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Laurent Kuété : Au Cameroun, on compte sur la providence. (17.10.2003)
Propos recueillis par Bertille M. Bikoun
Les handballeuses ont remporté la médaille d`or aux jeux africains. Vous avez été surpris par cette victoire ?
Surpris, je dirais non, parce que nous connaissions la valeur de notre équipe nationale féminine. Il n`y avait que les Angolaises dans cette compétition pour nous barrer la voie. Mais, une fois que les filles les ont éliminées en demi-finale, la finale était presqu`un acquis. Le plus dur commence maintenant pour elles. Il va leur falloir se maintenir à cette place-là pour longtemps. Ce n`est pas parce qu`elles sont parvenues à battre l`Angola que nos filles devraient dormir sur leurs lauriers.
Cette médaille d`or pourrait-elle s`apparenter à une revanche, quand on sait dans quelles conditions les handballeuses ont pris part aux Jeux africains ?
Dans une certaine mesure, oui. Les handballeuses étaient qualifiées pour ces 8èmes Jeux africains depuis le mois de mai. C`est ici au pays qu`elles ont été écartées dans un premier temps, avant d`être repêchées. Je ne voudrais pas revenir là-dessus. Le plus important, c`est qu`elles aient voyagé et qu`elles aient donné au Cameroun sa première médaille d`or au moment où notre délégation commençait à douter d`elle. Mais je dois dire que n`eût été l`entregent du président de la fédération camerounaise de handball, Ernest Djomdi, et de Roger Milla, je pense qu`on ne parlerait pas en ce moment de cette médaille des handballeuses.
Vous parliez de maintenir l`équipe au niveau où elle s`est située à Abuja. Que comptez-vous faire pour cela ?
L`équipe nationale des handballeuses qui s`est rendue à Abuja avait été rajeunie à 40 voire 50 %. Mais nous comptons la rajeunir davantage pour la rendre plus compétitive. Nous avons dans notre sélection des filles qui sont déjà sur la porte de sortie. Nous devons donc préparer la relève. Celle-ci est déjà sur pied au niveau des clubs.
A court et moyen termes, quelles sont les échéances qui attendent cette sélection ?
À moyen terme, nous avons la Coupe d`Afrique des nations de handball féminine qui aura lieu en avril 2004 en Tunisie. Nous allons préparer cette compétition tout en sachant que là-bas, nous allons rencontrer les meilleures du continent. Il est donc temps de commencer à mettre sur pied une équipe compétitive afin de prouver au reste du continent que notre prestation à Abuja n`était pas un feu de paille et qu`à tout moment, nous pouvons nous hisser au devant de la scène africaine.
Cette année est la dernière de l`actuel bureau de la Fécahand...
Nous avons encore une année devant nous. C`est-à-dire douze mois avant les prochaines élections qui auront lieu en fin 2004. En ce moment, nous nous attelons à respecter les engagements pris il y a de cela trois ans. Beaucoup a été fait, mais beaucoup reste à faire. Et
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nous espérons parvenir, d`ici à la fin de notre mandat, à honorer une bonne partie de ces engagements afin que le moment venu, l`assemblée nous renouvelle sa confiance.
Quels seront effectivement les grands chantiers de la prochaine saison ?
Nous souhaitons équiper notre siège, qui est tout de même fonctionnel. Par ailleurs, nous comptons améliorer, tant sur la forme que dans le fond, nos compétitions.Nous allons donc mettre l`accent sur la juvénilisation de nos effectifs, aussi bien chez les dames que chez les messieurs, car les victoires de demain se préparent aujourd`hui.
Qu`est-ce qui explique la déroute des handballeurs à Abuja ?
Je dois avouer que le tirage au sort de ces jeux ne nous a pas été favorable. Ce n`est pas avec le coeur tranquille qu`on va affronter un demi-finaliste mondial ! La sélection nationale messieurs égyptienne s`est classée troisième au dernier championnat du monde de handball messieurs. Par ailleurs, nos gars n`ont pas eu du répondant durant ces jeux parce qu`ils manquaient de compétition dans les jambes. Si nous avions assisté aux éliminatoires de la zone IV qui ont eu lieu quelques jours avant ces Jeux africains, je pense qu`à Abuja, nos garçons ne se seraient pas fait éliminer de la sorte. Nos filles ont cherché au tréfonds de leurs entrailles pour être sur cette première marche du podium. Car, quand vous regardez la préparation des nos athlètes pour ces Jeux, c`était tout, sauf une préparation. Il ne fallait donc pas s`attendre aux miracles. Les résultats de nos athlètes sont essentiellement dus au fait que les Camerounais sont doués. Il faudrait d`ailleurs remercier le bon Dieu à propos. Mais il est temps que cela cesse. La tutelle doit réviser ses méthodes en matière de préparation des sportifs camerounais.
Lorsqu`on regarde tout près de nous, aucune compétition n`est minimisée. Les grandes échéances sont préparées avec tellement de sérieux qu`on se demande parfois comment les athlètes de ces pays ne parviennent pas à éclater. Là-bas, les stages externes et internes alternent avec les matches amicaux. Chez nous, tout n`est que cafouillage, désordre... Les dirigeants comptent sur la valeur personnelle des athlètes, sur la providence et, surtout, sur le " patriotisme " des Camerounais. Qu`à cela ne tienne, nous espérons beaucoup en la construction du palais des sports. Avec une infrastructure de pointe à porté de main, on est au moins sûr que l`équilibre sur le plan matériel va être rétabli entre nos équipes et celles de l`étranger. Beaucoup de gens l`ignorent, nos joueurs prennent parfois 4 à 5 jours pour s`habituer au revêtement réglementaire des terrains de compétition (planché, tartan). Ce qui est d`ailleurs le premier handicap des Camerounais en compétitions internationales car, à longueur de saisons, ils évoluent sur du goudron, du ciment ou de la terre.
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