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Coupe d’afrique des clubs champions de handball: Milla et Colonel Djomdi à couteaux tirés (18.01.2004)
Sandeau Nlomtiti
et H. Foimoukom
Tonnerre handball dames de Yaoundé, représentant du Cameroun à la 25ème Coupe d’Afrique des clubs champions a été écarté de la compétition. Le Président de la fédération camerounaise de handball accusé par les dirigeants du club de la capitale.
Mercredi 7 janvier 2004, en début d’après-midi, Albert Roger Milla, président de Tonnerre Kalara club handball dames, a reçu de l’ambassadeur de l’Allemagne au Lycée général Leclerc un don de matériel sportif. Au cours de son allocution, M. Milla a reconnu que «(…) cette volonté inébranlable est le gage pour les sportifs camerounais d’atteindre les plus hautes marches du podium du sport continental, voire mondial.» Et, la mine furieuse, les yeux au ciel, il a ajouté : «Même si cela ne plaît pas à certaines personnes comme le président de la Fédération camerounaise de handball (Fecahand) qui nous bloque.» Suffisant pour confirmer le malaise existant entre l’Ambassadeur itinérant et le Colonel.
En effet, en début octobre 2003, la Fécahand est informé que Tonnerre représentera le Cameroun à la 25ème coupe d’Afrique des clubs champions de handball dames, du 18 au 31 décembre 2003 à Cotonou au Bénin. Le 21 octobre, Kuété Tatsabon Laurent, Secrétaire général de la Fecahand, écrit au président de Tkc handball dames pour lui indiquer les modalités de participation, en précisant qu’il «doit prendre attache au bureau directeur de la Fecahand afin de confirmer de toute urgence auprès des organisateurs, sa participation et ce avant le 25 novembre 2003, délai limite.» Les dirigeants du Tonnerre réagissent à cette correspondance après expiration du délai fixé au 25 novembre. Ce qui pousse le colonel Ernest Djomdi, le président de la Fécahand, à écrire à Roger Milla en date du 3 décembre pour lui signifier “qu’il ne leur est plus possible de saisir la Confédération africaine de handball (Cahb) à cet effet”. Toutefois, dans la correspondance qu’il adresse au secrétaire général de la Cahb pour confirmer la participation de Minuh chez les messieurs, le secrétaire général de la Fécahand précise que la confirmation de Tkc dames qui est confrontée aux problèmes financiers est encore attendue.
La Fécahand contre Tkc ?
Las d’attendre la confirmation du Tkc dit-on à la Fécahand, Djomdi Ernest écrit au président de la Cahb en date du 15 décembre pour confirmer l’absence du Tkc à Cotonou. «A l’exception du club Minuh-Hb qui a confirmé sa participation aux clubs champions et à la super coupe, aucune autre équipe camerounaise ne doit participer à cette compétition. Respect des délais oblige pour une meilleure discipline des clubs affiliés à la Fecahand», précise le président de la Fécahand qui, deux jours plus tard, revient à la charge : «Suite à notre entretien téléphonique du 16 décembre 2003 à 23 heures, la Fédération camerounaise de handball confirme qu’une seule équipe camerounaise a été autorisée par le Minjes ( ministre de la Jeunesse et des sports) à participer aux compétitions de Cotonou, à savoir Minuh handball club. Conformément aux règlements en vigueur à l’Ihf (International handball fédération), la Cahb et la Fecahand. Toute participation extra n’engagera que la responsabilité de la Cahb.»
Sans savoir que la Fécahand avait déjà opté pour une seule équipe (Minuh) à la compétition de Cotonou, Roger Milla entreprend des démarches et obtient du premier ministre une dotation spéciale de 25 millions pour le voyage du Bénin. Une fois sur place, il est interdit au Tkc de prendre part au tournoi sans l’aval du président de la Fecahand.«J’ai saisi le Secrétaire
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général de la Cahb, Mansourou Aremou, qui m’a dit qu’il y a un problème. Suite aux correspondances du président de la Fecahand», accuse Milla qui poursuit : «Le 21 décembre, le Secrétaire général de la Cahb appelle le président de la Fecahand qui lui dit au téléphone devant moi, car j’ai suivi, que Tkc ne participera pas. Et qu’il est le seul à décider».
Conflit ouvert
C’est sur instruction du Premier ministre, à la demande expresse du ministre de la Jeunesse et des sports, que le président de la Fecahand écrit au président de la Cahb le 22 décembre pour lui faire savoir que “sur instruction de la tutelle, la Fecahand marque son accord pour la participation du club tonnerre déjà en place à la 25ème édition du championnat d’Afrique des clubs champions 2003.» Malheureusement, cette lettre arrive trois jours après le début de la compétition. Rombo de Côte d’Ivoire, équipe de la même poule que Tkc, marque son désaccord pour que Tkc prenne part au tournoi. Cette position est confirmée par le Secrétaire de la Cahb et le président de la Commission technique, Laure Glover, à la suite de la réunion technique.
Rentré au pays, Milla présente son rapport, avec toutes les correspondances parties du Cameroun, au ministre d’Etat Secrétaire général de la Présidence de la république, au Secrétaire général des services du Premier ministre et au ministre de la Jeunesse et des sports. «C’est à la hiérarchie d’en juger. L’Etat a donné les moyens. Nous pensions utiliser cet argent en ramenant le trophée ici. M. Djomdi a à s’expliquer pour cette haute trahison», a indiqué Milla.
Arrivé à la Fecahand, le reporter de Le Messager a suivi un autre discours. Nsegbe Colbert, ancien Secrétaire général et proche collaborateur du président Djomdi Ernest a dit, pour signifier sa déception, que « le président a agi conformément aux dispositions légales quand les équipes camerounaises prennent part à un tournoi international, elles s’affilient auprès de la fédération. C’est la Fecahand seule qui est interlocutrice auprès de la confédération, de la fédération internationale et du ministère de la Jeunesse et des sports.» Kuété Laurent, Secrétaire général de la Fecahand, ajoute que «lorsque la Fecahand a reçu la correspondance de la Cahb avec toutes ses exigences, on l’a répercutée aux clubs.» «Tkc n’a pas voulu évoluer en harmonie avec la fédération, ce qui est un acte d’insubordination. Nous avons demandé la liste des joueurs et le projet du budget de Tkc. On voudrait que les dirigeants de cette équipe vous disent s’ils l’ont fait. Jusqu’au 16 décembre 2003, le Tkc n’a rien déposé.»
Si Tkc n’a pas joué, c’est parce que la fédération n’a pas donné quitus, dit-on, à la Fecahand. Djomdi Ernest donne une explication à cela : «Les dirigeants de Tkc ont voulu évoluer sans passer par la fédération. J’ai dit à Milla qui traînait les pieds que sa participation à cette compétition sera pour une autre année. Il a engagé des démarches alors que ça devait passer par nous.» Djomdi promet d’ailleurs de frapper plus fort. «J’avais deux équipes à affilier pour les éliminatoires des jeux d’Athènes. Il n’y avait pas d’argent. Je voudrais savoir comment on peut remettre des millions, fruits des impôts du pays, à des gens qui vont faire du tourisme. Si cet argent appartient à la fédération, Tkc nous le remettra. Le 17 janvier, il y aura conseil d’administration de la Fecahand. Je sanctionnerai le président de Tkc pour insubordination.»
Djomdi Ernest et Milla Albert Roger se promettent une bataille sans merci. Au grand malheur de la tolérance, du fair-play et du handball camerounais.
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