|
|
Issa Hamza : Expédié au tapis par l’impréparation (12.07.2008)
L’ex-champion du monde de boxe a fait dimanche les frais de sa suffisance et de l’improvisation.
Emile Zola Ndé Tchoussi
Issa Hamza, 30 ans, premier camerounais champion du monde des welters, version World Boxing Foundation (Wbf), avait t-il les moyens face au Thaïlandais ; Kiatchai Singwancha de rééditer le même exploit dimanche dernier dans la catégorie des supers welters ? Au vu de sa préparation, de ses angoisses et son manque de respect pour l’adversaire, certainement que non.
Pour conserver sa ceinture de champion du monde acquise le 23 juin 2007 en France face au Philippin Don Don Sultan, Issa Hamza s’était préparé au Calais Boxing club, où il était pensionnaire depuis deux ans. Sans connaître son futur challenger, les responsables de la Wbf, la confédération la moins cotée en boxe l’ayant passablement renseigné sur le sujet, il avait sous la conduite de Thierry Jacob, son entraîneur, travaillé d’arrache pied. Débarquant au Cameroun une semaine avant son combat, il fut accueilli comme un héros national. Mis à l’abri des problèmes financiers par la présidence de la République. Surtout par Chantal Biya qui a accepté de parrainer son combat. Issa Hamza défendra honorablement son titre le 14 décembre en battant aux points l’Uruguayen, Francisco Silva Diaz. Il empocha au passage 35 millions de Fcfa.
A partir de cet instant, contre toute attente, le double champion du monde va commencer à avoir des ennuis. Absent du Cameroun depuis 2002, Issa Hamza est resté auprès des siens pendant cinq mois, résolvant toutes sortes de problèmes. Entre les mois de décembre 2007 et mai 2008, l’enfant de New-Bell, originaire de Banyo, fait de nombreux va et vient entre Douala, où résident ses parents, et Yaoundé. A son appartement de la résidence Malanou à Tsinga, où il s’était installé, il sera victime d’un vol. Pendant cette période, il n’effectue aucune séance d’entraînement au Camp de l’unité, le temple de la boxe camerounaise, où il fut sacré à cinq reprises champion du Cameroun entre 1997 et 2001. Le boxeur se contentait de quelques séances de footing au parcours Vita à Yaoundé.
L’on se souvient que c’est sur le chemin du retour d’un championnat du monde disputé en 2002 au Kazakhstan, que l’ancien pensionnaire de Zépol boxe de Douala avait saisi l’opportunité et devint boxeur professionnel en Europe. Sans papiers, il passe des moments difficiles en France. Etabli finalement dans un club à Choisy-le-Roi, il y passe trois ans avant d’aller au Calais Athletic Boxing club. Dans cette équipe du Nord de la France, il fait la connaissance de deux personnes : Gilles Cocquempot, le député de la 7e circonscription du
|
Pas-de-Calais, un passionné de boxe qui le prend sous son aile, et surtout de Céline, une Française dont il tombe amoureux.
Transactions
Mais du fait de sa situation irrégulière en France, ils ne peuvent se marier. Revenu au Cameroun avec celle qu’il appelle affectueusement "sa boîte magique", ils trouveront l’occasion de célébrer leur mariage. Une fois ses papiers en poche Issa Hamza songe à retourner en France pour se préparer, afin de remettre de nouveau son titre en jeu. Pour cela, il a sollicité et obtenu de l’Etat du Cameroun une bourse. De son propre aveu, le montant de sa bourse s’élevait à 10 millions de Fcfa. Le temps presse, Issa Hamza n’a pas toujours consenti à verser les 4500 dollars qui lui permettraient de se battre sous le fanion de la Wbf, dans les délais de six mois comme le prévoit la réglementation.
En effet, Evelyne Ngo Nyobé, la présidente de la Jachabi Europe, a présenté les justificatifs de l’ordre de transfert bancaire à la Wbf le vendredi 13 juin 2008. Le 14 juin au matin, le Comité exécutif de la Wbf a constaté que le paiement de cette taxe n`était pas encore reçu à son compte bancaire. Conséquence, Issa Hamza est déchu de son titre. S’ensuivra alors un arrangement à l’amiable. Pour sauver la face, Issa Hamza et son challenger thaïlandais, Kiatchai Singwancha, grossiront de deux kilos chacun pour passer de la catégorie de poids welters (67,7 kg) à celle de super welters (69,7 kg).
Mais par prétention ou par ignorance, la préparation d’Issa Hamza ne prend pas en compte le style et le profil de son challenger. C’est sur le ring que celui qui refuse de visionner les cassettes de ses adversaires a constaté que Kiatchai Singwancha était gaucher ; qu’il avait une belle science de l’esquive, et que ses coups étaient foudroyants. Pis, l’ancien élève du collège polyvalent de Bonapriso, qui a passé toute la veille de son combat : "à compter les 20 millions de sa prime de participation [avant d’aller] se coucher à 2h du matin", dixit Mme Hamza, avait ce dimanche, un jeu de jambes approximatif.
Il ne variait pas de style et de rythme. Résultat des courses, il a subi un humiliant Ko. technique. Pour justifier sa déconvenue, il a déclaré dans les colonnes de Mutations, qu’il avait la tête ailleurs. Pensait-il aux destinations qu’aurait prise sa prime arrivée tardivement parce qu’une partie, d’après lui, a été détournée ? Issa Hamza donne rendez-vous aux Camerounais au mois d’octobre prochain pour un autre combat. Mais dans quelle catégorie? Et dans quel état physique et mental? Mieux, les éternels scandales des détournements des primes des sportifs qui ont rejailli dans son cas, auront-ils pris fin?
|
|
|
|
|
|
Hits: 5622 | quotidienmutations.info
| | | Toutes les ( 0 ) Réactions
|
|
|
Pour réagir, vous devez être connecté. Enregistrez vous et connectez vous.
|
Première page
Toute l' actualité
|
|
|
|
|
| |
|