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Athlétisme: une équipe aux couleurs et aux saveurs de la France (22.08.2003)
PARIS - Composée de 69 athlètes, l´équipe de France engagée aux championnats du monde d´athlétisme est un exemple de mixité, aux couleurs et aux saveurs de la France.
Venue du Surinam, la joyeuse hurdleuse Haïdy Aron donne sa recette d´une équipe "ratatouille" dont elle est persuadée que la sauce prendra.
"Dans cette équipe de France, comme dans un bon plat, on n´a incorporé que des bonnes choses: des talents différents, des caractères de tous types, des physiques de tous genres, des origines de tous bords, des cultures du monde entier", dit-elle.
"A l´arrivée, avec du coeur, on brasse. Puis on laisse mijoter dans la bonne humeur. Et on rajoute un peu de sel, en organisant des championnats du monde à la maison et on obtient une équipe de France ´ratatouille´ : voilà, c´est tout", résume la hurdleuse, née au Surinam d´un père martiniquais et d´une mère néerlandaise.
Haidy Aron, qui parle cinq langues, n´est pas peu fière de sa formule.
Cette équipe de France, qui remet au goût du jour la recette black-blanc-beur de la Coupe du monde 1998, recèle 16 athlètes Antillais, dont 8 Guadeloupéens, 15 Africains, dont six nés en France, 15 athlètes du Maghreb, dont sept nés dans l´Hexagone, plus quatre athlètes qui ont un parent antillais ou africain.
Deux athlètes viennent d´autres pays d´Europe: Maria Martins née au Portugal, sur 1500 m, et le marathonien marseillais Benoît "Z", natif de Mouscron en Belgique.
Martiniquaise par son père et bretonne par sa mère, la Brestoise Solen Desert, spécialiste du 400 m, a fait chez les Bleus une étrange découverte: "Au quotidien, je me sens bretonne. Mais, bizarrement, en équipe de France, je me sens antillaise."
L´EQUIPE DE LA FRANCE
A ses côtés, Ladji Doucouré, champion d´Europe espoirs sur 110 m haies, né en France d´un père malien et d´une mère sénégalaise, s´emballe : "Chez nous, ce n´est pas
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´Les Yeux dans les Bleus´ comme au foot, mais, ´Les Yeux dans l´Afrique´."
Les cinq poids-plumes de l´équipe de France, les marathoniennes, sont inséparables.
Rakya Quetier-Maraoui, Fatima Yvelain et Fatima Hajjami sont nées au Maroc. Naturalisées, elles sont aujourd´hui en équipe de France aux côtés de Hafida Gadi-Richard et Zahia Dahmani, nées en France, respectivement d´origine marocaine et algérienne.
Et c´est Fatima Hajjami, 37 ans, "désignée porte-parole" qui résume: "Cette équipe de France représente l´union qui fait la force".
La sprinteuse Véronique Mang, 18 ans, née à Douala de parents camerounais, est elle aussi conquise par cette ambiance chamarrée : "Cette équipe de France est une somme de richesses, un enrichissement au quotidien: c´est magique."
Pour Robert Poirier, le DTN cette équipe est tout simplement à l´image d´un pays : "Cette équipe de France, c´est l´équipe de la France, une équipe d´accueil et d´intégration. Tout simplement, c´est une réussite à l´image de la France d´aujourd´hui".
Sprinteur et architecte en devenir, Aimé-Issa N´Thépé, 30 ans, né à Douala au Cameroun de parents ivoiriens, ne voit rien d´étonnant ni de nouveau dans cette mixité.
"Cette équipe n´a rien d´exceptionnel. Je suis juste content qu´elle soit à l´image de la France d´aujourd´hui, d´une heureuse et rassurante réalité. Mettre en avant sa mixité est un sujet dépassé."
Sa remarque est étayée par son coéquipier du relais 4 x 100 m, le Bordelais Frédéric Krantz, 24 ans, Martiniquais par sa mère et périgourdin par son père, pied noir: "Je ne revendique aucune appartenance. Je vis tout de manière bouillonnante, dans mes tripes et dans mon coeur. En fait, pourquoi faire remarquer le côté ´multicolore´ ou ´multiculturel´ de l´équipe de France ? Moi je peux presque dire que je ne le remarque pas. Je le vis naturellement, pleinement et simplement".
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