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Siegfried David Etamè Massoma : ex-ministre de la Jeunesse et des sports (21.01.2005)
Technicien chevronné de football, cet ex-entraîneur national de la discipline dans diverses catégories au Cameroun est aujourd’hui directeur technique national. Le Messager a requis son éclairage au sujet des infrastructures sportives et des critères et processus de sélection des joueurs en équipe nationale de football ; préoccupation d’un député Sdf à l’Assemblée nationale, au cours de l’exercice des questions orales à l’ex-ministre de la Jeunesse et des sports (Minjes) Siefried David Etamè Massoma.
Monsieur le président, Honorables députés,
L’information selon laquelle la Fédération camerounaise de football verse 55 % de ses recettes des stades à mon département ministériel n’est qu’une allégation, car les recettes des stades sont régies par une grille de répartition qui n’accorde aucune quote-part à mon département ministériel. Sont concernés par ces recettes : la Fédération camerounaise de football, les clubs qui participent aux différentes rencontres sportives, les officiels, c’est-à-dire les directeurs des stades. En ce qui concerne le volet maintenance des équipements du stade, il y a le Trésor public, c’est-à-dire la direction du Trésor du ministère des Finances et du budget, mais bien évidemment les municipalités.
La grille de répartition attribue les quotas ci-après suivant les compétitions :
a)`Pour les compétitions nationales, la grille de répartition de ces recettes est la suivante :
- frais d’organisation : 12 % ;
- maintenance des infrastructures : 10 % ;
- Comité national des sports : 6 % ;
- Equipe nationale : 1 % ;
- Trésor public : 2 % ;
- Municipalité : 1 % ;
- Fédération camerounaise de football, c’est-à-dire la Fécafoot : 17 % ;
- Les clubs qui sont la base de cette recette : 50 %.
b) Pour les compétitions internationales, la grille de répartition est la suivante :
- les frais d’organisation : 20 % ;
- la maintenance des infrastructures : 15 % ;
- le Comité national des sports : 5 % ;
- l’équipe nationale : 4 % ;
- le Trésor public : 8 % ;
- la municipalité : 1 % ;
- la Fédération camerounaise de football : 22 % ;
- les clubs engagés : 20 % ;
- la Confédération africaine de football : 5 %.
Les 55 % que vous évoquez concernent plutôt les retombées de la participation du Cameroun à de grandes compétitions telles que la Coupe du monde ou la Coupe d’Afrique des nations. A l’occasion de ces compétitions, en effet la Fifa, en ce qui concerne la coupe du monde, verse un montant appréciable selon les années à la Fédération camerounaise de football. Il s’est avéré certes que notre participation aux compétitions comme celles-là était entièrement financée par l’Etat du Cameroun. Les charges régaliennes de l’Etat devenaient de plus en plus coûteuses. Je dois vous dire que depuis sept mois que le chef de l’Etat a bien voulu me confier le département de la Jeunesse et des sports, les sommes dégagées par l’Etat camerounais, pour la participation de notre équipe nationale de football, qu’il s’agisse de l’équipe junior ou de l’équipe cadette sont énormes. Il a été tout à fait normal qu’à un certain moment l’Etat se dise qu’il faut qu’une partie de cet argent que nous recevons lors par exemple de la Coupe du monde, aille en compensation dans les caisses de l’Etat. D’où la signature d’une convention entre mon département ministériel et la Fédération camerounaise de football. C’est cette convention qui a prévu un versement de 55 % au Trésor public.
En ce qui concerne la question de savoir si le ministre de la Jeunesse et des sports est ministre de la Jeunesse et des sports ou ministre du football, je voudrais répondre que je suis évidemment ministre de la Jeunesse et des sports et je dirais même ministre de tous les sports. Actuellement, le Cameroun compte 33 fédérations sportives légalisées. Sans vous encombrer de mots et de détails, je dirais tout simplement que mon département ministériel accorde et nous le savons tous, toute la place qui lui revient au football, parce que le football dans notre pays est un grand facteur d’unité. C’est le sport qui unit les Camerounais. C’est le sport qui brise les barrières sociales. C’est le sport qui brise les barrières politiques. C’est le sport qui brise les barrières tribales. A ce titre, il mérite bien une attention particulière de notre part.
Toutefois, et soulignez-le en rouge, nous ne négligeons pas pour autant les autres maillons du mouvement sportif national. De même que nous accordons l’intérêt qu’il mérite à l’épanouissement de notre jeunesse, si vous le permettez, à titre d’illustration, pour dire notre attachement aux autres sports, les handballeurs du Minuh-club de Yaoundé du ministère de l’Urbanisme et de l’habitat vont prendre part au championnat de la Coupe d’Afrique. Les volleyeurs de Yaoundé et Douala quant à eux participeront également au championnat des clubs respectivement en Egypte et en Tunisie. Comme vous le savez, aux récents Jeux olympiques d’Athènes, le football n’y était pas. Mais le Cameroun y était avec l’athlétisme qui nous a d’ailleurs ramené une médaille d’or avec le triple saut féminin. Le Cameroun y était avec le judo, l’haltérophilie, la natation. L’équipe de gymnastique devrait se produire au Sénégal la semaine prochaine.
