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En attendant l’Ag de la Fecafoot : Le dernier grand oral de Atangana Mballa (13.04.2005)
Une ambiance de fin de règne plane à la Fédération camerounaise de football (Fécafoot). En effet, le 23 avril prochain, une assemblée générale (Ag) de cette institution va parachever le processus électoral enclenché – en février dernier – avec la réélection de Iya Mohamed au poste de président de la Fédération. Le renouvellement du bureau exécutif (et autres organes spécialisés) de la Fécafoot sera certainement l’apothéose d’une rencontre qui aura par ailleurs consacré le train des réformes pour une “ Fécafoot new-look ”. A dix jours de cet événement majeur, le secrétaire général sortant de la Fécafoot est monté au créneau hier pour faire le bilan et jeter les perspectives de la pratique du football au Cameroun. Quelques axes ont retenu l’attention de la presse : les subventions aux clubs, la programmation des matches du championnat d’élite de football, le sponsoring des événements sportifs de la fédération, la prise en charge des officiels, l’organisation interne des clubs, etc.
1- La programmation des matches
et accession au championnat d’élite
Le sujet a été au centre de la rencontre entre Jean René Atangana Mballa et la presse. D’emblée, Abdouraman, le vice-président de la commission chargée d’élaborer le calendrier sportif de la saison, a présenté les étapes et les critères ayant conduit le travail de la commission : “ Il a été affecté arbitrairement une lettre à chacun des 18 clubs (A, B, …), ce qui a permis ensuite d’établir l’ensemble des combinaisons possibles entre ces lettres. En remplaçant ces dernières par les noms de clubs correspondants, on a pu établir un calendrier parfaitement équilibré dans lequel chaque équipe joue alternativement un match à domicile et un match à l’extérieur, à l’exception d’une journée où chacune des 18 équipes joue deux matches à domicile ou à l’extérieur ”. Selon le vice-président de cette commission, l’établissement du calendrier du 46ème championnat national de D1 a en outre tenu compte de certaines réalités locales : éviter qu’une équipe joue successivement plus de deux matches à domicile ou à l’extérieur ; éviter qu’une équipe joue successivement à domicile ou à l’extérieur lors des deux dernières journées du championnat ; éviter que les trois équipes qui jouent à Bafoussam et à Douala se retrouvent toutes en même temps à l’extérieur ou à domicile ; réduire autant que possible le nombre de déplacements des équipes du nord vers le sud en leur permettant de jouer deux matches à chacun de leurs déplacements dans la partie sud du pays ; dans la mesure du possible, faire en sorte qu’il y ait toujours un match à Yaoundé.
Ces explications, on s’en doute, n’ont pas totalement convaincu les professionnels des médias spécialisés dans le traitement de l’actualité footballistique. D’aucuns y ont vu la volonté de la Fécafoot de favoriser les équipes de la partie septentrionale du pays. D’autres ont simplement parlé d’une navigation à vue. Le secrétaire général de la Fécafoot, bien que reconnaissant les énormes difficultés enregistrées dans la mise en route de ce championnat, requiert néanmoins des circonstances atténuantes : “ Nous avons jusqu’au 30 novembre prochain pour boucler toutes les compétitions de football au Cameroun. Une vraie gageure lorsqu’il faut intégrer, d’une part les perturbations de calendrier à cause de la participation de nos clubs en compétitions internationales, et d’autre part la problématique du transport aérien ”. D’où la circulaire relative au refus de reporter désormais la programmation d’un match de division d’élite. “ Si nous attendons seulement l’avion, on ne terminera jamais ce championnat ”, a martelé Jean René Atangana Mballa qui en appelle à la solidarité et à la compréhension de tous à l’endroit des équipes de la partie septentrionale du pays. “ Elles ont au moins une dizaine de sorties à effectuer vers le sud du pays. Ce qui induit un effort multiforme considérable, notamment sur le plan financier, en comparaison avec les autres équipes du championnat ”.
Quant au mécanisme d’accession en division d’élite et descente en division inférieure, le secrétaire général de Fécafoot précise : “ Nous sommes actuellement à un championnat à 18 clubs. Il faudra revenir l’année prochaine à un championnat à 16 clubs. Aussi, les équipes classées en 15 è, 16 è, 17è et 18 è place descendront en deuxième division. Les équipes occupant les 13 è et 14 è rangs seront reversées au championnat interpoules. Seules quatre équipes auront le privilège d’accéder en division d’honneur ”.
2- Subventions et sponsoring
des clubs du championnat d’élite
La Fécafoot a pris l’option de contribuer cette année à la résolution des problèmes de transport des équipes du championnat d’élite. Depuis le début de cette 46 è édition, elle a notamment versé à chaque équipe une somme de 3,5 millions de francs CFA. “ Du jamais vu dans la longue histoire de notre football ”, a précisé Jean René Atangana Mballa. A l’en croire, la fédération ne s’arrêtera pas en si bon chemin. Outre l’appoint financier du sponsor (entre 550 et 600 millions de francs Cfa, la Fécafoot continuera d’apporter son assistance financière aux clubs du championnat l’élite à travers des retombées publicitaires induites.
