le montant sur leur subvention de la Fifa. Cet accord prouve que toutes les fédérations veulent désormais une union forte. Elles ont compris que cette agonie de l`Ufoa les pénalise dans la prise de décisions au niveau du continent. Cette situation freine le développement du football ouest-africain. L`Afrique de l`Ouest a les meilleurs résultats au niveau de la Can où six à sept pays sont régulièrement qualifiés aux phases finales. Lors de la dernière coupe du monde, c`est un pays de la sous-région, le Sénégal, qui a fait honneur au foot africain en se hissant en quart de finale. En coupe du monde junior, le Ghana, le Burkina, le Mali, le Nigeria sont souvent présents. Nous avons un gros potentiel. Malheureu-sement, l`Ufoa pèche par son inorganisation.
-Les moyens du secrétariat général sont très limités. La Caf va-t-elle relever son niveau de subvention qui est de 50 mille dollars (30 millions de fcfa) ?
Ce n`est pas possible d`aller au-delà de ce montant. La subvention accordée aux autres zones est de 25 mille dollars. C`est parce que l`Ufoa a une taille plus importante que nous avons demandé de doubler sa subvention Ce que la Caf a accepté. Je pense qu`avec cette subvention et les nouvelles cotisations, le secrétariat général va bien fonctionner. Le nouveau président nous a assuré que la Côte d`Ivoire fera face à certaines charges du secrétariat.
-Le secrétaire général étant toujours suspendu, il y a un vide à combler.
Pour l`instant, la direction générale de la Fif va se charger de gérer les affaires courantes. Nous avons reçu les résultats de l`audit mais nous n`avons pu analyser son contenu. A la suite de l`analyse de l`audit, le comité exécutif fera une proposition de nomination du nouveau secrétaire général.
-La Caf prévoit le 19 mai prochain une assemblée pour modifier ses statuts. Quels sont les points qui seront concernés ?
La Fifa a modifié ses statuts l`année dernière à Doha au Qatar. Il s`agit pour la Caf d`être en harmonie avec ces nouveaux statuts. Beaucoup de changements sont prévus. Comme nous parlons de zone, un des changements sera de considérer les zones comme partie intégrante de la Caf. Les zones étaient invitées de façon informelle aux rencontres. Elles seront à partir des nouveaux statuts des membres à part entière des congrès. Elles auront le même rang que les confédérations occupent au niveau de la Fifa. Elles seront des observatrices.
-Quelle est la qualité des rapports de la Caf avec la Fifa ?
C`est qu`en 2002, la caf a présenté son président contre Blatter aux élections. Après celles-ci, le président Blatter a déclaré que les élections sont finies et qu`il devient le chef de la grande famille du foot. Au début il y a eu méfiance entre les adversaires d`hier. Maintenant les nuages se sont dissipés. L`atmosphère est devenue conviviale entre les adversaires d`hier. Nous n`avons aucun problème avec le président de la Fifa.
-La Fifa va attribuer le 10 mai prochain l`organisation de la coupe du monde 2010 à l`Afrique. Beckenbauer estime que la rotation entre les continents est une mauvaise chose. Qu`en dites vous ?
Notre mission était d`imposer le principe de la rotation. Sur ce point, nous avons obtenu gain de cause. Le pays africain qui sera désigné devra être à la hauteur de l`événement. Il faut que des gens qui méprisent les Africains comprennent que nos progrès sont notables. La preuve, l`Allemagne a des problèmes pour battre les équipes africaines. Il y a des gens, qui malgré leur notoriété, restent figées. Elles pensent que le monde s`arrête à leur porte. Quand je verrai Beckenbauer, je lui ferai la remarque.
-Malheureusement, il n`est pas le seul à tenir des propos désobligeants à l`endroit du foot africain. Avant la Can 2004, Platini a aussi jeté un pavé dans la marre
Quand je l`ai rencontré, il m`a dit que ses propos ont été déformés. J`ai répliqué en lui indiquant que en pareille situation, vous faites une mise au point. Bon, le fait de ne pas reconnaître qu`il a un mépris pour le foot africain signifie qu`il a reculé. Ce sont des cas isolés. Leurs déclarations font des vagues parce que ce sont des stars. L`Afrique existe désormais sur l`échiquier du foot mondial. Les joueurs africains sont sociétaires dans les plus grands clubs africains.