C’est dire que nous ne nous occupons pas seulement du football. Dans ce cas, les bourses de perfectionnement sont accordées aux
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sportifs sans distinction de discipline. Nous avons les bourses pour nos athlètes en France qui suivent des formations dans les domaines de l’athlétisme. Par exemple, notre champion olympique Mbango a bénéficié du concours de l’Etat, dans sa formation, pour la préparation dans sa discipline. Donc, les actions multiformes sont ainsi engagées pour l’amélioration de notre infrastructure sportive. Le palais des sports de Yaoundé est en chantier, mais dans deux ans, vous l’aurez. Le palais sportif de Yaoundé est là pour attester que malgré la conjoncture difficile, le gouvernement attache une importance à toutes les disciplines sportives.
Nous accordons également de l’importance à l’épanouissement de notre jeunesse. Au cours de l’exercice budgétaire qui s’achève, nous avons mis l’accent sur la formation des jeunes à la fabrication et à la création des micro-entreprises, avec d’ailleurs le concours de la conférence des ministres de la Jeunesse et des sports ayant en partage la langue française. Nous avons intensifié l’opération “ sports vacances ”. Nous avons participé au forum des jeunes à Dakar. Nous avons accueilli des jeunes vacanciers français dans le cadre de l’échange jeunes, etc. Donc, nous sommes bien un département qui nous occupons du football, mais également des autres disciplines sportives. Nous nous occupons de notre jeunesse.
Les autres problèmes évoqués par l’honorable, je les prendrais comme cela au hasard. Je regrette d’ailleurs de ne les avoir pas notés.
La sélection des joueurs pour le football (je reviens un peu au football), l’entraîneur national a d’ailleurs pour titre “ entraîneur-sélectionneur ”, donc, c’est lui qui sélectionne. Il a la responsabilité de choisir Etamè ou André comme joueur, comme membre de l’équipe nationale de football. C’est de sa responsabilité. Et je suppose qu’il le fait en responsable. J’imagine mal un entraîneur en train de choisir des joueurs qui ne sont pas méritants, puisqu’en fin de compte, s’il n’a pas de bons résultats, il est mis de côté. C’est par exemple le cas de Schäfer. Je crois que son objectif, c’est de choisir les meilleurs joueurs pour son équipe, qu’ils soient anglophones ou francophones, qu’ils soient Douala, Béti, Mbo ou Kirdi, je crois que ce n’est pas sa préoccupation. Son objectif, c’est d’avoir de bons résultats.
Je dois d’ailleurs dire que dans l’équipe actuelle de football nous avons des anglophones et nous avons des francophones. Nous avons d’ailleurs un anglophone, Pius Ndieffi, qui brille beaucoup et qui est membre de l’équipe nationale. Je suis content qu’on l’aligne. Chaque fois qu’il est sur le terrain, j’applaudis (rires dans la salle).
Les entraîneurs nationaux
Vous savez, notre souci c’est de doter notre équipe nationale de football d’un entraîneur sélectionneur compétent. Il est arrivé bien évidemment qu’on ait comme entraîneurs sélectionneurs de notre équipe nationale, des nationaux à l’instar de Jules Nyongha et Akono Jean-Paul.
Même s’il est vrai que dans la plupart des cas on fait appel à des étrangers, paraît-il parce que les présidents de clubs les dérangent moins et aujourd’hui le football est devenu un business où vous avez des gens qui passent leur temps à faire des pressions sur les entraîneurs sans le moindre souci de l’efficacité du résultat, on se dit peut-être qu’avec eux il y aura moins de pressions tribales et politiques. Je crois que c’est l’une des raisons. En tout cas, le ministre Owona Joseph est là, il a été ministre de la Jeunesse et des sports avant moi. (Rires dans la salle). Je crois qu’il a plus d’expérience que moi en la matière.
La réfection des stades
La réfection des stades constitue l’une de nos plus grandes préoccupations.
Dès ma prise de fonction, j’ai effectué une tournée dans les villes de Yaoundé et Douala où j’ai eu l’occasion de me rendre compte de l’état de nos stades. Nous en sommes conscients. Nous sommes en ce moment en train de chercher des partenaires qui pourraient nous apporter un appui financier pour la réfection, non seulement des aires de jeux, mais également des vestiaires. Actuellement c’est difficile. Nous avons quelques contacts avec des Allemands, avec des Espagnols également. Nous pensons que ces contacts pourront aboutir, sinon je me tournerai bien évidemment vers vous pour demander, honorables députés, les moyens budgétaires nécessaires. L’autre préoccupation du gouvernement c’est bien évidemment de doter la plupart de nos grandes villes en infrastructures sportives.
Pour revenir aux stades réglémentaires de football, comme vous le savez, j’avais toujours l’habitude de dire à mes administrés à l’époque où j’étais encore gouverneur de province que c’étaient des choses qui arrivent progressivement.
Je pense que l’essentiel c’est de savoir que c’est important pour la jeunesse et nous savons tous que le football est une activité sportive extrêmement importante pour notre pays. L’équipe nationale de football c’est notre patrimoine national à nous tous, nous le savons. En premier lieu c’est d’en être conscient, et dès lors que nous en sommes conscients, nous trouverons les moyens pour doter toutes nos villes des stades absoluments viables.
Voilà, monsieur le président de l’Assemblée nationale, honorables députés, ce que je voudrais apporter en guise de réponse à la question qui m’a été posée.
Par Entretien mené par Honoré FOIMOUKOM
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