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Minsep : L’athlétisme camerounais dans tous ses états (01.10.2007)
Après celle de Mbango la semaine dernière, la suspension de Joseph Batang Don divise aujourd’hui le Minsep et la fédération. De leurs côtés, Léonie Mani et Carole Kaboud courent toujours après les fonds promis par le ministère…
La suspension de Françoise Mbango, l’icône de l’athlétisme camerounais, championne olympique en titre du triple saut féminin, par le conseil de discipline de la Fédération camerounaise d’athlétisme (Fca), pour une durée indéterminée, n’est que la face visible de l’iceberg. D’autres problèmes, autrement plus urgents, même si moins médiatisés, interpellent aujourd’hui le Cameroun et exigent des réponses urgentes. Ces problèmes concernent entre autres, Joseph Batang Don, Myriam Léonie Mani ou Carole Kaboud. Ces trois athlètes font partie actuellement de la crème de l’athlétisme national dans le cadre de prochaines échéances internationales, notamment les Jeux Olympiques 2008. Pourtant à quelque neuf (9) mois de la compétition, prévue à Pékin en Chine, la météo est orageuse sous le ciel de l’athlétisme camerounaise. La préparation à ce rendez-vous capital, sans doute le dernier du genre pour la plupart, est compromise par des questions extra sportives dont la résolution semble diviser la fédé et le ministère des Sports et de l’éducation physique.
Le cas le plus difficile est celui du sprinter Joseph Batang Don. Suspendu par la fédé, il a choisi d’aller se mettre sous le parapluie du Minsep. “ J’ai l’honneur de vous demander de bien vouloir lever la sanction dont a été l’objet Joseph Batang Don suite à sa non-participation aux Jeux africains d’Alger 2007 ”, écrit le 6 août dernier Augustin Edjoa au président de la Fca Ange Sama. “ Depuis janvier 2005, (…) je suis obligé de travailler pour subvenir aux besoins de ma famille (…) Mon entreprise ne m’a pas donné d’autorisation pour aller compétir (…) En ce qui concerne les Jeux africains, je revenais de blessures et étais en rééducation … ”, justifie Joseph Batang Don dans une correspondance adressée, apparemment à Augustin Edjoa. Malgré la requête ministérielle, le cas a été ignoré lors du dernier conseil de discipline de la fédé au cours de laquelle la suspension de Françoise Mbango a été prononcée. Et pour cause.
Vice de forme…
Tout d’abord, les responsables fédéraux épinglent un cas de vice de forme. C’est à la fédération que Joseph Batang Don aurait dû
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adresser ses justificatifs, non au Minsep, explique-t-on à la Fca. Selon les règlements internationaux, seule la fédération est habilitée à lever une telle sanction. Rompu à la haute compétition, l’athlète pouvait-il l’ignorer ? Ensuite, la correspondance attribuée à l’athlète est sujette à caution. Si le nom et l’adresse de l’athlète figurent à la place de l’expéditeur, elle ne porte aucune mention concernant le destinataire. “ Mieux, elle n’est pas signée ”, constate un responsable de la Fca. “ Dans ce cas, comment voulez-vous qu’on y accorde de la crédibilité ? ”, termine-t-il. “ Saisir la fédération concernée en vue de la levée de la sanction frappant l’athlète au vu des pièces versées au dossier ”, recommande pourtant au ministre Augustin Edjoa la note de la direction du développement du sport de haut niveau (Ddshn). Et s’il avait fait preuve de légèreté dans le traitement de ce dossier ? Rien n’est à exclure.
Financement à problème
Les deux derniers cas qui divisent le Minsep et la Fca ont trait au financement accordé aux athlètes Carole Kaboud Mebam et Myriam Léonie Mani. Les deux attendent toujours les fonds promis. La première pour se soigner et la seconde pour préparer les échéances internationales, désormais réduites aux prochains J.O. Le ministre Edjoa a pourtant donné son accord pour le déblocage des fonds, trois (3) millions Fcfa pour Léonie Mani et six (6) millions Fcfa au bénéfice de Carole Kaboud. Dans ses lettres, le Minsep renvoyait les deux athlètes auprès de la direction des affaires générales pour la “ suite de la procédure ”. Près de quatre (4) et six (6) mois après, Carole Kaboud et Léonie Mani ne sont pas toujours rentrées en possession de leurs fonds, selon des sources sûres.
En attendant, les deux athlètes payent un lourd tribut à la situation actuelle. Son mal continue de ronger Carole Kaboud. Présente lors des championnats nationaux de Bafoussam, elle n’avait pu prendre part aux compétitions. Pour ce qui est de Mani, faute de ces moyens financiers, elle a été réduite à jouer les seconds rôles aux derniers Jeux africains (juillet 2007) et aux mondiaux d’Osaka en août dernier. A neuf mois des J.O., cet argent s’avère plus que jamais nécessaire dans ce qui apparaît désormais comme la dernière ligne droite. En a-ton seulement conscience dans les bureaux feutrés du Minsep ?
Par Frédéric BOUNGOU
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