-Que vous inspire le centenaire de la Fifa qui sera célébré le 4 mai prochain à Paris ?
Un bel anniversaire. 100 ans dans la vie d`un homme c`est beaucoup. 100 ans dans la vie d`une organisation, c`est comme ses premiers jours. En un siècle, le football a connu de très grandes mutations. Ce qui est intéressant, c`est que nous sommes restés très proches des premiers règlements. Nous sommes restés conservateurs. Toute la beauté du football réside dans ses règles simples que tout le monde connaît. Si les règles changeaient à tout moment, le foot n`aurait pas suscité la même passion. Le conservatisme n`a pas empêché de faire des petites retouches pour avoir un temps de jeu plus long. On peut noter la passe d`un joueur à son gardien qui ne peut plus prendre le ballon à la main ; plusieurs ballons autour de l`aire de jeu qui accélèrent les remises en jeu, la notion de fair-play qui pousse une équipe même menée à quelques minutes de la fin d`un match de mettre le ballon en touche pour secourir un blessé. Ensuite l`équipe du joueur blessé redonne le ballon à son adversaire. Ce n`est pas une règle écrite. Les règles non dites renforcent cette notion de fair- play.
-Qu`est-ce qui vous a encore marqué dans l`évolution du football mondial ?
La solidarité est une réalité dans le monde du football. La Fifa amasse beaucoup d`argent lors des coupes du monde. Elle le redistribue aux associations pauvres. Celles-ci bénéficient d`une subvention d`un million de dollars (600 millions de fcfa) sur quatre ans. Le projet Goal contribue à construire des sièges et des centres techniques. Cette solidarité a favorisé un nivellement des valeurs. Le résultat d`un match entre une équipe européenne et africaine était connu d`avance. Maintenant, nous sommes capables de battre les sélections européennes. Les pays africains réussissent de bons parcours dans les compétitions de jeunes espoirs.
Malgré la multitude des compétitions et les retransmissions télé, le football est resté un jeu très attractif. Le football est un bon jeune homme de cent ans.
-Le Mali n`a pu franchir les demi-finales de la Can 2004 avec un groupe qui a mûri par rapport à la Can 2002. Avec le recul, quelle analyse faites-vous de cette prestation ?
Je ne peux pas vous répondre de façon objective parce que je me suis interdit de parler du football malien, ayant accédé au rang de président d`honneur de la fédération. Je me suis imposé la règle de ne pas critiquer en public les actions de mon successeur à la tête de la fédération. Je préfère lui faire des remarques en privé. Cela dit en tant qu`observateur ou simple supporter, je n`ai pas compris la défaite 0-4 face au Maroc. En 1994 et 2002 où nous avons atteint ce stade de la compétition, nous avons manqué de fraîcheur physique. Jusqu`au dernier match de poule, nous n`étions pas qualifiés. Nous avions le doigt entre les dents. En 2002, nous avons livré le dernier match contre l`Algérie comme un match de coupe pour nous qualifier en quarts de finale. En demi-finales face au Cameroun, nous savions que nous étions à la limite de nos forces. Cette année en Tunisie, au bout de deux matches de poule, nous étions qualifiés pour les quart de finale. Nous avons géré le dernier match contre le Sénégal avec beaucoup d`intelligence en terminant premiers du groupe. L`équipe est arrivée en demi-finales en pleine possession de son potentiel physique. Et contre le Maroc nous perdons 4-0 par déconcentration. Les joueurs étaient sûrs d`aller au bout de la compétition. Cet état d`esprit nous a joué un vilain tour.
-Les équipes maghrébines réussissent au Mali. Les joueurs avaient des raisons de croire à une victoire.
