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Gala du Joueur Mondial de la FIFA 2005 : Ronaldinho, l`éternel sourire du football (02.12.2005)
Sur la pelouse, où il s`amuse toujours comme un gamin, Ronaldinho est comme un poisson dans l`eau. Balle au pied, il se régale, tout comme il régale les passionnés, parcourus de frissons devant les prodiges que ce virtuose brésilien est capable de réaliser avec le cuir en un seul match. Diagonales parfaites, dribbles endiablés sur un rythme de samba, coups francs chirurgicaux et buts imparables, son génie donne le tournis.
Héritier du grand Pelé pour certains, tout simplement génie du ballon rond pour d`autres, le Brésilien a terminé en beauté l`année 2004 en remportant le titre de Joueur Mondial de la FIFA au terme d`une saison exemplaire, tant en sélection qu`avec son club du FC Barcelone. Cette consécration a donné le coup d`envoi d`une nouvelle année, tout aussi brillante, qui a vu mûrir le magicien.
Vainqueur de la Liga avec les Blaugranas, de la Coupe des Confédérations de la FIFA avec la Seleçao, sacré Homme du match de la finale contre l`Argentine lors de la compétition allemande et aujourd`hui Ballon d`Or - Meilleur Joueur du football européen -, le milieu au sourire immuable n`a cessé de briller au cours des douze derniers mois.
Une action de quelques secondes conclue par un but magnifique, contre le Venezuela lors de la Copa América 1999. Ce moment de grâce a permis à Ronaldinho de devenir l`héritier naturel des meilleurs joueurs brésiliens de tous les temps.
Pourtant, ce soir là, Ronaldinho était sur le banc des remplaçants. Mais quand il est entré en deuxième mi-temps, il a illuminé le match. Recevant un ballon en pleine course, il place un petit coup de patte, lobe le premier défenseur, contourne le joueur et rattrape le cuir avant qu`il ne touche le sol. Le festival se poursuit par une superbe aile de pigeon et un nouveau dribble sur un second défenseur avant de marquer d`un tir foudroyant dans un angle très fermé. Du grand art.
Par cette seule action, le gamin du sud, avec ses grandes dents en avant et son air de potache amusé s`est mis tout le Brésil dans la poche, ramenant des milliers de supporteurs à l`époque des Vava, Didi, Garrincha, Jairzinho et autres joueurs de légende. Depuis, le milieu offensif a été adoubé par les plus grands noms de l`histoire du football. "Il évolue un niveau au-dessus des autres", estime Diego Maradona tandis que le roi Pelé le considère comme "un artiste du ballon".
Un travailleur insatiable
"La balle est mon amie, ma partenaire, ma fiancée. Elle est tout pour moi. Sans balle, je ne suis rien." Ronaldinho Gaucho, de son nom véritable Ronaldo de Assis Moreira, né à Porto Alegre le 21 mars 1980, est un amoureux du football qui ne peut imaginer la vie sans ce sport, sa raison d`être. Orphelin de père à 7 ans, il suit l`exemple de son frère Roberto, footballeur professionnel au Brésil, au Mexique, au Japon et à Montpellier, où il prendra sa retraite.
"C`est mon idole. Il a vécu beaucoup de choses et m`a toujours prévenu de ce qui allait m`arriver. Grâce à ses conseils, je me suis acharné. Même après les séances d`entraînement sur le terrain, sur la route qui conduisait au stade, à la maison, dans mon lit, 24 heures sur 24, je vivais et respirais foot", déclare le crack, qui ne se déplace jamais sans sa famille.
Pas facile de faire son trou au Brésil. Mais à force de talent et de travail acharné, Ronaldinho y est parvenu. "Partout dans le monde, et dans toutes les professions, il est difficile de faire son trou. A technique égale, ce qui est souvent le cas au Brésil, il faut se battre, ne jamais baisser les bras. Et surtout, travailler, et encore travailler."
"Comme beaucoup de Brésiliens, je suis né avec un ballon et j`ai grandi avec, jusqu`à devenir professionnel à dix-sept ans. Après, tout est venu naturellement. Toute ta vie tourne autour du football. Je vis pour lui. Je mange, je respire, je dors pour lui. Je souffre, je travaille pour lui. Donne-moi un ballon et je deviens le plus heureux des hommes. En match cela devient un pur moment de plaisir, un instant magique où le monde devient fantastique". La vie selon "Ronnie".
Ronaldinho, qui avait commencé sa carrière à sept ans dans l`équipe junior du Gremio Porto Alegre (sud du Brésil), a 21 ans et une réputation d`étoile montante lorsqu`il signe au Paris Saint-Germain, le 17 janvier 2001, son premier contrat professionnel de cinq ans. Mais le Gremio, s`appuyant sur la loi Pelé
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entrée en vigueur le 26 mars afin d`assainir la législation brésilienne, entame une longue procédure. Celle-ci trouve son dénouement le 13 février 2002 après le versement d`une indemnité de 4,79 millions d`euros au Gremio, qui en réclamait dix fois plus.
