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30.01.2002
Patrick Henri Mboma: `` Augmenter le niveau match après match pour finir en beauté ``
Le n° 10 des Lions Indomptables nous a gratifiés de deux importants buts qui ont valu aux Lions d`être les premiers à se qualifier pour le second tour de Mali 2002. Avec humilité, le meilleur buteur actuel de la CAN 2002 nous dit sa détermination et celle de ses coéquipiers à aller le plus loin possible dans la compétition, jusqu`au 10 février à Bamako.
Il nous donne volontiers l`état psychologique de l`équipe, et sur les problèmes de discipline et de libération des joueurs professionnels africains, voire de sa famille.
Félicitations Papa Mboma (son épouse vient de mettre au monde un garçon, Ndlr) ! Le nom japonais de votre fils (Kenji) est-il un souvenir de votre séjour oriental ?
Merci. C`est gentil. J`ai eu un passage qui m`a beaucoup marqué au Japon. Ma femme et moi avons aussi voulu y penser. Ça a été un choix, mais surtout un choix du cœur.
Quelle lecture faites-vous du match contre les Eléphants de Côte-d`Ivoire ?
C`est un match qui, comme je le prévoyais, a été animé. Les Ivoiriens ont eu la maîtrise du jeu. Il y a eu des occasions de part et d`autre. Ç`aurait pu basculer d`un camp comme de l`autre. Il y a eu des arrêts des gardiens, parfois des maladresses et, heureusement pour nous, un but à 5 minutes de la fin est arrivé au bon moment pour nous libérer.
Pourquoi ce retour timide des Lions en début de 2e mi-temps ?
Il y a tout simplement le mérite des ivoiriens. Ce n`est pas parce que Cameroun monte sur le terrain qu`il dominera pendant les 90 minutes. La Côte-d`Ivoire a des attaquants virevoltants, bons dribbleurs qui se sont remués, amenés par un Guel au milieu de terrain qui a réussi à trouver certaines brèches. Nous avons été logiquement perturbés.
En quoi est-ce que ce deuxième match est-il différent du premier où il a été surtout question d`assurer les 3 points du match d`entrée de compétition ?
Je ne sais pas s`il est nécessaire d`être dans une grande forme si c`est pour ne pas gagner. L`essentiel pour nous c`est devoir fait le plein dans ces deux matches et d`essayer d`aller ces deux matches et d`essayer d`aller crescendo, d`augmenter le niveau match pour pouvoir, je crois, finir en beauté.
Avec un but par match et l`unique buteur des Lions, on dit de vous que vous êtes le sauveur des Lions Indomptables...
Le sauveur, non. Parce que premièrement je ne joue pas seul. Deuxièmement parce que je ne peux pas prétendre parler de sauveur dans une situation qui n`est pas très inconfortable. De toutes façons, on n`est pas menacé de quoique ce soit. Donc, je fais partie d`un groupe où j`ai eu la chance de m`exprimer. Il y a des joueurs qui sont sur le terrain, d`autres non mais qui sont aussi capables de faire des exploits dans cette équipe. Ça été ma chance de marquer dans ces matches-là, mais je sais que le danger vient de partout et que la chance sourira aussi à mes coéquipiers.
Avec cette deuxième victoire, peut-on dire que le moteur diesel est lancé ?
Je ne pense pas complètement parce que maintenant nous avons les résultats. Il va falloir y associer la manière. Il y a eu des phases de jeu qui auraient dû être intéressantes mais il faudra vraiment voir un Cameroun durant 90 minutes pour dire vraiment durant 90 minutes pour dire vraiment que la machine est lancée.
Le Cameroun est d`ores et déjà qualifié. Le dernier match contre le Togo sera abordé avec la même détermination ou ce sera une occasion pour dérouler ?
Je pense qu`il faut y aller avec la même détermination parce que les adversaires que nous avons rencontrés sont aussi regardants plus qu`il aura la qualification en jeu, par le respect de l`éthique sportive parce qu`il faut jouer les matches logiquement jusqu`au bout. C`est aussi une raison pour nous de continuer dans une spirale qu`on espère de victoire pour aller jusqu`au 10 février. Tout simplement parce que nous avons faim de victoires, nous n`avons pas de raison de laisser les Togolais nous marcher dessus.
Pensez-vous aujourd`hui vous avec les moyens de rééditer l`exploit du Surulere stadium il y a deux ans ?
Nous y croyons fermement. Mais pas parce que nous avons gagné deux matches. Mais parce que nous avons un groupe qui est costaud et qui a des raisons de croire en lui. Nous avons la conviction, la sérénité. Il nous faudra un peu de chance pour rééditer l`exploit. Vous savez, c`est difficile de garder l`hégémonie sur le continent. Et il y a beaucoup d`équipes qui nous contestent cela.
Qu`est-ce qui fera la différence dans cette compétition ?
Je pense que nous avons besoin de garder la sérénité et la confiance qui règne. Il faudrait être toujours conquérant, essayer de marquer toujours les premiers, être toujours agressifs, mais surtout réellement croire en ce qu`on fait. Et jusqu`ici c`est le cas. Si nous continuons comme ça, réellement croire à nos convictions, que nous ne puissions pas aller jusqu`au bout.
Certaines équipes ont connu des problèmes de discipline, notamment le Ghana avec l`exclusion de Samuel Kuffuor et la RD Congo avec la désertion du Shabani Nonda. Comment réagissez-vous à cette situation?
Il est réel que le calendrier ne favorise pas les joueurs professionnels. Mais il est aussi impensable de voir autant de défections et d`absences. Je crois que les joueurs n`y mettent pas de la bonne volonté. Ils privilégient un peu trop souvent leurs intérêts personnels qui sont souvent liés à un intérêt financier. Je pense que ce que l`équipe nationale est en mesure de me donner, ce que le pays attend de nous, l`honneur que nous avons à représenter notre pays est plus fort que ça. C`est un point de vue personnel. Tout le monde a ses raisons, tout le monde n`a pas la force ou le pouvoir de décliner la sélection. Je dirai qu`il faut faire un choix en début e carrière. Ce n`est pas parce que ce qu`on n`a pas de réelles chances d`aller au bout de la compétition qu`il faut abandonner, parce que comme ça, le football africain ne sera pas aidé. Nous les artisans, les joueurs en premiers devons faire un effort pour cela. Il est vrai que les dirigeants doivent vraiment se pencher sur le problème des dates. Je suis content d`être ici pour défendre les couleurs de mon pays mais c`est tout de même très difficile de payer des joueurs royalement pour ne pas bénéficier de leurs services pendant cinq ou six semaines.
Source: Entretien mené par Dominique TOUKAS à Sikasso
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