Cette ambition déclarée est pourtant mise à mal par certains bénéficiaires de la manne financière de la Fécafoot. “ Bien qu’ayant reçu leur
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quote-part dans le partage des dividendes du sponsor, certaines équipes répugnent à arborer les maillots offerts par le sponsor ”, s’insurge le secrétaire général de la Fécafoot. Jean René Atangana Mballa menace par conséquent : “ Des consignes strictes ont déjà été données aux officiels. Ils n’admettront plus de tels écarts de comportement. En cas de non respect des consignes par une équipe, il sera privé des recettes de stade et d’autres sanctions suivront ”. La manière forte pour un football qui cherche encore ses marques dans le sponsoring. “ Les entreprises cherchent la visibilité à travers la télévision. En attendant d’y parvenir, nous devons déjà respecter les accords signés avec nos partenaires du moment ”.
L’année dernière, les équipes camerounaises en campagne africaine ont perdu plus de 100 millions de francs de retombées publicitaires. Et pour cause, la Crtv avait refusé d’assurer la retransmission des matches de la champion’s league à partir des quarts de finale. Un manque – à- gagner énorme ! La Fécafoot entend désormais rectifier le tir. D’où le processus de formalisation des relations avec les médias nationaux en général, et la Crtv en particulier. La survie financière passerait par cette option. Car l’Etat providence, sponsor des équipes camerounaises en campagne continentale, a vécu. “ Les dispositions du décret de 1972, relatives à la prise en charge par l’Etat des équipes engagées aux compétitions africaines, ne sont pas certes abrogées. Mais, nous avons reçu des correspondances du ministère de tutelle qui annonce un désengagement des pouvoirs publics. Il faudra donc apprendre à compter sur nous-mêmes ”.
3- La restructuration de
la Fécafoot et des clubs
“ Le football se meurt au Cameroun parce que les clubs ne représentent plus rien. Les gens ont confisqué les clubs qui avaient pourtant une bonne base populaire ”. Le constat est du secrétaire général de la Fécafoot, qui regrette le non respect des dispositions statutaires de la fédération, notamment en matière de tenue par les équipes des assemblées générales avant le début de chaque championnat. Pour lui, l’appât du gain (en l’occurrence la vente des joueurs) a pris le pas sur la structuration des équipes de football. Et d’affirmer son impuissance face à la saignée des joueurs dont est victime le football camerounais. “ Nous n’avons aucun moyen pour retenir un joueur. Il faut simplement mettre en place des mécanismes de prise en charge susceptibles de retenir nos jeunes talents ”, renchérit-il. Pour autant, les joueurs sous contrat qui désertent leurs équipes sans raison valable sont sanctionnés sans faiblesse. Le cas du gardien de buts Mathurin Kameni est évoqué. Frappé d’une suspension de cinq matches pour rupture abusive de contrat, il ne reprendra du service qu’à la sixième journée avec Racing de Bafoussam.
Autant la restructuration est suggérée au niveau des équipes du championnat d’élite de football, autant la restructuration de la Fécafoot est présentée comme un impératif majeur. Un nouvel organigramme de la fédération est attendu. Et les postes de travail seront pourvus en fonction de la demande. “ Il faudra trouver une solution pour notre personnel ô combien pléthorique. Nous avons le choix entre le licenciement et le recyclage. Il faudra des arbitrages sur la question ”. La redistribution des cartes et des rôles au sein de la fédération permettra, annonce le secrétaire général, de résoudre des problèmes logistiques et administratifs élémentaires relatifs à l’organisation des compétitions nationales de football. Citons en l’occurrence l’homologation des matches du championnat d’élite. Rendue à la cinquième journée, cette homologation traîne à cause d’un problème de compréhension des textes des membres commis pour ce travail. “ Ils ont un mandat de deux ans et non d’un an comme la plupart d’entre-eux croyaient. C’est ce qui peut justifier un tel retard. Sinon, ils se mettront à l’œuvre et tout rentrera dans l’ordre bientôt ”, excuse Jean René Atangana Mballa. Quid du forfait annoncé de Foudre d’Akonolinga ? “ Il n’y a pas de forfait qui tienne avant la circulaire du 05 avril 2005 relative au déplacement des équipes ”.
En attendant d’aboutir en toute sérénité (avant 2009) à la mise en route de la ligue nationale de football, Jean René Atangana Mballa précise les mesures d’accompagnement prises. La durée d’un an de la licence octroyée à chaque pratiquant de football au niveau du championnat d’élite. L’obligation pour un club d’avoir un contrat en bonne et due forme avec chaque joueur. Le respect de la signature par chaque joueur. La falsification de l’âge par un joueur. Et d’annoncer – dans les prochains jours- des sanctions disciplinaires à l’égard des contrevenants.
L’arbitrage et le casting des commissaires de match ont aussi retenu l’attention des journalistes. L’expérience des observateurs neutres est en cours de renouvellement. Ceux – ci produiront des rapports qui permettront d’avoir un point de vue indépendant sur des situations litigieuses d’arbitrage au cours d’un match. Quant aux commissaires de match, force est de constater que la plupart d’entre –eux ne semblent pas maîtriser les notions élémentaires de leur travail. Leur casting, reconnaît le secrétaire général de la fédération, est souvent fait au gré des critères généralement subjectifs.
Par Thierry Ndong
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