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ET S’IL FALLAIT REVENIR SUR LA CAN ? (11.02.2006)
Une lettre de DA LIONKING, fan des lions indomptables du cameroun.
L’édition de 2006 de la Coupe d’Afrique des Nations de football (CAN) vient de s’achever en Egypte tout de même sans grosse surprise.
Cela ne voudrait pas dire que la Coupe d’Afrique des Nations brille par sa monotonie. Bien au contraire. C’est une compétition en évolution, qui célèbre un continent en évolution malgré tout.
Que peut-on en retenir donc et quelles leçons en tirer?
L’Egypte vient de se faire plaisir, de nous faire plaisir et de nous offrir une édition mémorable de la CAN par son organisation. Elle la remporte non sans récriminations mais n’ayant perdu aucun match et surtout mise à part la finale, elle a réglé ses matchs en 90 minutes. Ce n’est donc que justice.
Tout d’abord, le Football Africain est différent (Dieu merci) et ne s’engage que dans la voie de l’amélioration de lui-même.
Notre compétition continentale est enfin sortie du ghetto et est un rendez-vous mondial désormais incontournable. Beaucoup reste à faire mais il convient déjà de protéger la CAN contre les contraintes du Football mondial, football business qui plutôt que faire éclore les stars, risque de devenir un handicap. Plus précisément, le continent Africain qui compte désormais n’a pas besoin qu’on lui coupe les ailes en se ralliant à la logique des grands clubs Européens qui voudraient qu’il cesse de célébrer son football tous les 2 ans. L’Afrique a encore besoin que ses enfants s’expriment entr’eux avec régularité pour parfaire l’essor. Rien n’a jusqu’ici été facile mais l’apport des Stars qui ont renoncé aux fastes des clubs (pourtant leurs vrais employeurs) pour ne parler qu’avec le coeur a été déterminant pour le regain d’intérêt que suscite désormais la CAN.
L’Afrique a droit à plus de respect d’autant plus que c’est le seul continent qui a permis au football mondial de bien conaitre le progrès. Tenez, entre un Mondial et l’autre, L’Afrique a renouvelé à 80% le visage de ses représentants à une Coupe du Monde. Qu’est-ce si ce n’est de l’amélioration réelle dans un monde où les valeurs se rapprochent et l’Afrique n’est pas là pour le démentir?
Si le Cameroun a prouvé qu’il est toujours le géant qu’il faut respecter, Eto’o en est non seulement la star mais le leader. C’est le joueur Africain par excellence…
Pourtant, le Cameroun s’est arrèté devant la Côte D’Ivoire. Il y a lieu ici de constater que cette équipe ne fait pas parler d’elle seulement par la qualité de ses individualités. Les résultats sont là aussi: La Côte d’Ivoire est arrivée à la CAN en s’annonçant toute seule comme la meilleure équipe Africaine, désireuse d’établir son Hégémonie: Nous n’en sommes peut-être pas encore là mais après la victoire en ½ finale contare le Nigéria, cette équipe a convaincu et on doit se rendre à l’évidence et lui souhaiter: “bienvenue dans l’Olympe des grands!” Son Leader est Didier Drogba, longtemps opposé à Eto’o (dans les Media parce que les 2 hommes se respectent), celui-ci a étayé toutes ses capacités de leader devant le Cameroun et notamment devant le Nigeria. Une fois de plus, il a gagné son “duel personnel” devant Eto’o. Voilà son nom refaire surface comme favori pour le Ballon d’Or.
Eto’o semblait pourtant l’avoir déjà gagné. Malgré l’impeccable parcours du Cameroun, certains en veulent à celui-ci. Cependant, comment le blamer?
Quand tu as 25 ans, tu as gagné 2 fois la CAN, 2 fois le Ballon d`or Africain, Une médaille d`or aux JO, tu as joué 2 coupes du Monde, tu as livré une finale de Confédérations Cup, tu as gagné un titre d`Espagne, tu as été meilleur buteur d`Espagne (sans blagues), tus as 2 Coupes d`Espagne, tu laisse la CAN en cours en tant que meilleur joueur et meilleur buteur, tu t`apprêtes à gagner ton 3ième Ballon d`Or Africain, tu es l`actuel 3ième meilleur joueur FIFA au monde et pas le premier parce que (comme disent les Camerounais) tu n`es pas Brésilien et ne t`appelles pas Etodinho, tu t`appelles Eto`o et tu es Camerounais, on ne peut que te dire Merci car tu nous as déjà assez fait Honneur.
Si tous les Africains étaient comme lui...
Hormis, la Côte D’Ivoire, les prochains “Mondialistes” n’ont pas vraiment brillé de pleins feux et certains ne veulent pas du tout reverser en eux de l’espoir pour la prochaine Coupe du Monde. Exception faite de la Tunisie, ce sont surtout les “nouveaux” (Ghana, Togo et Angola) qui ont déçu apparemment étant sortis dès le premier tour.
