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Geremi Njitap Fotso, défenseur latéral ou milieu de terrain :“ Cette Can est pour chaque Lion un véritable défi ” (02.02.2006)
Formé à l’Ecole de football des brasseries du Cameroun (Efbc), ce Lion indomptable, footballeur polyvalent, est sociétaire de Chelsea, une équipe de premiership (championnat d’élite de football) en Angleterre. A quelques jours du match Cameroun – Cote d’Ivoire comptant pour les quarts de finale de la 25ème Coupe d’Afrique des nations (Can) de football au Academy military stadium du Caire, il s’est ouvert au quotidien Le Messager. Lisez !
Vous achevez le premier tour de la compétition avec 9 points sur 9. Vous attendiez-vous à cet exploit ?
Déjà, il faut dire que cet exploit est celui de tout notre groupe. Après nos deux premiers matches contre l’Angola puis le Togo, nous étions déjà qualifiés pour les quarts de finale ; ce qui nous a libérés et nous avons joué sans aucune pression au cours du troisième match contre la Rdc. Maintenant, il faut le dire, nous avons le moral et sommes ici pour démontrer à tous ceux qui ont douté de nous à un moment, qui ont cru qu’après l’élimination pour la Coupe du monde de football 2006, le Cameroun n’avait plus la possibilité de rebondir, que nous sommes bel et bien toujours parmi les meilleures nations de football du continent. Vous savez, ce qui nous est arrivé contre l’Egypte le 8 octobre 2005 à Yaoundé était inexplicable. Nous avons donc, par cette Can 2006, l’opportunité de démontrer que c’était juste un faux-pas et que nous pouvons facilement nous relever.
Comment pouvez-vous expliquer la métamorphose des Lions indomptables qui, même après l’élimination du 8 octobre 2005, avaient, au cours des matches amicaux, montré un visage pas du tout reluisant ?
C’est vrai que cela a été difficile pour nous mais, il faut reconnaître que des matches amicaux que nous avons livrés après cette élimination pour le Mondial 2006, le plus important était celui de Bilbao en Espagne. Je n’étais pas à cette rencontre-là mais, des échos que j’avais eus des coéquipiers, il ressortait que nous étions bien parés pour un nouvel envol. Pendant le stage en Tunisie, l’on voyait en chaque Lion que cette Can 2006 est un véritable défi. Entre nous joueurs, nous avons discuté et décidé de ne pas nous amuser à cette compétition. Nous sommes là pour jouer et gagner match après match. Nous sommes ici en Egypte avec toute la détermination, et l’ambition de remporter la compétition. Dieu merci, jusqu’à maintenant, tout se passe bien et nous espérons que ça va continuer comme ça.
Revenons sur le match contre la Rdc. Vous concernant personnellement, il se dit que c’était un défi à Claude Leroy qui ne vous avait pas sélectionné pour la coupe du monde de football 1998 en France. Par ailleurs, on accuse les Lions indomptables d’avoir levé le pied quand ils menaient 2 buts à 0, pour ne plus inscrire de buts et permettre à la Rdc de leur ex-entraîneur Claude Leroy de se qualifier pour le deuxième tour au détriment de l’Angola. Qu’en est-il exactement ?
Non ! Déjà, dans ma vie, il n’y a pas de rancune. Il n’était pas du tout question de quoi que ce soit ayant trait au Mondial 1998. Maintenant, ceux qui nous accusent d’avoir levé le pied quand nous menions la Rdc 2 buts à 0 ne disent pas de choses vraies. Vous savez, quand je sors pour aller faire mon match, je le fais à fond, et de manière professionnelle. Face à la Rdc, je suis sorti pour faire mon match et je crois l’avoir vraiment fait. Aujourd’hui, la Can est une très grande compétition, très médiatisée plus que jamais à travers le monde. Donc, il n’est pas question de présenter une mauvaise image, tant sur le plan personnel que du Cameroun. L’essentiel pour nous face à la Rdc était d’obtenir les trois points du match, nous l’avons fait et sommes très fiers d’avoir fini avec 9 points sur 9. Et puis, nous avons gagné tous nos trois matches du premier tour de la belle manière. Vous savez, nous n’avions plus l’habitude de gagner nos matches de la belle manière et ce reproche nous était régulièrement fait. Aujourd’hui, depuis le début de cette compétition, nous gagnons avec panach, comme les Camerounais le veulent. Avant, le plus important pour nous était de gagner. Maintenant, nous le faisons et de fort manière.
Vous êtes donc qualifiés pour les quarts de finale et vous aurez pour adversaires les Eléphants de la Cote d’Ivoire que vous connaissez bien. Comment comptez-vous aborder cette rencontre capitale ?
Le quart de finale Cameroun – Côte d’Ivoire sera un autre match. Avec un autre enjeu. L’avantage c’est qu’on a joué deux fois avec cette équipe et, nous l’avons encore vue jouer pendant cette Can. Donc, on a une idée. On connaît les adversaires. Maintenant, c’est un match éliminatoire ; le perdant fera ses bagages et quittera la compétition. Obligatoirement, ce sera un match avec une autre manière de l’aborder. Le Cameroun et la Côte d’Ivoire sont deux grandes nations de football et, je pense que, l’équipe qui sera la plus réaliste des deux remportera ce match. Nous respectons les Ivoiriens mais, c’est sur le stade que tout se décidera.
