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Equipe nationale : Choisir un sélectionneur (29.11.2004)
Comment le Cameroun cherche un dompteur pour ses Lions.
Près de deux semaines après la déculottée de Leipzig et le limogeage de Winfried Schäfer, les Lions indomptables sont toujours sans entraîneur. Les recherches semblent cependant avancées pour trouver un successeur au technicien allemand. “ Parce qu’on conçoit mal qu’une équipe nationale soit sans entraîneur, nous allons (…) pouvoir, nous l’espérons, trouver un entraîneur dans les jours ou les semaines à venir ”, indique le ministre de la Jeunesse et de Sports (Minjes) Siegfried Etame Massoma dans un récent entretien avec le quotidien Mutations.
Nombre de techniciens frappent à la porte des Lions et, pour le Minjes, le prochain sélectionneur de l’équipe nationale du Cameroun “ devrait être quelqu’un qui connaît son métier, qui est qualifié pour être entraîneur de football de haut niveau. Mais quelqu’un également qui a une expérience avérée en la matière, c’est-à-dire qui a quand même eu à entraîner des équipes professionnelles, de préférence. En plus, il faudrait qu’il connaisse l’Afrique et son environnement (…) Il faudrait également que ce soit un rassembleur d’hommes, quelqu’un qui a une certaine autorité, qui peut apporter la cohésion et la discipline dans cette sélection ”.
Un Français
Qui sera-ce ? Probablement un technicien français. Les noms qui circulent pour le moment renvoient presque tous à l’Hexagone : Pierre Lechantre qui connaît bien les Lions avec lesquels il a remporté un titre de champion d’Afrique ; le Nantais Jean-Claude Suaudeau ; l’ancien manager de Liverpool, Gérard Houiller ; l’ancien manager de Fulham, Jean Tigana ; son coéquipier des Bleus, Luis Fernandez qui a entraîné Pierre Womé à Barcelone ; ou encore Bruno Metsu, quart – de – finaliste de la Coupe du monde 2002 avec le Sénégal.
Tous ont l’avantage d’être en ce moment libres de tout contrat. Mais certains parmi eux présenteraient l’inconvénient d’être particulièrement gourmands et auraient exigé un salaire mensuel avoisinant les 60 millions de francs. Ce qui est non seulement exorbitant - lorsqu’on sait que le sélectionneur des Bleus, comme celui d’ailleurs de la Mannschaft allemande, n’émarge qu’à 30 000 Euros (20 millions de fcfa) le mois -, mais aussi hors de portée pour le Cameroun qui offrait déjà difficilement 12 millions de fcfa par mois à Winfried
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Schäfer. Même si le Minjes assure que le problème financier ne sera pas une difficulté dans le choix du nouvel entraîneur.
L’affaire du ministre
Le ministre Etame Massoma est décidément au front dans la procédure de recrutement du nouvel entraîneur. Il en a même visiblement fait son affaire, reléguant la fédération camerounaise de football (Fécafoot) au second plan. Un peu comme pour affirmer l’autorité du ministère de la Jeunesse et des sports et de l’Etat sur l’équipe nationale. Or, il faudrait bien reconnaître un jour, que la haute main du Minjes sur l’équipe nationale est pour beaucoup dans la pollution de l’atmosphère autour des Lions indomptables.
Le ministre Bidoung s’ingérait grossièrement dans le travail technique du sélectionneur, au point de décider ou de provoquer le retrait de certains ténors de l’équipe nationale, comme Patrick Mboma, Pierre Wome, Lauren Etame ou Raymond Kalla. Son successeur Etame Massoma, ainsi que le révélait Winfried Schäfer récemment dans le quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung, ne s’est pas départi de cette mauvaise habitude qui fait beaucoup de mal à la sélection camerounaise. Pour ne pas parler de la gestion administrative de la sélection par le Minjes ; une gestion empreinte d’amateurisme, qui frise carrément le sabotage, avec des joueurs qui ne sont pas convoqués à temps, ne reçoivent pas leurs billets d’avion…
La Fifa a tranché
On croyait pourtant en avoir fini avec ces pleins pouvoirs du Minjes sur l’équipe nationale. La Fifa ne vient-elle pas d’indiquer clairement que la gestion de l’équipe nationale relève de la Fécafoot ? En effet, lors de la réunion tripartite Fifa – Minjes – Fécafoot tenue le 5 novembre 2004 à Zurich, il a été réaffirmé que “ la fédération assume l’intégralité de la gestion administrative, sportive et technique des équipes nationales ”, les instances gouvernementales compétentes dont le Minjes, ne devant en assumer que “ la gestion financière et les aspects liés à la sécurité ”. Par conséquent, c’est à la fédération, comme cela se fait partout ailleurs dans les grandes nations de football, et non au ministère en charge des Sports, qu’il revient de procéder au recrutement du prochain entraîneur des Lions indomptables. Ce n’est malheureusement pas ce qui se fait actuellement.
Par Ambroise EBONDA
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