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Cyclisme : A l’heure du bilan. (16.04.2004)
Abdelnasser Garboa
La deuxième édition du Tour du Cameroun n’a pas été un long fleuve tranquille.
Le 28 mars 2004, environ une soixantaine des cyclistes venant de différents coins d’Afrique et d’Europe ont pris le départ de la deuxième édition du Tour International de Cyclisme du Cameroun. Comme l’édition précédente, c’est la ville de Mokolo dans le Mayo-Tsanaga qui était à l’honneur. Deux semaines plus tard, Martinien Tega, coureur de l’équipe du Cameroun A, termine sa course avec 2mn22 s d’avance sur le Russe Andrey Minashkin. En prime, il est le nouveau maillot jaune. Entre temps, la 4ème étape, Belabo-Bertoua, est annulée, le club Oktos a quitté le tour, quelques hôtesses ont été remerciées. La faillite de la commission communication et marketing et la déchéance de la sécurité dans le tour ont ébranlé l’organisation.
Pour la quasi-totalité des participants au tour du Cameroun 2004, le constat est pratiquement le même. L’improvisation. L’à peu près a accompagné le tour du début à la fin avec une légère amélioration vers la fin du parcours. La première chose qui a attiré l’attention de la caravane du Tour, c’est l’absence totale de publicité autour de l’événement. Aucune affiche, aucun panneau, même pas une ardoise ne fait allusion à une organisation de ce genre. A Garoua, ce sont les chauffeurs des voitures affrétées qui sonneront la révolte. L’on assiste à un mouvement d’humeur qui contraint les organisateurs à débourser une partie de l’argent du transport séance tenante avant de mettre le cap sur Ngaoundéré. La même cause produisant les mêmes effets, ces chauffeurs remettront ça. Ils seront payés tard dans la nuit.
Faute d’avion militaire, comme initialement prévu, et suite au déraillement du train, les membres de la délégation sont soumis à une rude épreuve de transbordement par route. Cette opération qui a mené les uns et les autres de Ngaoundéré à Bamenda en passant par Yaoundé par route est la page la plus noire de cette édition. En passant, l’étape de Belabo à Bertoua est sacrifiée.
La sécurité n’a pas été optimale sur l’ensemble du Tour. C’est ainsi que " faute des moyens ", selon les organisateurs,
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les motards de la police ou de la gendarmerie ainsi que la sécurité sur les principales artères de certaines villes ont été absents. A plusieurs reprises, les véhicules de la presse et les ambulanciers se sont retrouvés en train d’ouvrir la route aux coureurs. Ces derniers ont, de nombreuses fois, frôlé le pire. A coté de ces disfonctionnements institutionnels, la restauration et l’hébergement ne furent pas les moindres maux.
Arrivés dans une ville, les membres de la caravane du Tour du Cameroun étaient systématiquement priés de patienter avant d’être conduits dans leurs lieux d’hébergements. Cette patience est à durée indéterminée. Les lieux d’hébergements ne sont pas toujours tolérables. La qualité de la nourriture est inconstante. Parfois inadaptée pour des coureurs, très souvent servie avec un grand retard, la restauration du Tour sur laquelle beaucoup d’espoirs ont été placés n’a pas été à la hauteur des attentes. Last but not least, l’approvisionnement en eau pour les coureurs et en carburant pour les véhicules ont été pratiquement fait avec du retard dans toutes les étapes. Lors de l’étape Bamenda-Foumban, l’ardoisier du Tour a été contraint de travailler avec un taxi.
Aucune moto n’était apprêtée pour celui qui en avait le plus besoin. Pour qu’un jour le Tour du Cameroun puisse prétendre à être classé dans le haut de classement, ne serait ce qu’africain, de l’Union Cycliste Internationale (Uci), les dirigeants de la Fédération Camerounaise de Cyclisme (Fcc) " doivent améliorer la qualité de l’organisation de ce tour, laisse entendre dépité, le commissaire international. " L’Algérien, Abdel Aziz Laouamri, affirme qu’actuellement le Tour du Cameroun est classé à la catégorie 6.5, la dernière du genre. Alors même que le Tour du Sénégal est à la catégorie 5.4 et le tour du Faso, le premier d’Afrique, est de la catégorie 5.2. Selon notre interlocuteur, le passage du Cameroun d’un échelon à un autre où d’une catégorie à une autre, ne doit se faire qu’après lecture de son rapport. Pourtant, il laisse entendre que son rapport a relevé tellement des points sombres qu’il ne croit pas, du moins pour l’année prochaine, que le Cameroun changera d’échelon.
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