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Douala : Certains Camerounais ne croient plus aux Lions (19.01.2008)
A quelques jours de l’ouverture de la 26ème coupe d’Afrique des nations, les paris sont ouverts sur la succession de l’Egypte. Les tendances ne sont pas en faveur des Lions indomptables.
La scène se passe à New Bell, l’un des quartiers populeux de Douala. Depuis quelques heures, Edmond Kegne et ses amis, une dizaine environ, sont assis à l’entrée de la concession familiale. Ils discutent à bâtons rompus sur tout. Jusqu’à l’évocation de la 26ème coupe d’Afrique des nations qui s’ouvre ce dimanche, à Accra. Tout de suite, la conversation s’oriente vers le prochain vainqueur de cette compétition. “Ce sera la Côte d’Ivoire. Cette équipe est en pleine ascension depuis quelques années. Elle a des joueurs talentueux comme Drogba, Kone, Kolo Touré, Zokora et autres”, lance Edmond.
Non loin de lui, un autre jeune précise qu’il ne faut pas oublier que Didier Drogba est l’actuel ballon d’or africain, “ un argument qui vaut son pesant d’or ”. “ Que dis-tu alors du Ghana ?” s’exclame un jeune à la carrure imposante. Il est sociétaire d’un club de deuxième division de Douala. Selon lui, les chances du pays organisateur de remporter son cinquième sacre continental sont grandes, puisque “l’histoire nous apprend qu’en 25 éditions, le pays qui accueille s’est imposé 11 fois. ” De plus, soutient son voisin, les Black Stars forment une constellation d’étoiles du football africain, emmenés par un Michael Essien dont le sérieux et le talent ne sont plus à démontrer. Chacun y va de son argument pour soutenir son équipe favorite.
Prouesses
Hervé, fan des émissions de sport, étale sa théorie sur la possible victoire de l’Angola. “ Son parcours en coupe du monde 2006 a séduit même les plus sceptiques et les Palancas Negras n’ont pas eu de la peine à se qualifier
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pour cette Can, s’arrogeant au passage, la meilleure attaque de tous les groupes des éliminatoires”. Un autre membre du groupe penche plutôt pour la Guinée Conakry. Il énumère les potentialités du Sily national. Quart de finaliste en 2004 et 2006, cette équipe peut, selon lui, compter sur les individualités de Pascal Feindouno, Fodé Mansaré et Ismael Bangoura dont les prouesses enchantent les abonnés de la Ligue 1 française.
“Et le Cameroun alors ?”, s’interroge, tout haut, un jeune silencieux depuis le début de la conversation. Le silence s’impose d’abord, suivi du vacarme. Tout le monde veut parler en même temps. “Mon souhait c’est que le Cameroun ne gagne pas cette Can, parce que ça va encore masquer les problèmes qui minent notre sport”, confie Hervé, le visage tiré. Un autre revient à la charge, en soulignant que même la politique dans notre pays en prendrait un coup. “La révision constitutionnelle, par exemple. Si jamais le Cameroun gagne, on va la réviser et les Camerounais ne vont pas s’en rendre compte” Edmond poursuit, en étayant ses propos par le point de vue des professionnels du football. “ Bell dit qu’il y a de l’impréparation. Lui-même il ne croit pas aux chances des Lions, tout comme Roger Milla qui entrevoit un premier tour difficile pour notre 11 national. ”
Plusieurs camerounais sont découragés par les prestations mitigées des Lions indomptables depuis 2004 et les tensions entre le gouvernement et la Fecafoot. “ Notre équipe est vieille. C’est toujours les mêmes, depuis quelques années. Pendant que les autres pays évoluaient, nous, on est resté sur nos lauriers. ” (sic), soutient mordicus un inconditionnel du football. On est loin des années où la seule présence du Cameroun à une compétition garantissait la victoire.
Carole Yemelong
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