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Idris Carlos Kameni : “je ne prendrai jamais de retraite internationale” (04.08.2020)
Le gardien de buts des Lions Indomptables parle de sa carrière, de la pandémie du Covid-19 et des fausses accusations à son endroit sur les réseaux sociaux la semaine dernière.
Vous êtes en vacances au Cameroun en ce moment. Comment l’avez-vous trouvé ?
Je ne vais pas dire inchangé. Mais, notre Cameroun est là. Je vois ; il faut le reconnaître. Malgré tout ce qu’on annonçait concernant la pandémie du Covid-19, je suis agréablement surpris de voir que les nôtres ont résisté et résistent encore face à elle, parce que je l’ai vécue de l’extérieur. Ce qui s’est passé en Europe était vraiment fort. Je dois simplement dire que le Cameroun.
Comment avez-vous vécu cette période de confinement étant en Espagne ?
C’était difficile. Très difficile. Nous ne nous rendons pas souvent compte de la chance que nous avons. C’est pour ça que certaines personnes ont l’habitude de dire : rien ne vaut la liberté. Quand vous êtes enfermé pendant trois mois, vous ne pouvez pas imaginer ce qu’on ressent, ce qu’on vit. Je dis merci au Seigneur pour tout ce qu’il m’a donné ; ce que j’ai construit. Vivant dans des conditions assez agréables, j’ai souffert. Imaginez ceux qui vivent enfermés dans des appartements des immeubles et qui ne peuvent pas avoir la possibilité d’ouvrir et de s’asseoir sur une terrasse. Ça été très dur.
Après cette période les compétitions ont repris. Depuis Fenerbaçe, on n’a plus entendu parler de Carlos Ka-meni…
On n’a plus entendu parler de moi, parce que mon contrat avec Fenerbaçe était de trois ans ; donc courait jusqu’à la fin de cette saison qui vient de s’achever. Etant donné que j’étais écarté d’un groupe sans aucune raison ; je n’étais pas payé. J’ai eu le droit de résilier mon contrat et d’aller me plaindre à la Fifa. Donc, ça ne me permettait pas d’être aussi libre à une certaine période, parce que le problème n’était pas réglé. J’étais obligé de revenir m’installer avec ma famille, qui est une priorité pour moi, que les enfants retrouvent leurs marques et surtout penser à leur scolarité.
Donc, en attendant le verdict de la Fifa, j’étais obligé de m’entraîner tout seul à Malaga. A ce jour, tout est en partie réglé, puisque la Fifa m’a donné raison, mais ils (les dirigeants de Fenerbaçe, ndlr) ont fait appel au Tas (Tribunal arbitral du sport). Donc, on attend encore cinq mois. Mais je suis libre et je peux signer dans n’importe quel club. Pour le moment, j’attends une éventuelle possibilité de me relancer, si on peut le dire.
Beaucoup ont cru que Carlos avait pris sa retraite sportive…
Quand il sera en retraite, on le saura. Ceux qui attendent, attendront encore longtemps, parce que je sùis au top de ma forme ; moralement, je suis plus que boosté. Je ne voudrais pas finir sur une fausse note. Donc, ils. devront attendre, parce que je ne suis pas quelqu’un qui lâche. J’ai encore envie de prendre et donner du plaisir. Je suis un passionné. Donc, je vais vivre ma passion jusqu’au bout. Et quand il arrivera de me retirer de la scène, je le ferai et ce sera public.
Et à propos de votre retraite internationale avec les Lions Indomptables, c’est déjà fait ?
Je ne prendrai jamais. Je dis, jamais ma retraite internationale, tant que je serai actif en club. Il faudrait que je sois clair. Même après ma carrière, je pense que je n’aurais pas fait assez pour dire merci à ce cher pays, le Cameroun, pour tout ce qu’il m’a donné. Donc, tant que je serai actif en club, je serai toujours prêt à défendre le drapeau du Cameroun. Je suis comme un soldat. Du moment où j’ai accepté de défendre les couleurs de cette nation, je me mets dans la peau d’un soldat, toujours prêt à répondre présent à l’appel de notre patrie. Mais, tant que je serai actif en club, je serai prêt à répondre aux sollicitations de mon pays. Je prendrai ma retraite internationale quand j’arrêterai de jouer au football en club.
Admettons que le Tas puisse suivre les traces de la Fifa en vous donnant davantage raison ; Carlos a-t-il des contacts ?
