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Augustine Okocha : Le dernier des Mohicans . (12.02.2004)
E. Gustave Samnick, à Monastir
Même s’il est milieu défensif par réalisme, le capitaine du Nigeria est l’un des rares artistes du foot africain encore en activité.
Il n’en a pas l’air, mais le chef d’orchestre des Super Eagles a bien 29 ans (né le 14 août 1973 à Enugu au Nigeria). Il a marqué de son empreinte cette 24ème édition de la Coupe d’Afrique des nations de football. Par le hasard des choses, le 1000ème but de l’histoire de cette compétition est sorti de sa patte de velours, sur un penalty inscrit contre l’Afrique du sud à l’occasion de la deuxième journée de la poule C. Quelques jours après, il recevait le trophée de meilleur joueur africain de l’année 2003, décerné par la radio-télévision publique britannique Bbc, puis celui de l’homme du match Nokia, le jour de la victoire historique des Super Eagles sur les Lions indomptables en quart de finale. Dans une sélection nigériane sur le déclin, et pas particulièrement brillante dans cette compétition, Jay-Jay Okocha a apporté sa grande classe, illuminant le jeu de son équipe par sa technique incomparable. Celle-ci est une palette variée qui allie passes longues avec l’extérieur du pied, contrôle et frappe de mule des deux pieds et en mouvement, et bien sûr sa marque de fabrique personnelle, le râteau (ballon roulé sous les crampons) suivi d’un passement de jambes. C’est lui qui s’occupe de toutes les balles arrêtées, y compris des rentrées de touche.
Dans le nouveau dispositif de l’équipe du Nigeria pourtant, Okocha joue plus reculé, en position de récupérateur au milieu de terrain. Un rôle ingrat qu’il avait déjà expérimenté durant sa dernière saison au Paris Saint-Germain, avec l’arrivée d’un
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autre artiste, le Brésilien Ronaldhino. A notre grande surprise, le soliste nigérian, désormais pétri d’expérience et qui ne joue plus pour amuser la galerie, se sent bien dans ses nouveaux habits de numéro 6.
Et pourtant, c’est encore lui qui reste le régulateur du jeu des Super Eagles. "Aucune autre équipe dans cette Can ne possède un joueur de cette dimension, capable de temporiser ou d’accélérer le jeu à sa guise, de l’élargir sur tout le terrain, de faire la passe juste. Il est unique, Okocha", nous a confié Peter Schnittger dimanche dernier après le match Cameroun-Nigeria. Venant d’un observateur attentif du football africain depuis plus de 30 ans, l’éloge a valeur de certificat d’excellence.
Il arrive pourtant par accident au football professionnel, lui qui ne jouait au ballon que pour s’amuser dans sa ville natale, à Enugu. Un recruteur allemand va le remarquer et le faire venir à Eintracht Francfort où il réussit à s’imposer avec sa technique insolente, dans un championnat réputé pour son engagement physique. Ce sera ensuite la Turquie, à Fenerbahce, qui va se régaler de ses arabesques pendant deux ans, avant que l’artiste ne signe à Paris pour dix milliards de Fcfa, record de transfert qui fit beaucoup de bruit à l’Hexagone à l’époque. Mais, Jay-Jay ne tarda pas à justifier l’investissement du club parisien, puisque dès son premier match à Bordeaux, entré en cours de jeu, il marqua un but d’anthologie qui laissa bouche bée son coach Alain Giresse. Aujourd’hui, c’est à Bolton, où il est capitaine et chouchou du public, que le Nigérian poursuit ses œuvres. Merci d’être passé par la Tunisie pour mettre un supplément de sel dans la déjà bonne sauce de la Can 2004.
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