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Auf wiedersehen, Herr Schäfer ! (22.11.2004)
Quelques turpitudes de l’ex-coach des Lions
Dédaignant le pays qui l’employait, le désormais ex-sélectionneur des Lions avait en permanence, la tête ailleurs.
Berti Vogts est allemand et entraîneur en fonction de l’équipe nationale d’Ecosse. Il y a quelques jours, il se découvrait un rival sérieux, Allemand comme lui et ancien partenaire de club dans le championnat d’Allemagne. Lui, c’est ni plus ni moins que notre ex Winfried Schäfer. Le blond avait confié au journal écossais, le Daily Record, que son compatriote était un bon entraîneur, mais il se voyait bien innovant beaucoup de choses dans le jeu des Ecossais. Il révélait alors pour la première fois, qu’il aime bien l’équipe du Cameroun qui a beaucoup de bons joueurs, mais cette équipe, disait-il, subi trop d’influences politiques.
Cette sortie de Schäfer n’est que l’une des nombreuses demandes d’emploi qu’il n’a cessé de déposer un peu partout, depuis son arrivée au Cameroun en 2001. Et de cette arrivée, parlons-en : alors que l’équipe du Cameroun vole de victoires en victoires, entre son retour controversé de la Coupe du monde 98 et l’héroïque France – Cameroun d’octobre 2000 au stade de France (1-1, avec un somptueux geste acrobatique de Patrick Mboma). Le Cameroun avait presque atteint les sommets du football. C’est l’époque où le sélectionneur français des Lions, Pierre Lechantre, disait à qui voulait l’écouter : “ je cherche une équipe qui peut battre les Lions Indomptables ”. Malgré ces résultats, le sélectionneur est limogé par le ministre Bidoung Mpkatt, sous prétexte qu’il veut récompenser un entraîneur camerounais détenteur d’une médaille d’or olympique. Jean-Paul Akono prend l’équipe, mais il a dû mal à faire les résultats. Après quelques mois de tumultes, il démissionne et Lechantre est prié de revenir à sa place sur le banc de touche. Son retour est très mouvementé et se solde par un cuisant échec en coupe des confédérations au Japon. Les
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observateurs ne manqueront pas de relever que l’environnement des Lions était déjà pourri par le limogeage du technicien français. La collaboration se révélant plus difficile encore qu’à son premier séjour au sein des Lions, Lechantre est finalement limogé en 2001, pour laisser la place à Windfried Schäfer.
Son arrivée suscite beaucoup d’espoir, même si le public n’arrive pas à comprendre le limogeage du Français. On espère beaucoup parce que Schäfer est présenté comme un homme d’expérience, de rigueur et d’intégrité qui ne se ferait pas aplatir par les fonctionnaires du ministère des Sports. Erreur. L’équipe n’a jamais autant connu l’omnipotence du ministère que sous cet entraîneur qui semblait d’ailleurs très peu préoccupé par son sort, se contentant d’empocher son salaire. Pire, il cherche mieux ailleurs. On frappe à toutes les portes : en Allemagne (clubs ou équipe nationale), en Egypte, dans les clubs anglais, etc. C’est certain que cet entraîneur de football ne voulait pas vivre au Cameroun. Même les injonctions de son patron, le ministre de la Jeunesse et des sports l’invitant à résider au Cameroun ne l’ont pas convaincu d’occuper la villa de fonction au quartier de Bastos à Yaoundé. Il se fera de surcroît élire conseiller municipal dans une commune d’Outre Rhin.
Pour le public, ce sont les résultats qui comptent. Schäfer a connu l’état de grâce en 2002, avec la victoire des Lions à la Can du Mali. Mais les observateurs avouent que cette équipe aligne les hommes de Pierre Lechantre et reproduit exactement ses schémas tactiques. Ils attribuent donc la réussite à ce “ copier coller ” du système Lechantre. Ils auront raison, car quelques mois plus tard, le schéma gagnant de Lechantre ne marchant plus, le Cameroun est entré dans la longue galère qui coûte sa place aujourd’hui à Schäfer. Il aurait peut-être apporté quelque chose à cette équipe, s’il était ici, des pieds et de la tête !
Par Venant MBOUA
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