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Unis contre l’intransigeance. (14.05.2004)
Constant R. Sabang
Dans les médias et dans la rue, la condamnation du Cameroun suscite beaucoup de sympathie.
On n’insistera pas sur la boutade de certains de ces authentiques supporters des Lions, qui ont décidé de relire l’arrêt de la Commission d’appel de la Fifa. Une décision rendue publique quelques heures avant qu’ils ne se retrouvent, comme à l’accoutumée autour de cette bière qui aime autant qu’eux le football. Dans un débat que seul savent élever les effluves de ce liquide blond, parfois aussi brun, mais toujours mousseux et qui se consomme généralement frais et très souvent sans modération, on a par exemple appris que " Sepp Blatter, [ celui-là même qui nous a encore démontré qu’il régnait en maître absolu sur la planète-foot] aurait pris fait et cause contre les Lions par pure … la jalousie " comme on dit au quartier. Non pas parce que ce dernier n’est pas content de voir les Lions et certains de ceux qui vivent dans leur entourage, s’acoquiner avec un partenaire naturel de la Fifa et engranger quelques centaines de millions de francs Cfa, mais tout simplement parce que lui, le président de la Fifa, pouvait difficilement enfiler cette jolie combinaison qui aujourd’hui nous "cale au coup".
Et des heures durant, on a essayé d’atténuer la douleur provoquée par le coup de massue assénée l’avant veille depuis Zurich.
Un peu partout dans les chaumières, on a donc pleuré pour les Lions, peut-être pas au point de supplier Blatter de les épargner. Mais à terme, la seule conclusion à laquelle tout le monde a semblé aboutir, c’est que cette sanction a été injuste. Puisqu’elle pénalise inutilement des joueurs qui, par principe, ignorent tout de ce qui se trame avant que ne soit annoncée officiellement la signature d’un contrat avec un équipementier. Une manière de penser qui proche de celle de Rfi. Sur les ondes de la radio mondiale, on a pu écouter le long plaidoyer de Gérard Dreyfus pour qui l’institution mondiale du football aura été inutilement intransigeante. " La Fifa, a-t-on pu entendre hier, n`a pas voulu se déjuger. Après avoir entendu les représentants de la Fecafoot, venus plaider la mansuétude, elle a confirmé les mesures prises par la commission de discipline le 16 avril ". Et pour permettre à ses millions d’auditeurs de comprendre la position de l`instance suprême du football mondial, le chroniqueur sportif s’est permis de rappeler les faits qui remonte à la dernière coupe d’Afrique des
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nations,et les péripéties qui s’en sont suivi. L’entêtement de l’équipementier et des dirigeants qui ont "poussé la sélection camerounaise [à entrer] sur le terrain vêtue d`un costume une pièce non autorisé".
Des faits qui ont été considérés comme extrêmement graves par l’instance faîtière de football et ont appelé une sanction exemplaire. Et pas seulement financière."Une amende ne peut à elle seule, précise notre confrère citant la Commission de discipline, remplir le sens et le but de la sanction. Il convient de prendre en considération le fait que la faute a été commise sur le terrain de jeu, ce dont la sanction doit aussi tenir compte et qui n`est possible qu`en partie avec une amende. Une amende ne peut qu`insuffisamment remplir le sens et le but de la sanction car dans le cas présent, une sanction doit avoir un effet éducatif en plus de son effet répressif. Ce but ne peut être atteint que via une déduction de six points dans le cadre de la compétition préliminaire de la Coupe du Monde de la Fifa". Les représentants camerounais venus défendre leur dossier à Zurich ne sont pas parvenus à amadouer la commission de recours présidée par le Guatémaltèque Rafael Salguero. Il reste une dernière possibilité : saisir le Tas (Tribunal arbitral du sport), dont le siège est à Lausanne. Dans l`espoir de remettre les compteurs à zéro.
Sans doute ce que laissait entendre le ministre camerounais des Sports, lorsqu’il invitait ceux que cette décision aurait pu heurter " à faire au gouvernement de la République qui s`engage à tout mettre en œuvre, dans un esprit de concertation et de collaboration avec toutes les parties impliquées, pour trouver une issue satisfaisante à cette crise, qu`il souhaite voir résolue au mieux des intérêts de tous ".
En tout cas tout le monde reconnaît que la condamnation de la Fifa est lourde de conséquences pour le Cameroun. Pour la zone Afrique, seuls les vainqueurs des groupes de qualifications seront qualifiés pour la phase finale du Mondial-2006. Or, notre groupe, le 3, est particulièrement relevé, avec notamment l’Egypte et la Côte d’Ivoire et dans une moindre mesure le Bénin. Il est utile de souligner que la sévérité du châtiment infligé au Cameroun a avant tout, été motivée par le non-respect “de la parole donnée” aux responsables de la Fifa par la Fédération camerounaise, d’utiliser un équipement conforme après le premier tour de la Can. C’est du moins ce que nous confirme une source proche de la Fifa.
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