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26.07.2005
Françoise Mbango Etoné : "Je vais défendre valablement les couleurs nationales"
Françoise Mbango Etoné, championne olympique du triple saut.
Eu égard à votre expérience de haut niveau, quel regard portez-vous sur les récents championnats nationaux ?
Je suis heureuse que tous les athlètes qui ont voulu prendre part aux compétitions aient effectivement eu l’occasion de le faire. Chacun a, par ailleurs, donné le meilleur de lui. En ce qui me concerne, je me suis particulièrement intéressée au triple saut, ma discipline de prédilection. Chez les femmes comme chez les hommes, j’ai fait le constat qu’il y avait des problèmes d’ordre technique chez de nombreux athlètes. Cela est dû au fait qu’il n’y a pas suffisamment d’encadreurs spécifiques pour cette discipline. La conséquence est que les athlètes d’Ebolowa ou de l’Extrême-Nord que j’ai observés avaient de bonnes aptitudes et attitudes pour sauter, mais la technique et la discipline leur faisaient défaut. Au niveau des sprints, de façon générale, de nombreux athlètes ont fait preuve d’un gros potentiel. Il est davantage question de bien les encadrer pour que ce potentiel s’exprime mieux. Pour ce faire, il faut un travail sérieux avec des entraîneurs, mais les athlètes eux-mêmes ont une grande part de responsabilités dans leur réussite future.
Les championnats du monde se tiennent dans quelques jours à peine. Comment y entrevoyez-vous la participation du Cameroun ?
Franchement par rapport aux championnats du monde et au vu de ce que les compétitions du week-end dernier ont laissé transparaître, le niveau n’est pas ce que l’on devrait attendre. A long terme peut être. D’ici deux ans, les athlètes qui ont pris part aux compétitions peuvent aspirer à une qualification. Actuellement, ils n’ont pas encore le niveau des championnats du monde. La preuve c’est qu’aucun n’a réalisé les minima qualificatifs. Mais il faut saluer le fait que ce sont de jeunes athlètes. Certes, les conditions de travail sont à perfectionner, mais ils présentent un bon gage pour l’avenir.
Toujours est-il que le Cameroun devra prendre part aux Mondiaux et comptera sur vous. Alors comment allez vous aborder cette compétition ?
Ce n’est pas la première fois que je vais représenter le Cameroun à une compétition internationale. Et à chaque fois, je me suis toujours préparée de façon sérieuse. Cette fois encore je n’ai pas dérogé à la règle.
Pour les Mondiaux d’Helsinki vous n’avez donc pas eu une préparation particulière ?
Pas spécialement. Je me suis entraîné ici au Cameroun et en France comme par le passé. L’élément nouveau pourrait être que j’ai pris plus de temps pour me reposer compte tenu de ce qui m’est arrivé l’année dernière.
A ce propos vous avez fait l’impasse sur les meetings internationaux. S’agit-il d’une stratégie de préparation de votre part ?
Effectivement c’est un choix personnel. J’ai jugé ne pas être prête pour participer aux meetings. J’ai commencé mon programme d’entraînements avec un peu de retard. Il fallait donc privilégier les entraînements. Mais remarquez, même avant Athènes, j’ai pris part à deux ou trois meetings à peine et vous connaissez le résultat.
Les championnats du monde s’annoncent-ils sous de meilleurs auspices pour vous ?
Ce qui est certain c’est que je continue à m’entraîner. Et pour être honnête je n’y pense pas encore. Je pense plus à m’entraîner.
Néanmoins quels sont vos objectifs pour Helsinki?
Il faut déjà que j’y sois à Helsinki. Pour le moment, je n’y pense pas encore profondément. Je m’entraîne et j’apprécie l’état de ma forme. C’est le plus important pour l’instant.
Une petite promesse pour le public…Il a besoin d’être rassuré…
Alors ce serait dommage… (sourires et hésitations). Tout ce que j’ai fait jusqu’ici est rassurant non ? Franchement c’est ce que je pense. On doit simplement croiser les doigts pour que je sois en bonne santé. Pour le reste, quand je vais défendre les couleurs du Cameroun, je les défends valablement.
Avez-vous un petit souhait, un désir particulier ?
C’est de toujours procurer du bonheur et de la joie dans les cœurs de tous les Camerounais. J’aimerais continuer à faire couler chez eux des larmes de joie.
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