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Véronique Mamert Nsouga : La passion du filet. (15.11.2003)
B.M.B
L`ancienne handballeuse tente de se faire un nom au volley-ball.
Même si elle n`y a pas remporté de médaille, le seul fait d`avoir participé aux derniers Jeux africains qui se sont déroulés à Abuja (Nigeria) du 4 au 18 octobre dernier ajoute une ligne dans le curriculum vitae peu fourni de cette jeune volleyeuse. " C`est une autre école qui commence pour moi. J`ai vu ce que je ne savais pas : le stade. Je n`avais jamais joué en salle, sur un terrain pareil. J`ai également observé les systèmes de jeu avec des Egyptiennes plus techniques et plus combatives que nous. " Véronique Mamert Nsouga fait partie de ces athlètes qui ont eu besoin de forcer sur leur talent avant que le destin ne leur ouvre des voies. Et une fois ce talent éclos, le reste vient tout seul ou presque. Comme sa sélection pour Abuja dont elle se souvient encore comme si c`était hier : " J`étais couchée quand le secrétaire général de la fédération est venu me dire que j`ai été choisie pour aller compléter l`équipe nationale qui n`affichait pas complet au Nigeria.
J`ai été très contente et je me suis dit que si je n`étais pas utile à l`équipe nationale, on ne serait pas venu me chercher. C`est toute contente que j`ai accepté, parce que je considère encore que je me " cherche ". J`étais d`autant plus émue que j`estime, pour ma part, qu`assister aux compétitions internationales est toujours intéressant. Même si je pars pour ne pas jouer, au moins, voir les autres à l’œuvre me permet d`apprendre". Contrairement à sa première sortie il y a un an à Nairobi (Kenya), ce n`est plus de sa chambre d`hôtel (parce que malade) que " Véro ", comme l`appellent ses intimes, assistera à la compétition. Mais, sur le plancher tout neuf du joyau nigérian construit pour l`occasion. Cela, dès la première rencontre et ce, jusqu`à cette demi-finale manquée face au pays organisateur (3 sets à 0). Sans se départir de son franc-parler habituel, la jeune de fille de 22 ans originaire de Sa`a (département de la Lékié) confie : " La compétition a été très difficile pour nous. Peut-être qu`il nous avait manqué un peu de lucidité dans notre jeu. Mais, personnellement, j`étais à l`aise. Je m`attendais à tout, car c`est le sport ".
Travail
Si Véronique commence à émerger aujourd`hui, elle le doit en grande partie à ses encadreurs qui voient en elle un talent à polir. McLan Denguessi, l`entraîneur des Fap messieurs volley-ball le premier, avait été impressionné par cette longiligne et imposante joueuse (1m77 pour 75 kg) évoluant au
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milieu d`une horde de garçons. La scène se déroule alors en 1999 à Mbalmayo. Les vétérans de Yaoundé y sont en déplacement. La bourgade ne compte qu`une seule équipe de volley-ball, tenue par des misogynes. Lesquels seront contraints, plus tard, d`intégrer cette "petite soeur" qui "se défend bien". Et qui attire la sympathie de tous ceux qui l`approchent. Le flair de Denguessi ne le trompera pas. C`est tout naturellement que Véronique Nsouga sera retenue lors des tests effectués à Fap de Yaoundé. La passion pour le volley-ball n`ira pas sans porter un coup sérieux à ses études. C`est d`ailleurs sur insistance de son frère aîné, " qui veut voir [ma] benjamine assurer ses arrières ", que celle-ci s`inscrira pour une formation en industrie de l`habillement. Etudes qu`elle poursuit, tant bien que mal, en 4ème année au Cétic de Mokolo de Yaoundé.
L`attaquante-réceptionniste de Fap Vb est en fait une ancienne handballeuse. Discipline qu`elle commence à pratiquer dès l`adolescence à Ebolowa (province du Sud). Mais une vilaine blessure au genou va mettre fin à son engouement. C`est du fait de sa taille que ses proches lui conseilleront de s`orienter vers le volley-ball, bien moins " brutal " selon eux, alors même qu`elle n`a aucune notion de base de ce sport. Trois ans après son intégration (2000) dans le championnat d`élite avec son actuel club, Véronique estime que le chemin parcouru jusqu`ici n`est pas à négliger : " J`ai beaucoup évolué parce qu`un an après mon intégration à Fap, j`ai été appelée en équipe nationale en 2002 ", dit-elle de sa voix enfantine qui cache un courage de fer. Reconnaissante, elle ne parle pas d`elle sans mentionner les noms de ceux qui la soutiennent : son frère aîné, Eugène Sosthène Ayissi, et son entraîneur, Ndjock : " Dès que je suis arrivée dans les Fap, j`ai été titularisée parce que j`avais une bonne attaque. Seulement, je jouais encore un volley-ball brut. Mais j`avais la force, ce qui encourageait mon coach car quand les adversaires me voyaient venir en attaque, les filles avaient peur, et nous prenions des points ". Des points qu`elle entend continuer de glaner, et sur tous les fronts. Car, l`idéal pour elle serait de " vraiment jouer au volley-ball parce que j`ambitionne de devenir une professionnelle. Je me dis qu`en restant ici, je n`aurais pas la chance de m`exprimer. Mais si cela n`est pas possible, je resterai sans problème au pays ". Ce pays pour lequel elle pourrait revêtir les couleurs de la gendarmerie si, " les dossiers d`intégration que nous avons faits aboutissent ".
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