Vous aurez en face de vous Didier Drogba qui est un de vos coéquipiers à Chelsea
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Nous avons une idée des qualités des joueurs ivoiriens. Pour ce qui est de Didier Drogba, nous connaissons ses qualités. Maintenant, je ne saurai vous dire comment on va se préparer ; ce serait trahir notre équipe. Donc, on va préparer le match comme on l’a toujours fait, en attendant samedi 4 février pour élaborer notre jeu et exploiter les faiblesses de nos adversaires ivoiriens pour pouvoir prendre le dessus.
Que pensez-vous des exploits de Samuel Eto’o Fils depuis le début de cette Can 2006 ?
Cela fait aujourd’hui deux ou trois ans que Samuel Eto’o Fils a montré aux uns et aux autres qu’il est un des très grands attaquants au monde. C’est vrai qu’en équipe nationale, il y a eu des moments où il n’était pas très réaliste, ce que les Camerounais attendent le plus souvent ; mais je vais dire une chose, Samuel Eto’o est très important pour l’équipe car, on peut aussi s’appuyer sur lui pour pouvoir marquer. Le plus souvent, l’équipe adverse prépare le match à défendre Samuel Eto’o. Nous, on se dit alors qu’on doit s’appuyer sur Samuel Eto’o pour faire la différence. Donc, si c’est pas Samuel Eto’o qui marque, ça pourra être un autre attaquant ou un autre joueur et c’est toujours pour le bien de l’équipe nationale camerounaise. C’est ce que nous avons essayé de faire pendant notre parcours dans les éliminatoires couplées Can-Mondial 2006. On a eu la chance de découvrir, pendant ces éliminatoires, certains joueurs comme Webo. Nous sommes allés jouer contre une équipe nationale qui ne s’était préparée qu’à barrer Eto’o et, pendant ce temps, un autre Lion a marqué des buts et cela a fait la différence. Vous savez, une équipe c’est tout un groupe. Elle ne repose pas seulement sur un joueur. Maintenant, nous avons cette chance que Samuel Eto’o Fils est en pleine forme. Toutefois, il faut aussi le dire ; depuis le dernier match, nous sommes inquiets par rapport à la situation d’Achille Webo. Parce qu’il faut qu’il marque aussi pour pouvoir décanter la situation. Là, on est encore plus fort. Parce que, si on ne compte que sur Eto’o, le jour où Eto’o ne marque pas, ça veut dire que l’équipe nationale n’aura pas de but. Si vous l’avez bien constaté, au cours du dernier match du premier tour contre la Rdc, nous avons tout fait pour que Achille Webo marque mais, il n’a pas pu. Maintenant ; j’espère que comme il avait marqué trois buts contre les Ivoiriens à Abidjan, il en marquera encore samedi ici au Caire
Que répondez-vous à ceux qui disent que Song, Eto’o et vous êtes des incontournables chez les Lions indomptables ?
Non ! Ne prenez pas cela comme ça. Une équipe nationale, une équipe de football, c’est clair, a des maillons forts mais, sachez que trois personnes ne peuvent pas constituer une équipe. L’équipe de football c’est onze joueurs plus tous les réservistes. Et, pour un tournoi comme celui-ci, on est vingt-trois joueurs et chacun de nous peut jouer. Vous avez sûrement constaté que pendant les Can passées que nous avons gagnées, c’est des joueurs qui sont partis du banc de touche qui sont venus faire la différence. Je me rappelle en 2000, Eto’o n’était pas parmi les ténors de l’équipe mais, c’est lui qui était venu faire l’affaire. C’est le football. Maintenant, pour nous trois que vous citez, c’est vrai qu’on est des leaders, les plus expérimentés, mais on ne saurait dire que l’équipe repose uniquement sur nous. Donc, on a besoin de tout le monde. Nous essayons d’intégrer les nouveaux qui viennent dans les Lions, c’est bien pour le Cameroun. Demain, il arrivera que nous partons et, c’est ceux-là qui doivent prendre la relève.
Qu’avez-vous à l’esprit quand vous vous rendez compte que l’Efbc à elle seule a dans cette équipe nationale neuf joueurs qu’elle a formés ?
C’est vrai que quand on regarde les Lions indomptables aujourd’hui, la majorité sont des joueurs formés par l’Efbc. Moi, je pense que c’est au profit du Cameroun. Et, je pense que l’initiative prise par les Brasseries du Cameroun en créant l’Efbc doit être encouragée et multipliée. Nombre de joueurs qui forment l’équipe nationale aujourd’hui sont des joueurs qui ont joué ensemble depuis l’enfance à l’Efbc ; d’où les automatismes qui passent bien entre eux. Ce sont des choses cultivées depuis très longtemps.
Quel est, à mi-parcours, le bilan de votre début de saison à Chelsea ?
Un bilan très positif. D’abord, on est en tête du championnat anglais que nous dominons. Pour ce qui me concerne, je joue déjà beaucoup que l’année dernière. Je crois que j’ai la pleine confiance de l’entraîneur qui compte énormément sur moi.
Vous êtes sous contrat avec Chelsea pendant combien de temps encore ?
Il me reste deux ans.
Un mot sur le match de champion’s league européenne Chelsea – Barcelone à venir ?
Chaque fois que quelqu’un évoque ce match et que je suis avec Samuel Eto’o Fils, nous nous regardons sans mot dire. Bon, parlant du match lui-même, c’est une rencontre que tout téléspectateur aimerait regarder et que tout footballeur aimerait jouer.
Par Entretien mené au Caire par Honoré FOIMOUKOM
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Geremi: Cameroon were a family, a real team 