C’est mal connaître le football que d’exprimer la conviction que des équipes Africaines feront mal au mondial tout simplement
parce qu`elles ne s`appellent pas Cameroun, Nigeria Sénégal ou Afrique du Sud. Il faudrait tout d’abord respecter ces équipes qui ont rompu la “tradition” et se sont qualifiées avec mérite.
LE Cameroun qui a souvent mal fait sa CAN avant un bon mondial nous enseigne qu’une rencontre footballistique entre 2 équipes Africaines n’est pas du tout comparables au choc entre une équipe Africaine et une autre d’un autre continent.
Comme le disait l`entraîneur de l`Italie après avoir regardé le match de son prochain adversaire le Ghana, "Il y a lieu de croire que la façon dont les Africains affrontent une autre équipe Africaine n`est pas forcément le comportement qu`ils auront devant une équipe du reste du monde et surtout Européenne..." La coupe d`Afrique est spectaculaire, ce qui n`est pas forcément le cas pour la Coupe d`Europe.
Le football Africain est un mélange de talent, d’enthousiasme et de challenges. Ici, les chocs sont de grands duels de vitesse, technique, force physique et gestes athlétiques bien agrémentés par des défis de « un contre un » entre les joueurs sur le terrain. Les ingrédients capables de désillusionner n`importe quelle équipe Européenne.
Il est à mon sens un plaisir de s’offrir le football Africain qui fait fi du « tacticisme » exacerbé Européen et évolue à sa manière, agréable en tout cas. Les joueurs Africains déjà en Europe souffrent des critiques envers leur « peu de sens tactique ». Une fois entre Africains à la CAN, ils se déchaînent et laisse parler ce qui aux yeux des Européens est de l’arrogance vis à vis du football moderne. Interrogé à ce sujet, Didier Drogba a répondu récemment de façon lapidaire : «Nous ne sommes pas arrogants… Nous sommes surs de nous ! » Comment ne pas lui donner raison vu l’énergie que dégage le football Africain ?!
Il faut ajouter à cela e public Pittoresque des gradins Africains risque d`être une arme supplémentaire pour nos mondialistes et un désagrément frustrant pour leurs adversaires. Le public en Afrique ajoute de la couleur au football et sa
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participation très agréable d’ailleurs fait de lui le vrai 12ième homme !
La vrai surprise de la CAN aura été le niveau atteint par les arbitres. Désormais, l’expertise des « Hommes en Noir » permet de dire qu`en Coupe d`Afrique n’eûrent été les choix discutables pendant la ½ finale Egypte/Sénégal et notamment la finale Egypte/Côte D’Ivoire (avec pour dénominateur comme le coup de pouce au pays organisateur) on a eu le plaisir de voir un arbitrage exécuté avec beaucoup de philosophie qui aide le mental des joueurs.
Les stars ne sont plus à présenter et ont pour la plupart rempli les attentes. On citera encore Eto’o, Drogba, Martins, Santos, Feindouno. Certains sont passés à coté du sujet ou alors ont subi les effets de la contre-performance de leur équipe comme Hadji, McCarthy, Adebayor, Mido, Kouffour, Appiah, Diouf et autres Coly.
Une mention spéciale est à faire pour Mido qui il faut le dire n’est pas connu pour être le joueur le plus discipliné de la planète. En demi finale, il oublie apparemment que le coach sait mieux lire de derrière le match que lui qui est sur le terrain. Quand celui-ci lui demande de sortir, il le traite d’âne et malheureusement pour lui, la minute d’Après, Zaki qui le remplace marque ! Le coach Chehata (qui démontre qu’on peut faire confiance à un coach Africain) a donc eu raison vu que par la suite l’Egypte remporte le titre sans Mido, suspendu par sa fédération pour 6 mois. Mido a beau demander pardon, mais il a affiché le genre de comportement que nous n’aimerions jamais voir sur les terrains de foot.
Parmi les joueurs phares, Lomana Trésor Lua Lua se distingue parce qu’il est en tête dans la liste des joueurs qui savent se mettre au service de l’équipe. En l’absence de son capitaine, il traîne son pays le Congo en ¼ de finale. Dans une équipe peu expérimentée où le milieu de terrain souffre souvent l’adversaire, Lua Lua sait tenir le ballon, prendre tous genres de coups, appliquer les feintes qui contraignent les adversaires à la faute, occasionnant les coups-francs et les lancers de touches qui font respirer le milieu de terrain et avancer l’équipe. Le meilleur dans ce genre de choses !
Le passage de génération s’est aussi fait en douce pendant cette CAN. On a vu des jeunes évoluer à coté des piliers comme Song, Naybet, Domoraud, Kanu, Diouf ou encore Bobo Baldé. Ce qui nous manquera c’est de ne plus voir un poète du ballon comme Okocha qui a fait ses denières démonstrations avant de prendre congé des compétitions avec son Nigeria. On lui dit Merci, et un jour on racontera les merveilles qu’on l’a vu faire. Merci OKOCHA !
