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Massoma (Coton Sport) et Binye (Jeunesse de Bonamoussadi) évolueront cette saison à Sedan... (06.08.2004)
Carrière pro .Massoma (Coton Sport) et Binye (Jeunesse de Bonamoussadi) évolueront cette saison à Sedan...
Emmanuel Gustave Samnick
Massoma (Coton Sport) et Binye (Jeunesse de Bonamoussadi) évolueront cette saison à Sedan, club français de Ligue 2 où ils vont retrouver leurs compatriotes Pierre Njanka Beaka et Marcus Mokake. Ce dernier ayant lui-même rejoint le club ardennais pendant le mercato de décembre 2003, en provenance du Canon de Yaoundé. Le transfert de ces deux jeunes joueurs, sortis directement du championnat camerounais pour signer un contrat professionnel clair, sans passer par des jongleries du type changement d`identité et d`âge, transit compliqué par le Bangladesh ou la Slovenie, laisse penser que le football pratiqué sur le territoire national n`est pas désespérant. Cela faisait une bonne décennie, depuis les transferts de Rigobert Song Bahanag (de Tonnerre à Metz) et Marc Vivien Foé (de Canon à Lens) qu`un pur produit du championnat camerounais n`avait pas rejoint directement un club professionnel français. Car, qu`on ne se trompe pas, l`histoire des footballeurs professionnels camerounais s`est surtout déroulée, depuis l`origine, sur les terres fertiles de la patrie des Gaulois.
Pendant longtemps, les transferts directs du Cameroun vers un autre pays d`Europe se comptaient du reste sur les doigts d`une seule main: Claude Nzoundja en Allemagne, Thomas Nkono en Espagne et, plus récemment, Samuel Eto`o Fils en Espagne (centre de formation du Real Madrid). Pour le reste, la France a toujours été la terre d`accueil par excellence des talents sortis du Cameroun. Cela faisait d`ailleurs chic, à l`époque où il n`y avait pas des centaines de footballeurs camerounais basés en Europe comme c`est le cas aujourd`hui, de dire que pour tel match officiel, l`équipe du Cameroun sera ``renforcée`` par deux ou trois professionnels de France. A la Can 1970 au Soudan, ce fut avec Koum et Abessolo de Bordeaux. En 1972, pour la Coupe des nations organisée au bercail, Koum étant blessé, la sélection de Peter Schnittger bénéficia du renfort de Kaham (Quimper), Tokoto (Bordeaux) et Yebga Maya alias Joseph (Valenciennes). Puis, on s`en souvient comme si c`était hier, des arrivées très médiatisées avant les matches éliminatoires de la Coupe du monde et de la Coupe d`Afrique des nations 1982 de Roger Milla, Paul Bahoken, Martin Maya et encore une fois Jean-Pierre Tokoto qui, entre temps, avait émigré aux Etats-Unis.
En remontant plus loin dans le temps, dans les années 50 à 60, on peut retrouver des traces de footballeurs camerounais évoluant dans des clubs professionnels français
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de haut niveau, à l`instar de Zacharie Noah (Sedan) et d`Eugène Njo-Léa (Saint-Etienne et Lyon). Ce dernier a d`ailleurs laissé de fortes empreintes dans le monde du football professionnel en France, sur les terrains et en dehors: c`est lui qui a fondé en 1961, avec l`avocat Jacques Bertrand et le célèbre Just Fontaine, l`Union nationale des footballeurs professionnels (Unfp), qui contribua alors considérablement à améliorer les conditions de travail des pros et notamment a provoqué la révolution des salaires qui a encore cours de nos jours. Mais, Njo-Léa et Noah étaient allés en France pour poursuivre leurs études d`abord, et ne jouaient au football qu`accessoirement.
Le football est, depuis ce temps, devenu un vrai métier. Un métier socialement valorisant et financièrement avantageux qui fait rêver des milliers de jeunes et leurs familles. L`Europe du foot est devenue un eldorado vers lequel se ruent quotidiennement moult apprentis footballeurs.
Ceux-ci n`attendent plus du tout qu`on vienne les chercher, parce que leur talent aura frappé dans l`oeil d`un recruteur comme au temps de Salif Keita et Roger Milla. Ils vont eux-mêmes en aventure, pour "se chercher", comme ils disent avec une fierté déconcertante. De sorte qu`aujourd`hui, il devient anachronique de parler encore de ``renfort`` des professionnels dans une sélection nationale entièrement composée désormais de joueurs expatriés d`inégale valeur. Et l`équipe fanion des seniors n`est pas la seule concernée: la sélection espoirs éliminée des Jeux olympiques 2004 était truffée de ces ``pros`` venus du monde entier. Il y a quatre ans pourtant, l`ossature de ces Lions espoirs était constituée des joueurs du championnat du Cameroun. Ce sont ces ``amateurs`` qui avaient qualifié l`équipe à Sydney et quelques uns ont bien participé à la conquête de la médaille d`or olympique en 2000.
On ne peut pas cacher la lumière du soleil, nous n`arrêterons donc pas le progrès du football. Seulement, à l`ère de la télévision numérique et d`Internet, il sera de plus en plus difficile pour le footballeur de tricher. La quinzaine de Camerounais du championnat de France qui démarre cette fin de semaine (en même temps que les championnats d`Allemagne et de Belgique) savent qu`il seront régulièrement et attentivement regardés au Cameroun. S`ils sont ``pros`` et méritent de ``renforcer`` l`équipe nationale, à eux de le prouver sur le terrain, comme l`a fait Jean Makoun II lors de l`exercice précédent. Ils ont déjà la chance que, par la force des réalités coloniales, la France est plus proche du Cameroun que d`autres nations occidentales de football.
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