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02.05.2007
Jeux universitaires : ombres et lumières d’une compétition
Le talent, la tricherie et le mercenariat se sont disputés la vedette à Ngaoundéré.
Lancés le 21 avril dernier, les 10èmes jeux universitaires se sont clôturés le 28 avril dernier par le ministre de l’Enseignement supérieur, le Pr. Jacques Fame Ndongo. Pendant huit jours, la communauté nationale universitaire s’est donnée rendez-vous au campus de l’université de Ngaoundéré à Dang pour célébrer l’excellence sportive et magnifier l’esprit olympique suivant la devise : toujours plus vite, plus haut et plus fort. Plus de 1500 athlètes ont rivalisé d’endurance physique pour exprimer leurs talents à travers neuf disciplines olympiques. Le déploiement culturel n’était pas en reste à travers les compétitions inter fan’s clubs (443 personnes au total) et les soirées des spectacles organisées par le top sponsor officiel au village des jeux. Comme depuis le commencement et toujours, la palme d’or est revenue à Yaoundé I qui a remporté le trophée général des jeux avec 53 médailles dont 21 en or. Moins bien tout de même qu’en 2006 à Buéa où la mère des universités d’Etat avait remporté 28 médailles en or. La participation des universités et autres institutions a connu à Ngaoundéré un taux record de 16 délégations.
Remontée spectaculaire
Cette augmentation du nombre de participants illustre indubitablement l’importance qu’occupe désormais le sport universitaire dans le mouvement sportif national. Ngaoundéré 2007 a connu certainement une nette amélioration des performances des compétiteurs Au plan des performances, l’université de Yaoundé II, deuxième au classement général a connu une remontée spectaculaire, passant de 6 médailles d’or en 2006 à Buéa à 14 médailles à Ngaoundéré. Ses principaux dirigeants qui sont passés par Yaoundé I y seraient pour quelque chose. A Ngaoundéré 2007, des records individuels ont légèrement été battus tandis que ceux des jeux précédents ont été dépassés dans certaines disciplines.
Les jeux universitaires constituent donc un grand moment de communion et de dialogue du corps et de l’esprit. Une foire où, des jeunes athlètes, poussés par la rage de vaincre et l’esprit du dépassement de soi, se découvrent en se mesurant à l’obstacle. Mais si comme chaque année les objectifs globaux fixés ont été atteints (tenue des jeux, performances et records réalisés), certaines tares ont vite fait de montrer les limites de l’organisation à " Ngaoundéré 2007 ". Il faut se rappeler que la formule de rotation dans l’organisation des universiades sportives avait été choisie pour permettre aux différentes institutions d’accueil de se doter d’infrastructures sportives idoines. Mais depuis dix ans, les jeux se tiennent presque toujours sur des installations définitivement provisoires. On se rappelle qu’à Dschang, il y a deux ans, les athlètes ont couru sur une piste boueuse d’athlétisme. A Ngaoundéré cette année, les courses de fond, de demi-fond et de sprint, les concours des lancers de poids, de javelot et de disque se sont déroulés sur une piste adéquate. La piste n’a pas été asphaltée, la facture présentée par l’entrepreneur ayant été jugée trop onéreuse.
Problèmes d’organisation
L’hébergement et la restauration des athlètes ont toujours constitué un casse-tête pour les organisateurs. A Ngaoundéré, les athlètes étaient logés sur le site même des jeux. Mais où ? Des salles de classe rapidement transformées en dortoirs n’ont pas permis aux athlètes de respecter les règles élémentaires de la pudeur. A longueur de journée, ces derniers, tout sexe confondu, se livraient à des séances publiques de baignade et ce, dans des tenues réduites. Au restaurant universitaire, le spectacle était aussi tout désolant. Nourrir plus de 2000 personnes au seul restaurant universitaire avec une capacité initiale de 500 places et dont les batteries de cuisine n’ont pas été renouvelées apparaissait comme une œuvre titanesque. La qualité était évidemment sacrifiée sur l’autel de la quantité. Au final, plus de 100 cas de gastro-entérite signalés et traités par le centre médico-social de l’Université de Ngaoundéré.
Que dire des cas de violences, d’indiscipline et de fraude? À " Ngaoundéré 2007 ", le phénomène de mercenariat a encore défrayé la chronique, jetant du coup un doute sur la crédibilité des lauriers gagnés. L’indiscipline caractérisée par des voies de fait sur les officiels et les bagarres généralisées entre athlètes ont fait le reste, battant en brèche l’éthique et les valeurs olympiques.
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Hits: 1 | Source:cameroon-tribune.cm | |
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