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Salomon Olembe : Un petit tour et puis s’en va. (13.02.2004)
E. G. S.
L’ancienne flèche empoisonnée du milieu de terrain
Produit de l’Ecole de football des Brasseries du Cameroun (Efbc), c’est au cours d’un tournoi minimes de Montaigu que les recruteurs du Fc Nantes le repèrent, et l’enrôlent quelques temps après dans leur centre de formation à la Jônelière. Salomon René Olembe aura néanmoins eu le temps de passer une courte saison dans le Diamant de Yaoundé.
L’un des plus gros espoirs du football camerounais, qui en était à sa quatrième phase finale de Coupe d’Afrique des nations, n’aura disputé qu’une petite demi-heure de jeu dans cette Can 2004. C’était le 3 février dernier à Monastir, quand il a remplacé Jean Makoun dans le dernier match de poule contre l’Egypte. Le plus mauvais match des Lions indomptables dans cette compétition, où le petit lutin n’eut pas l’occasion d’exprimer ses qualités, mélange de technique et d’explosivité, qui faisaient de lui dans la Dream Team du Cameroun en 2000-2002, un titulaire indiscutable.
Ce garçon de 23 ans (né le 8 décembre 1980) a-t-il donc subitement égaré son football ? Il faut remarquer que peu d’anciens Canaris, formatés pour l’école de football à la nantaise, réussissent leur carrière professionnelle après leur départ du club. Que sont devenus les Loko, Karembeu, Ouedec, Marraud et autres qui mirent la France à leurs pieds en 1995 ? Quelle cote ont aujourd’hui leurs successeurs, champions de France 2000 où l’on retrouvait Olembe et Carrière ? Le joueur camerounais, balancé au gré des choix des entraîneurs, entre son poste de prédilection qu’est le milieu offensif gauche et celui de latéral gauche ou sa petite taille ne fait pas le poids, est allé par la suite à l’Olympique de Marseille. A l’OM, il fut dépositaire du jeu à son arrivée, tirant toutes les balles arrêtées, avant d’être relégué au banc de touche. Prêté cette saison à Leeds, qui se bat contre la relégation en Premier League, il ne se porte guère mieux.
Espérons que le petit "intello" des Lions indomptables, qui sait toujours mesurer ses propos, n’est pas sur un déclin définitif et ne sortir pas par la petite porte. Lui qui a commencé sa carrière internationale de manière fracassante : aligné par Jean Manga Onguéne lors du match d’ouverture de la Can 1998 contre le Burkina Faso, alors qu’il n’a que 17 ans et deux mois, c’est lui qui offre la passe de l’unique but du match à Tchami, après un slalom dont lui seul a le secret sur le flanc gauche. C’est ce Salomon là, qui fit encore merveille en demi-finale de la Can 2002 contre le Mali, que nous avons hâte de revoir.
Réactions
Simon Pierre Mbolo, forestier
J`ai été déçu par cette Can de Tunisie. Je ne voyais pas la finale sans les Lions indomptables. Mais ils nous ont montré leurs limites dans leurs diverses prestations. Je crois que le coach nous doit des explications par rapport à certains remplacements
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fantaisistes. Nous ne sommes pas allés blaguer en Tunisie. Par rapport à la suite de la compétition sans les Lions, je dois dire que j`ai été très content de la défaite Nigériane face à l`équipe Tunisienne. J`aurai souhaité une finale Mali-Tunisie, parce que les maliens se sont bien débrouillés cette fois ci. Même s`il est vrai que c`est une finale maghrébine, mon coeur bat plus pour le pays organisateur, parce qu`il a eu le courage d`organiser cette compétition.
Rodolphe Benga, sans emploi
C`est très difficile pour moi de regarder les matches de la Can sans les Lions. Nous sommes une très grande équipe malgré notre piètre prestation. On ne doit pas gagner toutes les fois, je suis d`accord. Mais il fallait que les gars nous fassent vibrer jusqu`en demi finale. J`ai été très satisfait de la qualité du match qui a opposé le Nigéria à la Tunisie. On a vu comment les joueurs se sont défendus jusqu`à la dernière énergie, c`est à dire jusqu`au tirs aux buts. Ils ont vraiment mouillé le maillot, même s`il est vrai que je supportais la Tunisie. On ne respirait plus dans nos quartiers avec les Nigérians après ce fameux maîch de dimanche. Je souhaite que cette coupe aille au Maroc parce que les Tunisiens sont trop sûrs d`eux mêmes.
Arlette Ndjokou, étudiante
Les différents matches de la Can que je regarde depuis la sortie de notre équipe sont sans intérêt pour moi. Je n`imaginais pas une finale de la Can sans nos Lions. J`ai cru jusqu`à la dernière minute que tout était possible. Mais, hélas! Je crois que nous n`avions pas eu une très bonne défense comme celle du Nigéria. Le coach n`a pas fait un bon classement tout au long des matches. Même ses remplacements n`avaient pas de sens. Mettre Ndiefi à quelques minutes de la fin du match dimanche dernier pourquoi faire? Je constate qu`il y a certains joueurs qui sont allés juste pointer leur argent en Tunisie. J`espère que les Lions vont faire mieux pour la coupe du monde parce que c`est maintenant qu`elle se prépare. Pour la finale, je souhaite que le Maroc remporte cette coupe pour son roi qui n`a pas encore eu l`opportunité de toucher à un trophée continental de cette envergure.
Martin Mengue Zambo, juriste
Les gars sont allés avec une grosse tête et ils ont eu ce qu`ils méritaient. Ils se sont comportés comme s`ils n`avaient pas de combats à livrer. Et le coach est venu tout gâcher avec ses classements et ses remplacements qui manquaient d`objectivité. Ils y avaient des joueurs qui n`avaient pas leur place dans cette Can. Cette finale me manque parce que j`avais souhaité que nos Lions parviennent ne serait ce qu`en demi finale. Mais je suis obligé de supporter la Tunisie samedi prochain parce que cette équipe est la révélation de cette Can avec les joueurs comme Santos. Je crois que la Tunisie mérite cette coupe.
Propos recueillis par
Sorèle Guebediang à Bessong
(stagiaire)
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