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Minjes : Les guerres de succession (11.06.2004)
Emmanuel Gustave Samnick
Le poste vacant du SG et ceux de certains directeurs au centre de tous les appétits. Atangana Mebara et Etame Massoma sollicités par les prétendants.
Le fauteuil du Sg est vacant, et les autres semblent modulables, ce qui ravive les appétits.
L’un des premiers actes de nomination qu’a pris le nouveau ministre de la Jeunesse et des Sports, a été de désigner un secrétaire général intérimaire, après le décès brutal du titulaire du poste, Emile Djacba, le 09 mai dernier. Le 3 juin 2004, Siegfried David Etame Massoma a donc nommé à ce poste Mathias Mpabe, actuel directeur de l’éducation physique et sportive et ancien directeur des affaires générales dans le même ministère. L’intéressé semble déjà s’y plaire, puisqu’il s’est mis immédiatement à signer des messages portés et à présider des réunions de coordination de l’administration centrale du ministère de la Jeunesse et des Sports (Minjes). Mais, à peine a-t-il eu le temps de s’asseoir, même provisoirement, que d’autres ambitieux convoitent activement son fauteuil.
De toutes les façons, qu’est-ce qui pressera le président Paul Biya à vite nommer un secrétaire général ici, lui qui sait prendre son temps, malgré "les nécessités de service" urgentes?
Peut-être l’activisme de certains cadres de la maison… L’un des directeurs actuels du Minjes aurait déjà envoyé son curriculum vitae accompagné d’une belle lettre de motivation au ministre d’Etat - secrétaire général de la présidence de la République. Jean Marie Atangana Mebara, le grand faiseur de carrières administratives de l’heure, a reçu le courrier. Mais, la liste des candidats à la succession de feu Emile Djacba est bien longue. Même s’il n’a pas manifesté lui-même l’intérêt, certains au Minjes voient ainsi l’inspecteur général Nomo Menye prendre sa retraite au poste de secrétaire général.
Manoeuvres
Au fait, qui a dit aux cadres du Minjes que le secrétaire général de leur ministère doit absolument sortir de leurs rangs ? Le poste a bien été occupé par un professeur de lycées, Emile Medouane Bissé, avant le règne de Bidoung Mkpatt, qui y a fait arriver son ancien adjoint à l’Institut national de la jeunesse et des sports (Injs), Emile Djacba. On met d’ailleurs sur le compte de la longue et douloureuse parenthèse Bidoung Mkpatt (quatre ans à la tête de l’Injs et quatre ans à la tête du Minjes), l’absence de perspectives sérieuses pour occuper les postes de premier plan dans l’administration centrale,
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puisque les fortes têtes et les hommes de valeur étaient systématiquement mis hors de circuit, au profit des blancs-becs ou des béni oui-oui. Aujourd’hui, au-delà du secrétariat général, il s’agit de recomposer une maison en ruines. Pour l’instant, seule l’anti-chambre de l’ancien patron (personnel pléthorique de son cabinet) a senti le vent tourner. Le bâtiment principal du Minjes, si bruyant dans un passé récent, est étonnamment calme depuis la chute de Bidoung Mkpatt le 23 avril dernier. Et tous les autres gradés, qui tenaient leur pouvoir de lui, sentent confusément des craquements de terre sous leurs pieds. Les deux postes les plus juteux du Minjes, directeur des sports et directeur administratif des équipes nationales de football, font donc forcément l’objet de nouvelles convoitises.
Robert Ndzana, le directeur des sports en poste, avait pris les devants en adressant rapidement une lettre (publiée à l’époque par certains journaux) au nouveau ministre, pour lui présenter l’état des lieux et désigner les coupables de l’affaire des maillots des Lions indomptables. Très contesté par ses collègues, et son protecteur parti, ses jours semblent pratiquement comptés... par ses adversaire. Emmanuel Ghogomo, jeune professeur d’Eps, a été bombardé chef de la cellule administrative provisoire des équipes nationales, c’est-à-dire directeur administratif des équipes nationales de football (poste qu’occupait André Nguidjol depuis près de cinq ans) moins d’une semaine seulement avant la chute de Bidoung Mkpatt. Ses aînés dans la maison ne rêvent que de voir écourté son séjour inattendu dans cette position enviée, qui permet de multiplier les missions à l’étranger dans la suite des équipes nationales, d’être l’interlocuteur de tous les internationaux camerounais, de l’équipementier, des transporteurs, des hôteliers, etc. Autre pôle d’attraction au Minjes, de faible amplitude tout de même par rapport à la direction des sports, la cellule de coopération. On n’en parle pas assez, encore moins des directions sans croûte ni mie comme l’Eps ou la jeunesse, parce que c’est la gestion du football qui préoccupe tous les ambitieux ici. Toutes ces batailles de coulisses se déroulent sans que les acteurs se demandent même si le nouveau boss, M. Etame Massoma, est venu réellement avec la volonté et les moyens de balayer le poulailler. En tout cas, chose rare, une secrétaire et un garde du corps de son prédécesseur sont encore en poste dans l’actuel cabinet, où de nouvelles têtes ont néanmoins fleuri.
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