Grâce à Dieu aujourd’hui, mon passé plaide en faveur. Je le dirais bien et surtout pour les jeunes. Ce n’est pas seulement ce qu’on voit les week-ends qui est important. C’est le comportement du professionnel. Vous le savez, quand on se renseigne sur un joueur, ce n’est pas seulement au niveau des blessures, parce que ce qu’il fait les dimanches sur les terrains, tout le monde le voit. Mais, c’est le comportement, le professionnalisme. Ceci joue en ma faveur. J’espère aujourd’hui avoir une possibilité de retrouver les terrains. Ce n’est pas évident, il faut le reconnaître. Mais, avec l’âge et une saison à blanc, il y a beaucoup de doutes. Mais, physiquement, je me connais et si j’ai la possibilité de démontrer dans quel état je me trouve, les gens seront surpris.
Quel est votre secret ?
Le secret de Carlos pour rester aussi solide, c’est beaucoup de travail, beaucoup de sacrifices. Quand on parle de sacrifices, on voit seulement le travail. Mais derrière ça, il y a le travail invisible comme on dit : l’alimentation, le repos et l’hygiène de vie. Je l’ai compris, pas tard. Mais, il faut avoir une vie saine ; savoir quand se reposer. A titre d’exemple, avant quand j’atterrissais au Cameroun les jeudis, j’étais en boîte de nuit ce jeudi même, vendredi, samedi et les dimanches, j’observais un peu break. J’arrivais à la maison les dimanches matins et j’allais jouer un peu la santé pendant deux heures. Après ça, c’était les sollicitations ; aller manger à gauche, à droite.
Je ne dormais pas. C’était comme ça pendant un mois. J’étais jeune. Je repartais étant content pour avoir passé du beau temps. Mais aujourd’hui, j’ai fait trois semaines, bientôt un mois au Cameroun et je ne suis pas sorti une seule fois. Je ne suis pas allé en boîte de nuit. Ça ne veut pas dire que je n’aime plus danser. J’adore toujours et je sais le faire. Mais, il y a des priorités. Aujourd’hui, ça m’apporte quoi.
Je peux rester chez moi à écouter la musique ou alors prendre un verre avec des amis ; passer un bon moment. Mais toujours dans un cadre où je pense à mon bien-être. Je me suis rendu compte que je faisais des folies avant. Heureusement, je n’ai pas payé les frais. Il y en a qui ont payé les frais, pourtant prédestinés à de très belles carrières, et qui sont passés
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à côté. C’est pour dire aux jeunes de faire très attention.
Il ne faudrait pas qu’ils se trompent en pensant qu’ils sont jeunes et peuvent faire tout ce qu’ils veulent pour être au point physiquement le lendemain. Ça va vous rattraper plus tard. Ma vie, c’est le travail. Il ne se passe aucune journée sans que je ne m’entraîne. Même dans ma chambre, quand je n’ai pas prévu une séance d’entraînement à l’extérieur, je m’entraîne. Il y a tous types d’entraînements, d’exercices, qui peuvent vous permettre de garder un aspect physique correct et être prêt pour la compétition. C’est m’entraîner dur tous les jours et avoir une hygiène de vie assez bonne.
Dans le divertissement pendant vos vacances, on vous a aperçu dans un stade jeudi dernier où se disputait une finale. D’aucuns ont estimé que c’était vous l’organisateur de ce tournoi. De quoi s’agissait-il ?
J’accepte toujours les critiques, dans l’ordre de la positivité, quand elles sont constructives. Je suis un être humain comme tous les autres. Je suis un passionné de foot. J’ai appris qu’il y avait un tournoi qui se jouait et était de très bon niveau, parce qu’il y avait des joueurs de notre championnat d’élite. Je suis allé voir les jeunes s’amuser. Oui. La seule erreur que j’aurais commise, c’est probablement de n’avoir pas mis le masque, il faut le reconnaître.
Et même à ce niveau-là, la distanciation est difficile à respecter. Si vous vouliez vraiment regarder ce match, il était difficile d’observer la distanciation. Le stade sur lequel ça se jouait n’a pas de tribune, ni de gradins. Donc, on était collé à la ligne de touche. Sincèrement, j’ai été très touché par certaines déclarations publiées dans les réseaux sociaux par certaines personnes. Je ne sais pourquoi cet acharnement et seuls ceux qui l’ont fait savent pourquoi ils le font.
