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Sahel de Maroua :Un centre de foot dans le désert (20.10.2004)
Le club qui représente l’Extrême-Nord aux interpoules 2004 est le fruit d’un centre de formation qui évolue dans des conditions difficiles.
C’est Sahel de Maroua qui représentera la province de l’Extrême-Nord au prochain tournoi qualificatif pour la division d’élite. Son ticket d’accès aux interpoules qui commencent le 6 novembre 2004 a été arraché de haute lutte jeudi 14 octobre à Maroua face à Zapazon de Kaélé, à l’issue d’une difficile épreuve de tirs aux buts. Le club d’Aboubakar Syla qui a remporté par un score de 5 buts contre 4 en sera ainsi à sa quatrième participation consécutive à l’examen de passage en première division (D1). Si sa prestation aux éditions précédentes ne lui a pas permis d’accéder à la division d’élite, celle-ci, qu’on veut meilleure, révèlera peut-être enfin au goût du jour le travail qui sous-tend le fonctionnement de ce club. En effet, Sahel de Maroua n’est pas simplement un club ; il est surtout un centre de formation et de promotion du sport – le football principalement – dans une province que l’on considère comme arriérée. Car après l’épopée de Kohi-club (dans les années 80-90) et mis à par l’éphémère passage d’Olympic de Maroua en D1 en 1996, l’Extrême-Nord a sombré dans une médiocrité footbalistique de laquelle elle semble ne plus se relever.
Conscient des vertus du sport dans l’espace social, et surtout convaincu de ce qu’on peut découvrir des talents et susciter des vocations partout, l’honorable Alioum Alhadji Hamadou, député à l’Assemblée nationale et chef du département financier de la Fecafoot a décidé de créer, en 1999, le “ Centre de formation des footballeurs du Sahel ” à Maroua. Selon Aboubakar Syla, le principal responsable de ce centre, environ 120 jeunes répartis dans 4 catégories (poussins, minimes, cadets et juniors) y sont actuellement en formation. Ils viennent non seulement de l’Extrême-Nord, mais aussi d’autres régions du pays. “ Nous avons, explique en effet M. Syla, des représentants à Douala et à Yaoundé qui détectent les talents et nous les envoient ici. On a aujourd’hui une dizaine d’enfants venant du sud. ”
Difficile prise en charge
La prise en charge au Centre de formation des footballeurs du Sahel est difficile. En dehors de la dizaine de jeunes qui viennent du sud, les footballeurs en formation sont des externes. Ils habitent chez leurs parents et fréquentent les établissements scolaires le matin, puis se retrouvent entre 16h et 18h pour les entraînements. Les samedis et dimanches, les entraînements ont plutôt lieu le matin, entre 7h et 9h. En effet, le centre d’Alioum Alhadji n’est pas comparable à ceux que l’on connaît aujourd’hui à Douala ou à Limbé, avec un
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établissement du système scolaire formel intégré, une véritable infirmerie, ou un internat. Il se “ cherche ” ! En réalité, l’idée d’une école de football à Maroua est un projet avant-gardiste, tant les populations n’ont pas encore intégré le fait qu’on puisse se former en sport comme on le ferait en menuiserie ou en journalisme et gagner proprement sa vie.
C’est pourquoi “ dans un premier temps, la formation est gratuite. Mais de plus en plus les parents comprennent la nécessité de nous envoyer leurs enfants. Dans les années qui suivent, on va instituer une modeste pension et les structures pourront être durablement mises en place ”, affirme Aboubakar Saly. Le changement du comportement des parents est surtout accéléré par la percée des jeunes formés au centre. Ceux-ci ont déjà participé à deux tournois internationaux et actuellement, quelques-uns d’entre eux sont en stage en Europe. Dans différentes catégories de l’équipe nationale de football du Cameroun, Sahel a une participation honorable si ce n’est extraordinaire : 4 éléments dans les minimes, 4 dans les cadets et 2 dans les juniors (Djoubéïrou et Guy Touindouba). Ils ont été triés, pour l’essentiel, parmi les joueurs qui composent l’actuelle équipe de Sahel qui a battu des géants comme Tonnerre, Coton, Racing, … et imposé un nul à Canon dans les éliminatoires de la Coupe du Cameroun.
Stratégie de développement
Ce succès, le centre le doit certes à l’abnégation des bénévoles qui y officient mais aussi aux partenariats noués avec des clubs étrangers, de France et d’Allemagne. Le Centre de formation des footballeurs du Sahel compte ainsi faire chemin avec Fc Metz, Wolbourg (All), Ch Council, etc. La négociation d’un contrat est d’ailleurs très avancée avec Shalke 04 (All). Ces partenaires ont envoyé des inspecteurs au Cameroun pour observer le travail du centre. Pour que l’investissement étranger soit évident, les partenaires exigent la quote-part de Sahel. Dans l’objectif de ce développement maximal, les responsables du centre ont déjà acquis deux terrains, l’un de six hectares à Doursoungo dans l’espace urbain de Maroua, et l’autre de dix hectares à Katoual, sur la route de Mokolo. Ces sites sont en attente d’investissement. Et en attendant, les poulains d’Ernest Agbor travaillent au stade municipal de Maroua.
Pour faire rayonner la structure, les promoteurs ont créé deux magazines et un site web (www.cffs.com) pour communiquer. Tout cela est le fruit de beaucoup d’efforts. Mais pour confirmer ces performances, l’équipe doit commencer par accéder en première division. C’est ce défi qu’elle tentera de relever dès le 6 novembre prochain.
Par Alexandre T. Djimeli à Maroua
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