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Mondial-2006: la France en quête d`une victoire cruciale contre l`Eire (07.09.2005)
DUBLIN (AFP) - L`équipe de France va tenter d`aller chercher mercredi à Dublin, dans un stade de Lansdowne road acquis à la cause irlandaise, une victoire fondatrice qui éclaircirait enfin son horizon dans les qualifications au Mondial-2006 de football.
"Jouer à Lansdowne Road (...), gagner et repartir, cela m`irait bien." Les paroles équivoques de Zinédine Zidane, la rêverie à voix haute d`un retraité nostalgique, parues dans L`Equipe le 1er avril, résonnent d`un tout autre éclat alors que les Bleus disputent un match capital, mais pas décisif, à Dublin.
Capital car les Bleus vont affronter l`équipe qui, sur le terrain, leur a posé jusqu`ici le plus de difficultés, en octobre 2004 au Stade de France (0-0), et parce qu`il a lieu à Dublin, dans l`antique Lansdowne Road devant un public qui va tenter de jouer à fond son rôle de "12e homme."
"C`est pour jouer des matches comme ça qu`on joue au football", assure Raymond Domenech, qui est persuadé que ses joueurs "sauront gérer" la pression.
"Ce sont tous des joueurs qui ont l`habitude des grandes confrontations, des matches décisifs, ce ne sont pas des débutants, a indiqué Domenech mardi. On ne joue pas des matches dans ce contexte en arrivant les mains dans les poches, bien sûr, ça fait forcément quelque chose, mais ils sauront le gérer."
Si une défaite n`éliminerait pas mathématiquement les Français de la Coupe du monde, elle rendrait une qualification directe très peu probable. Un nul compliquerait encore un peu plus la tâche des Bleus. Le meilleur scénario serait évidemment de gagner à Dublin: la France prendrait alors un avantage direct sur les Irlandais dans un groupe où, à ce jour, les confrontations entre les quatre équipes de tête (Eire, Suisse, France et Israël) se sont soldées par des matches nuls.
Mais, rappelle Domenech, "quel que soit le résultat à Dublin, il faudra aussi battre la Suisse et Chypre" pour assurer sa place en Allemagne en juin.
Une gageure pour des Français qui, dans leur histoire, n`ont gagné qu`une fois en République d`Irlande (en 1953), alors que les Irlandais n`ont plus perdu à domicile un match qualificatif à une Coupe du monde depuis douze ans.
Le problème pour les Français, c`est que les données sont exactement les mêmes pour les Irlandais, qui ont fait un parcours semblable aux Bleus (3 victoires, 4 nuls). Avec toutefois cet avantage pour Roy Keane et ses coéquipiers: ils ont encore à recevoir la France et la Suisse (le 12 octobre lors de la dernière journée) alors que les Bleus vont eux se déplacer deux fois, mercredi puis en Suisse (le 8 octobre).
Un avantage de terrain qui entretient une certaine confiance dans le camp irlandais, où on n`a jamais nourri de complexes face aux grands d`Europe. Les Pays-Bas, privés de Coupe du monde 2002 après une défaite (0-1) à Dublin en septembre 2001, peuvent en témoigner.
A cette réputation de coupeurs de tête, les Français peuvent opposer leur nouvelle assurance, amenée par le retour aux affaires de Zinédine Zidane, Claude Makelele et Lilian Thuram et deux victoires 3-0 devant la Côte d`Ivoire et les Féroé. Deux soirées qui ont permis aux Bleus de faire remonter leur cote de confiance auprès du public et de marquer trois buts à
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chaque match, ce qui ne leur était jamais arrivé sous l`ère Domenech.
Seule l`éventuelle absence de Lilian Thuram, qui portait un bandage à la cuisse droite mardi soir à l`entraînement, obligerait Raymond Domenech à repenser sa défense centrale et assombrirait nettement le tableau. Mais Zidane s`est montré optimiste. "Je pense qu`il jouera", a indiqué le capitaine des Bleus. Domenech attend toutefois la dernière minute pour prendre une décision.
Pour le reste, les Bleus clament depuis plus d`une semaine leur envie d`en découdre, et de montrer ce qu`ils valent vraiment. Ce que Thierry Henry appelle "un match référence", qui manque encore à la France version Domenech.
Un de ces matches où, dans la douleur et l`adversité, peut jaillir la vérité et l`épaisseur d`une équipe. Pour la génération Jacquet, ce fut en Roumanie (3-1), en octobre 1995, où dix des futurs champions du monde -dont Zidane et Thuram- avaient joué. Pour la génération Domenech, cela peut être à Dublin.
Par ailleurs, mardi à Cork (sud), l`équipe de France espoirs a logiquement battu son homologue de l`Eire 2 à 1, s`approchant de la qualification pour l`Euro 2006 de football et montrant la voie à son aînée qui joue mercredi à Dublin.
La partie s`engageait avec une domination française sans partage. Alerté par un long centre de Ribéry, Le Tallec butait sur Henderson à bout portant (9). Ribéry encore lui, très inspiré, trouvait ensuite la tête plongeante de Faubert, de peu à côté.
Ce sont pourtant les Irlandais, assez physiques mais techniquement approximatifs, qui ouvraient le score à leur première occasion: sur un coup franc venu de la droite, Fitzgerald deviait légèrement de la tête un ballon repris en pivot du gauche par Murphy (33), au milieu d`une défense bleue apathique.
Peu après un but de Mavuba de la tête refusé pour un hors jeu de Faubert (36), Ribéry était fauché dans la surface par Kelly. Carton jaune pour le capitaine irlandais et penalty, transformé d`un plat du pied droit croisé de Le Tallec (40). La deuxième occasion nette des Verts, une tête de Murphy, terminait sur le poteau de Gavanon.
A la reprise, les débats étaient plus équilibrés, mais moins tranchants. Briand s`échappait dans la profondeur avec Kelly à ses basques, mais il trouvait Henderson à la parade (51).
Un gros travail d`O`Donovan dans la surface était ponctué d`un centre-tir au second poteau, mais Bourillon dégageait in extremis le ballon sous la menace de Doyle, à quelques centimètres de la ligne de but (56).
Le rythme baissait lorsque Bergougnoux, rentré à la 65e minute, entrait dans la surface et enroulait une frappe du gauche qui battait Henderson (71). Le Toulousain inscrivait ainsi son 8e but en 15 sélections, donnant aux Bleuets leur première victoire en République d`Irlande.
Eire-France: les équipes probables
Eire: Given - Finnan (ou Carr), Cunningham (cap), Dunne (ou O`Brien), O`Shea - A. Reid (ou Finnan), Roy Keane, Kilbane, Duff - Rob. Keane, Morrison
Sélectionneur: Brian Kerr
France: Coupet - Sagnol, Boumsong, Thuram, Gallas - Vieira, Makelele - Wiltord, Zidane (cap), Dhorasoo (ou Malouda) - Henry
Sélectionneur: Raymond Domenech
Arbitre: M. Herbert Fandel (ALL)
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