Cependant permettez-moi virtuellement de lever le chapeau et proposer une Standing Ovation à un vétéran, celui-là même à qui on a remis ce soir le trophée comme Capitaine Symbolique. Après que son jumeau Ibrahim ait laissé les stades, cette fois-ci pour de bon, avec de surcroît un but d’attaquant de classe tel qu’il est, Mr. HASSAN HOSSAM a participé à sa dernière CAN. Après l’avoir gagnée avec l’Egypte, il dépose définitivement les armes. Il emporte un titre personnel : à 39 ans, il est le plus vieux joueur de l’Histoire de la CAN. Chapeau ! il Mérite de reposer dans l’Olympe des grands tel que Roger Milla…
Pour une génération qui s’en va, une nouvelle génération de joueurs s’apprête à amener plus loin le football Africain. On ne présente plus Eto’o, Drogba ou Martins.
Les clubs Européens pourraient miser dans le futur proche sur :
Daniel Tasabalala, Siyabonga Nkosi, Sibusizo Zuma (Afrique du Sud)
Akwa, flavio, Mendonca (Angola)
Atouba, Ateba Bilayi, Bikey, Makoun, Saidou, Ngom komè, Makoun, Zé Meyong, Douala Mbella, Achille Webo (Cameroun)
Boka, Eboué, Meité, Akalé, Faé, Yaya Touré, Arouna koné, Bakary Koné (Côte D’Ivoire)
Adbel Wahed, Shawki, Barackat, Motaeb, Amr zaki (Egypte)
Fripong, Paintsil (Ghana)
Ousmane Bangoura, Ibrahim Souaré, Mansaré, Ismael Bangoura (Guinée)
Al Shebani (Lybie)
Regragui, Chippo, Rbati, Aboucherouane, Yacoubi (Maroc)
Enyeama, Taiwo, Ayila, Obi nickel, Obodo, Makinwa, Obinna Nsofor, Odemwingie (Nigeria)
Mbayo, Mputu, Mbala Biscotte, Kabundi, Matumona (RD Congo)
Diakhaté, Diawara, Ba, Faye, Dino Djiba, Mendy, Diomansy Kamara (Sénégal)
Mathias, Tchangai, Salifou, Romao, Shérif (Togo)
Fadel, Merdassi, Hagui, Clayton, Namouchi, Benachour, Eltaif (Tunisine)
Musonda, Njovu, Clifford Mulenga, Jacob Mulenga (Zambie)
Ndlovu, Benjani, Dinha, Lupahla, Sibanda (Zimbabwe)
Les Entraîneurs Africains sont revenus à la mode. L’un d’eux (Chehata) a même gagné la CAN. Il n’est qu’un de plusieurs qui ont fait une présence remarquée à cette compétition.
Ils sont : Gonçalves (Angola), Mohamed El Seline (Lybie), M’hamed Fakhir (Maroc), Abdoulaye Sarr (Sénégal), Stephen Keshi (Togo), Kalusha Bwalya ( Zambie), Charles Mlauri (Zimbabwe). Cela fait bien 7 sur 16 équipes. Certains sont d’anciennes gloires du football continental. Est-ce un nouveau départ ?. Vus les résultats, nous souhaitons que ça dure en tout cas.
La diatribe Eto’o/Drogba n’a malheureusement pas cessé de faire la une de la presse qui s’occupe de football Africain. Tout le monde souhaitait une confrontation pendant cette Coupe d’Afrique ce qui a d’ailleurs eu lieu. Drogba l’a remportée mais Eto’o avait eu le temps d’ajouter un plus par ses buts (5 en 3 matchs) à sa suprématie.
Le choc Eto’o/Drogba s’est soldé par le penalty manqué du premier qui a causé l’élimination de son pays. Certains ont jubilé surtout parce que tout de suite après, Drogba marquait le penalty qui qualifiait le sien. On a tôt fait de dire que Drogba venait de montrer à Eto’o ce qu’est un grand joueur car un penalty ne se rate pas. On a insinué que c’était la punition d’Et’oo pour avoir (soit disant) décrié Womè, responsable de la non qualification du Cameroun au profit de la Côte D’Ivoire, moyennant un penalty raté justement. Rien ne semblait vouloir donner raison à Roger Milla qui a encore une fois tenté d’étouffér la prétendue querelle Womè/Eto’o en indiquant bien qu’un grand joueur doit aussi connaître le penalty raté lors d’un match significatif dans sa carrière pou être complet. Il parlait de lui, Maradona, Pelé, Platini, Socrates, Zidane, Ronaldo ou Ronaldinho.
Il ne pensait pas si bien dire car seulement 6 jours après, pendant la finale de ce soir, le sort avait décidé que Didier Drogba était lui aussi finalement un grand joueur car c’est à partir de son penalty raté que s’ouvre pour l’Egypte la porte du cinquième sacre continental.
Ainsi s’achève la CAN la belle fête et quelle fête ?
On s’en souviendra certainement à jamais…
LIONKING (l`Indomptable Kamer)
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