Effectivement dans la tête des joueurs, le match contre le Maroc était une formalité à remplir avant la finale. Sur deux ans, nous avons battu quatre fois en quatre matches amicaux cette équipe chez elle. Sans huit titulaires, le Mali s`est imposé 1-0 devant le Maroc au grand complet sur sa pelouse avant la Can. Nous perdons incroyablement 4-0. L`excès de confiance des joueurs et la méforme du gardien expliquent cette raclée.
-Le Mali a péché par sa fragilité défensive.
C`est exact. Dès le premier tour, l`entraîneur a été contraint de placer des défenseurs centraux dans les couloirs. Sans automatisme, ce fut difficile de jouer dans ce registre. L`équipe a souffert d`une absence de latéraux. Cédric Kanté, le joueur de Strasbourg, s`est blessé. De même qu`un autre jeune latéral juste avant la compétition.
-Pourquoi l`entraîneur national Stambouli est parti ?
Il a décidé de partir malgré la volonté de la fédération de le garder. Il voulait un expatrié au poste d`entraîneur adjoint. Ce que la fédération n`a pas accepté. Nous considérons qu`il est nécessaire qu`un entraîneur européen soit entouré par des nationaux. Qui doivent prendre la relève plus tard.
-Le Mali n`a pas cherché loin en recrutant Alain Moizan qui entraînait un club au Sénégal.
La fédération a connu plusieurs expériences avec les entraîneurs expatriés. Certains sont venus avec de longs CV et les résultats n`ont pas suivi. Nous recherchons un entraîneur qui est un homme de caractère et qui veut réussir. Moizan a été retenu parmi une vingtaine de candidats. L`équipe a un gros potentiel. On attend de lui qu`il la fasse progresser et qu`il obtienne des résultats. Il a l`ambition de se bâtir un palmarès. Le choix est très contesté au Mali. Seuls les résultats diront si nous nous sommes trompés.
-La qualification aux J.O, est-ce une surprise ou le fruit d`un travail de formation ?
Cette qualification a été obtenue grâce à des locaux. Seuls trois pros sont venus renforcer le groupe à chaque match. Ce qui fait beaucoup plaisir et montre que le Mali a une bonne réserve de talents. Dans un groupe aussi relevé avec le Cameroun, le champion olympique en titre, la Côte d`Ivoire, la victoire est encore plus belle.
-Mais quelles sont les raisons de la faiblesse des clubs maliens sur la scène internationale ?
Les deux grands clubs sont le Djoliba athlétic club et le Stade Malien. Le Djoliba a choisi de transférer régulièrement ses joueurs. Il ne cherche pas à les retenir pour monter une équipe compétitive. Depuis 10 ans, le club a un complexe sportif mais il n`arrive pas à briller sur la scène africaine. Cela fait trois saisons qu`il n`a pas gagné le titre de champion national. Ce renouvellement permanent de l`effectif rend l`équipe instable. Une situation qui doit donner à réfléchir à ses dirigeants. Quant au Stade Malien, il avait un problème d`infrastructures. Il vient de se doter d`un centre d`entraînement. Le club a recruté un entraîneur de bon niveau. Hélas, il est tombé sur un gros morceau, Hearts of Oak, le champion ghanéen dès le tour préliminaire de la ligue des champions. Ses dirigeants ont l`ambition de bâtir un grand club. Le Stade va faire parler de lui dans deux ans, sur le continent.
-Jean Tigana, l`ex-international français est souvent présent au Mali. A-t-il des projets pour le football malien ?
Tigana est très attaché à son pays d`origine. Pendant sa carrière professionnelle, il n`avait pas le temps de retrouver ses racines. Maintenant qu`il dispose de beaucoup de temps, il vient souvent au Mali. Il nous aide dans tout ce que nous faisons. Il veut investir au pays dans le domaine rural, dans l`immobilier et bien sûr dans le football. Tigana a un projet de création d`un centre de formation. Ce sera bénéfique à l`ensemble du foot malien. Bien qu`il soit resté très loin du Mali pendant des décennies, Tigana a la fibre patriotique. Nous comptons sur lui pour faire du Mali un grand pays de football.
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