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22.01.2008
Accra : Les prix marquent des points
En l’absence de toute régulation, la spéculation prospère.
Emile Zola Ndé Tchoussi, à Accra
Aux alentours de Circle, immense carrefour de Accra, se trouve l’un des marchés les plus courus de la capitale ghanéenne. Samedi dernier, à la veille du match d’ouverture de la 26ème Coupe d’Afrique des nations de football opposant le Ghana à la Guinée, ce marché était plein de monde. Il était impossible de faire un pas sans voir des commerçants qui marchandent de nombreux produits dérivés aux couleurs des Black Stars. Janet Boateng est de ceux là. Entièrement vêtue aux couleurs du onze national ghanéen (vert jaune rouge, bariolé de noir), elle propose à sa clientèle des tricots, des tee-shirts, des chapeaux, des casquettes, des gourmettes en plastique ou en coton, etc. C’est en faisant usage de sa trompette, entrecoupée de plusieurs onomatopées en langue locale, ou en pidgin-english, qu’elle attire de nombreux regards.
A un client qui s’affaire à s’offrir un tricot «Mtn Cup of nations», issu de la contrebande et donc de qualité douteuse, elle taxe néanmoins 30 GC (Ghana Cedis), l’équivalent de 15.000 Fcfa. En marchandant, on lui fait remarquer que le montant proposé est prohibitif, un argument que la commerçante réfute, mais en s’expliquant, le regard fuyant. «Il y a deux mois, nous vendions ce tricot à 10 GC, maintenant que mon fournisseur a augmenté le prix, je ne peux que faire pareil. Certains le vendent encore plus chère, (en montrant du doigt d’autres commerçants)», tente-t-elle de se justifier. «C’est pas chaque jour qu’il y aura la Can ici, nous devons profiter maintenant. J’avais plein de tricots aujourd’hui, c’est déjà presque fini», poursuit-elle.
Par ailleurs, pour tous visiteurs qui débarquent à Accra en ce moment, il n’est pas facile de trouve une chambre dans un hôtel. Jean Bruno Tagne, journaliste au quotidien camerounais Le Jour, raconte ce qu’il a vécu : «A mon arrivée vendredi dernier, avant de m’installer à Kumasi, fief des Lions indomptables, j’ai voulu vivre la cérémonie d’ouverture de la Can. Au taximan, j’ai indiqué qu’il me dépose dans un hôtel de classe moyenne. Premier escale, Evita Hôtel, au quartier « North Kaneshie, je suis surpris de constater que le prix d’une nuitée se négocie autour de 100 $ (soit près de 50.000 Fcfa). Deuxième escale, Ado Hôtel, cette fois-ci à Kaneshie, le gardien de nuit nous indique qu’il est plein. En insistant j’arrive à la réception, où j’ai la confirmation. Après trois autres tours infructueux dans les hôtels de la capitale ghanéenne, je retourne à Evita Hôtel, malgré moi. Chemin faisant, le taximan à qui je paie 15 Ghana Cedis me fait remarquer qu’en temps normal, la nuit dans ces hôtels ne dépasse pas 50 $ (soit près de 25.000 Fcfa)».
La 26ème édition de la Coupe d’Afrique des nations (Can) de football qui se déroule en ce moment est donc une belle opportunité pour de nombreux commerçants ghanéens pour améliorer leur chiffre d’affaire. Le prix d’entrée le plus bas à l’«Accra Stadium» est fixé à 10 GC, mais dimanche dernier, peu avant le match d’ouverture, il se négociait sur le matché noir autour de 70 GC.
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Hits: 1 | Source:quotidienmutations.info | |
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