On m’a attribué l’organisation d’un tournoi que je ne connais pas. ICK Fondation organise régulièrement des Tournois, des Festi depuis plus de 15 ans. Chaque fois que j’ai voulu organiser un tournoi, je me suis rapproché des autorités compétentes pour obtenir des autorisations et de faire les choses de manière légale. Ce n’est pas un tournoi organisé par la Fondation ICK (Idris Carlos Kameni). Je ne connais même pas ceux qui ont organisé le tournoi.
Je suis allé regarder cette finale en tant que simple spectateur. Et quand je lis que d’après des sources crédibles, un monsieur s’est penché pour écrire que j’ai organisé un tournoi, c’est vraiment aberrant. Franchement, je ne sais pas où va notre pays dans le domaine de l’information. Mais, il y a beaucoup de choses à faire.
On a dit que vous avez défié Mouelle Kombi, le ministre des Sports ?
Effectivement, un autre article a titré ainsi en disant que j’ai défié le ministre des Sports, en m’opposant à son représentant, à la limite même,.en le bousculant, parce qu’il était venu empêcher la tenue de cette finale. Pourtant, je suis arrivé sur les lieux, juste au moment de la finale et je n’ai rencontré personne. Je ne comprends pas pourquoi on peut faire de telles déclarations. Ça, c’est une atteinte à ma personne, à ma personnalité, à mon image. C’est de la diffamation. Je ne laisserai pas ça. Par le passé, j’ai fait table rase de beaucoup de déclarations mensongères qui ont été faites à mon endroit.
A un moment, il faut arrêter. Le respect pour moi, est fondamental. Je ne me mettrai jamais en porte-à-faux par rapport aux instructions du Gouvernement. C’est impossible. Je ne peux pas, comme je l’ai fait depuis l’Europe, à travers la Liga, l’Unicef demander aux compatriotes de se protéger, de faire attention parce que le coronavirus est réel et continue à faire des ravages et venir organiser une compétition alors que c’est interdit ; que quelqu’un dise que j’ai défié le ministre des Sports alors que ça n’a jamais été le cas.
Il faudrait vraiment qu’on sache où on va et pourquoi on le fait. Je ne sais pas ce que j’ai fait à tous ces gens qui ont écrit. Je remercie monsieur Boyomo, qui s’étant trompé et d’avoir reconnu avoir été mal informé, a rectifié. Pour ne pas en arriver là, il faut aller à la source quand on a besoin d’information. Je suis ouvert. Tous ceux qui me côtoient le savent. Quand vous demandez, vous avez des réponses. Me mettre quelque chose dans le dos alors que je ne suis pas responsable, c’est du mauvais travail, de la malhonnêteté et un manque de professionnalisme.
A la fin je suis désolé, on mettra tous les journalistes dans le même panier. Comme on a l’habitude de faire chez nous, ce footballeur, il est respectueux. Dès qu’il y a un qui dérape, c’est tous les footballeurs qui sont comme ça. A la longue, se sera comme ça pour les journalistes. Je l’ai toujours dit, vous faite un métier très délicat. Chapeau pour ceux qui vont à la source, cherche, s’informe avant de servir l’information au public. C’est comme au football. Je m’entraîne ; je visionne pour être meilleur.
C’est comme ça que certains journalistes font pour donner l’information exacte au public. Ne pas rentrer dans des luttes d’intérêts. Quand un journaliste écrit ce qui est faux et que l’autre copie et publie aussi, qu’est-ce qu’il y a derrière. L image que j’ai aujourd’hui, en tant que leader de beaucoup de jeunes, j’ai toujours tout fait pour être le bon exemple. Quand, non seulement les jeunes et les parents pour qui je suis un exemple lit ce genre de chose, à quoi peut-il penser ? On a besoin de vous lire et de savoir que nous sommes bien informés. C’est ça qui pourra faire avancer notre pays.
Par rapport à cette pandémie du Covid-19, avez-vus un message à adresser aux Camerounais ?
Je présente d’abord mes excuses, parce que je n’ai pas été un exemple en me retrouvant à un endroit comme celui-là sans masque, là où la distanciation sociale est difficile à observer. Je prends des précautions ; j’ai toujours un gel avec moi que j’utilise toutes les dix minutes ; je prends le temps de me laver les mains chaque fois. Je suis là pour montrer le bon exemple. Je voudrais dire aux Camerounais de se protéger, de faire très attention. Le Corona existe ; il est réel et fait des ravages. Respectons les mesures barrières. Dieu a béni les Camerounais avec une terre riche en herbes que nous utilisons de plusieurs manières pour nous protéger. Protégeons-nous.
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