ACTUALITE |
22.01.2008
Kumasi : Samuel Eto’o la grande attraction
Les habitants ont perdu leur tranquillité depuis l’arrivée des Lions indomptables et ses multiples stars. La mobilisation est forte lors des entraînements et autour de la tanière des Lions. Ce qui ne semble pas troubler leur tranquillité.
C’est une véritable marrée humaine, évaluée à plus de 7000 personnes, qui a assisté à la séance d’entraînement des Lions indomptables, samedi soir, au Wesley College de Kumasi. Les populations, très nombreuses, avaient pris d’assaut les abords de ce terrain gazonné, entouré d’une ceinture de grillages. Chacun voulait profiter de ce spectacle et l’on avait du mal à croire qu’il s’agissait d’un simple entraînement. Alors, certains ont préféré se hisser au sommet des branches d’arbres surplombant le stade pour regarder le spectacle tout en évitant les bousculades. D’autres sont montés sur les toits de véhicules garés tout autour de la place. Dans ces conditions, impossible de se frayer un passage. L’on est obligé de rester à une dizaine de mètres de l’entrée que l’on a d’ailleurs du mal à repérer à travers cette barrière humaine. A Kumasi, tout le monde est excité à l’idée de voir Samuel Eto’o Fils, Rigobert Song, Idriss Carlos Kameni et autres Geremi Njitap à l’œil nu et non pas à la télévision comme à l’accoutumée. ”Je suis venue ici seulement pour voir Samuel Eto’o”, confie Cerwah, la vingtaine, visiblement comblée d’avoir vu ces stars camerounaises du ballon rond.
Emotion
L’émotion est également perceptible à la moindre touche de balle de Samuel Eto’o Fils. Il suffit en effet que celui-ci fasse un geste, un saut, un amorti ou même un simple contrôle pour qu’une clameur s’élève dans le ciel de Kumasi. Le scénario est à peu près le même au moment où l’équipe des Lions indomptables quittent le Wesley college pour regagner le Georgia Hôtel où elle loge. Il s’agit d’un luxueux établissement comportant une annexe séparée du bâtiment principal juste par une petite route. Là, il y a toujours du monde massé à l’entrée ; personne ne veut rater le moindre mouvement d’un Lion indomptable. Même si de-là, l’on ne peut voir les joueurs généralement au repos dans leurs chambres après les entraînements. A l’entrée de l’hôtel, un impressionnant dispositif de sécurité a été mis en place pour filtrer les entrées. Il faut à tout prix être détenteur d’une accréditation ou d’un badge d’identification pour franchir cette barrière musclée. La directrice de l’hôtel, elle-même au four et au moulin, veille personnellement au strict respect de cette recommandation. L’annexe du Georgia hôtel est construite sous la forme de petite dépendance et l’entrée de cette annexe fait face à l’entrée principale de l’hôtel. C’est dans l’une de ces dépendances qu’est logé le ministre des Sports et de l’Education physique (Minsep). Samedi, aux environs de 11h, Augustin Edjoa prenait de l’air à sa véranda, face à l’entrée de l’annexe. Deux groupes de jeunes gens, tenus à l’extérieur depuis un certain temps, se sont soudain rapprochés de l’entrée. Le Minsep s’est alors levé pour aller à leur rencontre.
Supporters
“ We are Ghanaians supporting Cameroonian team. We come to ask you what to do… ” (Nous sommes des Ghanéens soutenant l’équipe du Cameroun et nous sommes venus demander ce qu’il faut faire, ndlr). La préoccupation de cette costaude femme intrigue quelque peu le Minsep qui s’attendait à ce que ce soient les supporters qui lui disent ce qu’ils ont prévu comme activités… En effet, de nombreux Ghanéens disent supporter le Cameroun pour ses stars. Pourtant, à travers la ville, l’on n’a pas vu un seul drapeau camerounais flotter. Un peu partout, ce sont les couleurs du pays organisateur que l’on aperçoit sur les façades des maisons, à l’entrée des magasins, accrochées aux véhicules, etc. A peine voit-on aussi les drapeaux du Nigeria et de la Côte d’Ivoire chez les vendeurs. “ Nous sommes Ghanéens et nous supportons notre pays, explique un Ghanéen. Mais, après le Ghana, c’est le Cameroun… ” Les membres du deuxième groupe se présentent en français comme des Camerounais vivant au Ghana et dans les pays voisins. A eux, Augustin Edjoa a conseillé de prendre attache avec le chargé d’affaires du Cameroun en Côte d’Ivoire, qui, selon les dires du Minsep, couvre toute la sous-région. “ Nous avons pensé à vous ”, conclut un Augustin Edjoa décontracté et serein, qui dit que le moral des troupes est tel que le Cameroun ne peut pas quitter la compétition avant le 10 février, jour de la finale…
Julien Chongwang, à Kumasi
|
|
Hits: 1 | Source:lanouvelleexpression | |
|
|
|
|
| |