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25.01.2007
Bilan : Les leçons de la participation camerounaise
Les coureurs camerounais n’ont pas seulement joué de malchance à Libreville.
Mardi dernier, au lendemain de leur retour de Libreville, les coureurs et les encadreurs de la sélection nationale de cyclisme du Cameroun font plutôt profil bas. “ Nous n’avons pas pu tenir nos objectifs, mais je suis satisfait de la prestation des coureurs ”, déclare Fabien Ateba Koungou, le président de la Fédération camerounaise de cyclisme (Fcc). En allant au Gabon, la délégation camerounaise avait en effet en tête de défendre sa première place de meilleur Africain, conquis en 2006 par Martinien Tega. Et accessoirement, se glisser parmi les 10 premières places du classement général.
Au terme de la compétition, les résultats sont loin des ambitions du départ. Le Cameroun a non seulement perdu son titre de meilleur Africain, mais il se situe dans les profondeurs du classement général. Deux consolations tout de même : d’abord le maillot orange de la combativité enlevé par le capitaine Sadrack Teguimaha ; ensuite la 39ème place obtenue par le bleu Clovis Guewa sur la centaine des coureurs engagés à cette deuxième édition de la Tropicale Amissa Bongo. Pour son baptême du feu international “ c’est une bonne performance ”, explique Joseph Evouna, le directeur technique national de cyclisme.
La performance mitigée de la sélection nationale camerounaise est la conséquence d’une préparation bâclée : juste 5 jours alors que les canons internationaux recommandent 4 étapes subdivisées chacune en 2 phases. Minée par une précarité extrême, la délégation camerounaise n’a pas pu prendre part au prologue du 17 janvier parce que arrivée juste à quelques heures de l’épreuve. Malgré tous ces manquements en leur défaveur, Sadrack Teguimaha et ses coéquipiers n’ont pas fait l’économie de leurs efforts. N’eût été des couacs liés à l’organisation, le Cameroun aurait pu figurer sur un podium de cette compétition (voir ci-contre).
Sollicitations
C’est pourquoi l’encadrement technique ne fait pas la fine bouche. “ Nous n’aimons pas passer pour des râleurs, mais pouvez-vous concevoir que notre matériel date de 1984 ? ”, interroge un brin agacé Joseph Evouna. Comme pour lui donner raison, La Française des jeux, un club pro de l’hexagone a volé au secours de la fédé. “ Cette écurie nous a fait un don de matériel estimé à plus de 3 millions Fcfa. Cela nous permettra de remettre un peu à jour nos vélos usés par le poids de l’âge ”, dit, plein de gratitude le président Fabien Ateba Koungou.
Très remarqués au cours de cette compétition, Sadrack Teguimaha et Clovis Guewa sont actuellement l’objet d’une grande convoitise de la part des écuries françaises. Pas impressionnés du tout, les deux coureurs veulent prendre du temps. “ La Française des jeux a manifesté son désir d’engager Clovis Guewa ”, confirme le président de la Fca. Les deux coureurs en accord avec les responsables de leurs écuries respectives et de la fédération, ne veulent pas s’emballer. “ Je veux me donner le temps nécessaire de voir clair. Pour le moment, j’entends participer à mon stage en Afrique du Sud, participer au grand Tour cycliste international du Cameroun et à la prochaine coupe du monde ”, justifie Clovis Guewa.
Couacs
La deuxième édition de la tropicale Amissa a été dominée de bout en bout par les Européens. Profitant de l’intersaison, ces pros sont d’abord venus dans le but de peaufiner leur préparation d’avant saison. Dotés de matériels performants, ils n’ont laissé aucune chance aux amateurs africains. Au classement général, ils occupent les 5 premières places : le Français Frédéric Guesdon (1er Française des Jeux) ; son compatriote Pierre Rolland ; Jussy Veikkanen, le Finlandais, vainqueur en 2006 ; l’Allemand Frank Dressler et Jean-Marc Marino. Les premiers Africains pointent à la 9ème (Abdul-Wahab Sawadogo du Burkina Faso) et 10ème (Hescham Fadel de l’Egypte) places.
Le Cameroun aurait pourtant pu monter sur le podium de la dernière étape. Réussissant à déjouer la garde française qui tentait de protéger son champion, Martinien Téga s’échappe, suivi du Marocain Mouhcine Lahsaini. Dans la courte portion en ligne précédant le circuit final, la minute d’avance du duo fait plaisir au public qui exulte. Et patatras ! Mal aiguillés, les deux coureurs africains perdent inutilement du temps dans un tracé non homologué. Résultat, ils ne peuvent revenir sur le peloton.
Prenant le relais de son compatriote à 7 tours de l’arrivée, Sadrack Teguimaha n’ira pas loin. Avec l’autre Marocain collé à ses roues, Mohamed El Ragaragui, ils se feront reprendre par un peloton décidé. Et se feront finalement coiffer au poteau au sprint. Il faut dire que le capitaine des Lions du vélo venait d’être victime d’un jet de bouteille provenant de la foule. Il sera obligé d’abandonner alors qu’il était en pôle position pour le podium. “ Sans ces couacs liés à l’organisation, nous aurions probablement figuré sur le podium final de cette dernière étape ”, regrette Fabien Ateba Koungou. Nul doute que le classement final du Cameroun en aurait été amélioré. Dommage.
Par F.B.
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