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31.08.2005
Samuel Eto’o : Je rêve d’un Drogba parmi les Lions
Propos recueillis par S.A.G.
Le goaleador camerounais affirme qu’il n’est pas l’ennemi de l’Ivoirien.
Alors, tout le monde parle d’un math dans le match : Eto’o contre Drogba…
C’est vrai que beaucoup de personnes, la presse notamment, monte cette soit disant rivalité en épingle pour donner de la mousse à ce match. Vu de loin, beaucoup de choses nous opposent en effet : les championnats dans lesquels nous évoluons, les salaires que nous gagnons de part et d’autre, les passions qui nous entourent dans nos pays respectifs et peut-être même nos styles de jeu.
Mais c’est peut-être tout et je dis bien, cette affaire ne tient à vrai dire que dans la presse et dans l’imagination des gens qui nous opposent. Parce que, dans le fond, rien ne nous oppose et même que Didier est un joueur vis-à-vis de qui j’ai un respect énorme. C’est un garçon qui a un talent fou et qui, de ce point de vue, mérite bien le succès qui lui arrive. Vous savez, dans la vie, vous ne pouvez qu’avoir du succès si vous travaillez et si vous le méritez. Dieu n’est pas fou : il donne du succès à ceux qui le méritent ; ce qui ne veut pas dire que les autres ne le méritent pas – ils ont peut-être moins de chance – mais Didier est au juste niveau de tout ce qui lui arrive aujourd’hui.
Il paraît que l’une de vos plus grandes différences est physique…
Il est fort, il est grand ; c’est un joueur fabuleux. Nous sommes deux attaquants parfaitement représentatifs de ce qu’est l’Afrique du foot aujourd’hui, avec des styles différents. Moi je vous avoue que j’aurais tellement aimé avoir Didier dans notre équipe nationale parce que je sais que nous sommes complémentaires : lui avec son jeu de tête et moi qui tourne sur le côté, on aurait pu faire de bonnes choses si on jouait ensemble. Avec des potes, je me dis souvent que, franchement, si on pouvait faire une équipe nationale d’Afrique, l’Afrique gagnerait certainement la Coupe du monde. Parce que, quand tu prends Didier, tu prends Bonaventure Kalou et quelques autres, tu te dis que l’Afrique peut avancer davantage si elle a de tels talents ensemble.
On a beaucoup glosé sur votre querelle avec la presse camerounaise, ces derniers temps. C’était quoi, cette affaire?
Ce n’était pas contre la presse camerounaise ; et il faut le savoir, je n’ai cherché à provoquer personne puisque je pense qu’il n’est pas bon de provoquer les gens. Moi je me dis toujours: nous avons une chance inouïe, c’est que le Cameroun, notre pays, ne connaît pas la guerre. Nous avons d’autres problèmes, certes, bien graves, comme la crise économique. Mais quand moi je vais au Cameroun et que je me balade dans mon quartier, dans une belle et grosse voiture, je vois tout de même, en même temps, des tas de gens qui ne peuvent pas manger, qui me regardent ; et j’ai des larmes aux yeux. Et là, je me dis que, moi, Samuel, je dois faire quelque chose. Et je veux faire des choses.
Lesquelles
J’ai demandé à mon président, lui qui peut nous aider, de venir au Cameroun pour voir comment il pouvait nous aider et je me rends compte de ce que les gens prennent ça à la légère. Tout ce que je demande c’est que les gens – les journalistes – passent la bonne information, rien d’autre. Parce que les Camerounais ne savent pas toujours. Et lorsque je me rends compte de ce que les gens font les choses n’importe comment, qu’ils ne comprennent pas toujours le sens des initiatives que nous prenons et mêmes des combats qui sont les nôtres, là, je râle.
Nous ne sommes que 15 millions de personnes dans ce pays : avec un minimum d’organisation, je pense sincèrement qu’on peut faire des choses et on peut avancer.
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Hits: 1 | Source:quotidienmutations.info | |
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