Le jeune homme peine à s`adapter au style de sa nouvelle équipe malgré la présence de nombreux brésiliens. Ses deux saisons en Ligue 1 lui permettent toutefois de perfectionner son jeu. "Je n`ai pas perdu mon temps à Paris. Le football français m`a permis de mûrir et je lui suis très reconnaissant", commente aujourd`hui le Brésilien.
En juillet 2003, il met le cap sur l`Espagne. Alors que tout le monde l`attendait à Manchester United, Ronaldinho opte pour le FC Barcelone, marchant ainsi sur les traces de ses glorieux aînés, Rivaldo, Romario et Ronaldo... Le génie devient rapidement le chef d`orchestre d`une équipe qui cherche à renouer avec la splendeur passée du Barça de Johan Cruyff.
"Lorsqu`on a la chance de posséder un tel joueur, on lui laisse une liberté totale sur le terrain. Je ne lui donne aucune consigne. Libre à lui de se positionner à gauche, au centre ou à droite. Depuis le début de saison, Ronnie ne m`a jamais déçu. Je savais qu`il serait efficace devant le but. Mais sa facilité à trouver des solutions pour ses coéquipiers m`étonne match après match", avoue l`entraîneur néerlandais des Blaugranas, Frank Rijkaard, l`ancien milieu du Milan AC.
Fier de porter le maillot verdeamarelho
"Pour moi, jouer pour son pays est le plus fort, le plus important", affirme Ronaldinho alors qu`il est devenu le premier pourvoyeur de passes décisives des Champions du Monde, juste derrière le duo infernal Ronaldo-Adriano. Lors de la Coupe du Monde de la FIFA 2002, tout le monde se souvient de sa prestation fabuleuse contre l`Angleterre.
Un coup franc excentré brossé qui mit David Seaman sur son séant avait suivi une action dont il a le secret : une accélération plein axe, un passement de jambe renversant Ashley Cole et une passe d`orfèvre dans la course du finisseur Rivaldo. Ce jour-là à Shizuoka, le monde entier a vu le génie à l`œuvre.
Depuis, il n`a cessé de progresser. Lors de la dernière Coupe des Confédérations de la FIFA, Carlos Alberto Parreira le récompense pour son parcours fulgurant en lui confiant le brassard de capitaine. "Ronnie" se montre digne de cet honneur à force de centres millimétrés, de buts décisifs et, surtout, d`un leadership certain, sur le terrain comme dans le vestiaire, où son humilité et sa bonhomie font de lui l`âme du groupe. Le magicien rieur sème la joie partout où il passe...
Auteur du but de l`égalisation contre le Japon, du penalty contre l`Allemagne et de performances spectaculaires qui lui valent d`être nommé Homme du match lors de la finale contre l`Argentine, Ronaldinho apporte efficacité offensive et créativité à la Seleçao. Le feu follet brésilien a d`ailleurs inscrit 27 buts en 61 sélections sous le maillot verdeamarelho.
Le roi de l`improvisation
"Mon jeu est fondé sur l`improvisation. Un attaquant se doit d`improviser en permanence. Mon objectif est de déséquilibrer mon adversaire. Pour cela, il n`y a pas de meilleur moyen que d`inventer, c`est pourquoi je suis toujours à la recherche de nouveaux dribbles. Je bosse et j`essaie des trucs. J`ai encore des choses à apprendre afin de surprendre mes adversaires", précise Ronaldinho dans un grand sourire.
A l`occasion du clásico entre le Real Madrid et le Barça, le stade Bernabéu a été le théâtre d`un véritable show de la part du Brésilien. A deux reprises, il s`est imposé sur le flanc gauche en prenant de vitesse les latéraux merengues et en dribblant sans complexe la défense pour claquer deux magnifiques buts.
Il n`en a pas fallu plus aux supporters de l`éternel rival rassemblés dans la cathédrale madrilène pour qu`ils gratifient d`une standing ovation cet artiste du ballon rond. Si le milieu a obtenu, la saison dernière, le Ballon d`Argent, attribué au meilleur joueur latino-américain du championnat espagnol, ce Ballon d`Or et ce début de saison présagent bien d`autres succès.
L`éternel sourire de Ronaldinho a depuis longtemps conquis le coeur des nombreux supporters (et supportrices) du Barça. Ce qui permet au brésilien d`affirmer en faisant allusion avec humour à sa dentition: "Je suis laid, mais j`ai du charme". Et beaucoup de talent aussi.
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