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10.12.2004
Sélections: Toutes les catégories jeunes hors jeu
E. Gustave Samnick
Une saison blanche et sèche pour les Espoirs, les Juniors et les Cadets en football.
Dimanche dernier, à Ouagadougou, l`équipe nationale de football cadets du Cameroun a bouclé la boucle. Cette année, aucune des sélections jeunes n`est parvenue à se qualifier pour la compétition internationale à laquelle elle était engagée.
Ce sont les Lions indomptables espoirs qui ont inauguré cette descente vertigineuse aux enfers. La sélection olympique du Cameroun était placée dans un groupe éliminatoire qui comprenait en outre la RD Congo, le Mali et la Côte d`Ivoire. Un groupe qu`elle avait mené de bout en bout, sauf à la dernière journée où elle encaissa la défaite qu`il ne fallait pas (1-0), le 28 mars 2004 à Bamako face aux Aiglons. Avant ce match, les Camerounais devançaient leurs poursuivants de deux points au classement, autant dire qu`un petit match nul aurait suffi pour la qualification. Mais, en réalité, c`est le match nul (1-1) concédé à la modeste équipe de la Rdc le 14 mars à Yaoundé qui a coûté cette élimination surprise du Cameroun.
Les Lions indomptables espoirs avaient pourtant entamé cette campagne de la plus belle des manières, en allant infliger une sévère correction aux Simbas du Congo (4-1) le 26 octobre 2003 à Kinshasa. Hélas, des fautes de management vont briser cette dynamique de victoires. L`entraîneur-héros de Sydney Jean Paul Akono fut ainsi rappelé à la tête de cette sélection espoirs par le ministre Bidoung Mkpatt, à deux journées de la fin des éliminatoires, sans qu`on comprenne quelle nécessité de service imposait ce changement brusque. De nouveaux joueurs, pour la plupart expatriés, furent convoqués par dizaines pour ces deux derniers matches. La suite, on la connaît: le Cameroun n`a même pas eu le loisir d`aller défendre à Athènes cette année, la médaille d`or olympique remportée de haute lutte quatre ans plus tôt à Sydney.
Dégringolade
Un autre trophée gagné avec brio qui ne sera pas défendu, c`est celui de la Coupe d`Afrique des nations (Can) cadets. Les Lionceaux étaient en effet devenus champions d`Afrique de leur catégorie le 8 juin 2003. Ce qui leur permit de participer pour la première fois à la Coupe du monde cadets. C`était en août 2003 en Finlande, où les poulains du coach Anatole Abe sont rentrés au premier tour invaincus, alignant trois matches nuls contre le Brésil, futur vainqueur de ce Mondial (1-1), le Yémen (1-1) et le Portugal (5-5). Les voilà incapables de battre les Etalons cadets du Burkina Faso, lors de la dernière journée des éliminatoires de la Can 2005 au Bénin. Le Burkina, qui avait réussi à marquer un but à Yaoundé (1-2) deux semaines plus tôt, a réalisé le service minimum et salutaire le 4 décembre 2004 à Ouagadougou (1-0), éliminant de ce fait le tenant du titre qui ne sera donc pas présent à la phase finale en janvier prochain.
Bien avant les cadets, les Lionceaux juniors s`étaient déjà faits sortir des qualifications à la prochaine Can de cette catégorie, par les Aiglons du Mali. Encore une fois à la dernière journée, et pour un petit but de moins. Il ne faisait pas bon être dans les travées du stade Ahmadou Ahidjo le 24 octobre dernier. Les joueurs du coach Souleymanou Aboubakar ont affiché une incroyable impuissance à vaincre les jeunes Maliens. Malgré une courte victoire (2-1), ils ont été éliminés parce que battus à l`aller (1-0). Et pourtant, là aussi, on avait battu le rappel de plusieurs joueurs "professionnels" basés en Europe ou en Asie. On touche là à l`une des causes de cette véritable hécatombe de sélections nationales de jeunes cette année. Car, ces performances négatives successives doivent bien avoir une explication, qui ne soit pas liée aux aléas du sport. Le manque de sérieux et de rigueur dans le management des équipes nationales, illustré par l`instabilité inexplicable des effectifs, est certainement la clé de cet échec collectif.
Il faut signaler que, chez les espoirs et chez les juniors, le Cameroun a été éliminé par le même pays, le Mali. Ce fut à chaque fois la victoire de l`intérêt national sur le mercénariat, de la programmation sur l`improvisation. Comment comprendre que pour un match international des juniors camerounais, les entraîneurs se sentent obligés d`aller chercher des joueurs en Finlande, en Israël et même en Asie? Pendant ce temps, en face, leurs homologues maliens réussissaient à bâtir des sélections homogènes avec des joueurs de Djoliba ou du Centre de formation Salif Keita. Sous prétexte que des joueurs sont "professionnels", ils ont été appelés en masse en sélection, sans qu`ils soient capables de justifier qu`ils sont performants dans leurs championnats respectifs.
On a d`ailleurs vu que, chez les espoirs, la longue liste des "pros" changeait de composition à chaque match. Ce qui pose au moins deux problèmes : non seulement on ne possède aucun élément objectif sur leurs qualités réelles, mais on ne peut réussir à travailler la cohésion avec de tels effectifs mouvants. Le Mali, puis le Burkina Faso, nous ont donné une grande leçon: au niveau des équipes nationales jeunes, il faut travailler avec les produits locaux qui émergent, dans un environnement de sérénité. Nous croyions que le directeur technique national, Robert Corfou, avait été recruté pour cela...
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Hits: 1 | Source:quotidienmutations.info | |
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