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Pierre Batamak :“La Fécafoot sort grandie de la tripartite de Zurich ” (18.11.2004)
Délégué de la province du Littoral (ils sont dix) à l’assemblée générale nationale de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot), le 1er vice-président de Dynamo de Douala faisait partie de la délégation de l’instance dirigeante du football camerounais à la dernière tripartite Fécafoot-Minjes-Fifa à Zurich. Dans cet entretien, il parle de ces travaux et revient sur deux grands problèmes du football dans la province du Littoral : la grave crise qui secoue actuellement le club chéri de Nkongmondo et l’affaire Smar F.c.
Dans quelle ambiance se sont déroulés les travaux de la tripartite Fécafoot-Minjes-Fifa à Zurich ?
Les travaux de cette tripartite, au sujet des textes organiques du football camerounais, se sont déroulés dans une ambiance bon enfant. Les deux délégations (Fécafoot et Minjes) venues du Cameroun ont fait preuve de politesse. Elles se sont mutuellement respectées. Les travaux ont été ouverts par Joseph Sepp Blatter, le président de la Fédération internationale de football association (Fifa) qui, dans sa suite, avait : Urs Linsi et Jérôme Champagne, respectivement sécrétaire général et sécrétaire général adjoint de la Fifa, Vincent Monnier, responsable de la Fifa chargé des relations avec les fédérations et Albert Roger Milla, ambassadeur de la Fifa et ambassadeur itinérant au Cameroun. Durant les travaux qui ont duré plusieurs heures, il y avait des moments où les discussions étaient très houleuses. Mais, la Fifa veillait au grain et, faisait prévaloir sa position, celle prévue par ses textes, quand les deux délégations ne parvenaient pas à s’entendre sur un point donné.
Pouvez-vous revéler quelques points sur lesquels les discussions furent houleuses ?
Ils sont nombreux, mais nous pouvons citer celui ayant trait à l’immixtion des cadres du ministère de la Jeunesse et des sports (Minjes) dans la gestion de la Fécéfoot et du football. La Fifa a réitéré, et de vive voix, qu’elle ne tolère pas l’immixtion du politique dans la gestion de la Fécafoot et du football. L’instance faîtière du football mondial a dit qu’elle condamne l’interférence des fonctionnaires du Minjes à la Fécafoot. Concernant par exemple l’affaire des 6 points retirés puis remis aux Lions Indomptables, la Fifa a demandé au directeur des sports qui conduisait la délégation du Minjes quelle était la responsabilité de son institution? Il a rétorqué aucune et a argué que seule la Fécafoot était responsable dans cette affaire. Par la suite, la Fifa lui a demandé si le directeur administratif des Lions Indomptables est fonctionnaire du Minjes ou cadre de la Fécafoot ? Le directeur des sports n’a pas donné une réponse claire. Face aux tergiversations du directeur des sports, la Fifa a tranché sans demander l’avis de qui que ce soit, en réitérant, à l’endroit du directeur des sports, qu’elle ne permettra plus, comme c’est le cas au Cameroun, l’ingérence du politique dans la gestion de la Fécafoot et du football camerounais.
Que retenir enfin des travaux de la tripartite Fécafoot-Minjes-Fifa à Zurich ?
Ce qui est important à retenir est que la vérité a triomphé. Le football a gagné. Au sujet des textes de la Fécafoot, de la commission d’enquête, des 6 points, de la gestion des équipes nationales et de bon nombre de choses, la vérité a triomphé. Le président de la Fécafoot, Iya Mohammed, est un grand responsable qui a bien su diriger sa délégation à Zurich. A la fin des travaux de la tripartite, le président Iya nous a demandé de ne faire aucune déclaration, de faire profil bas, malgré le fait que nos points de vue avaient primés. Tout ceci, pour éviter que l’on dise que nous avons remporté une victoire devant telle ou telle personne. Mais, notre silence n’a pas empêché des membres de la délégation du Minjes qui étaient avec nous à Zurich de dire des choses inexactes dans les médias. En fin de compte, retenons que ce qui s’est passé à Zurich c’est la victoire de la vérité.
De quel côté se trouve alors cette vérité ?
Cette vérité se trouve du côté de la Fécafoot. Nous avons démontré que nous ne faisons que notre travail pour le bien du football camerounais. Tenez, pour ce qui est par exemple de la convention Minjes-Fécafoot au sujet des Lions Indomptables, l’on n’a jamais enquêté sur les 55% que
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laFécafoot reverse régulièrement au Minjes. Il a été établi par exemple, pour ce qui est de l’affaire des 6 points, que c’est le Minjes qui gère les Lions Indomptables et non la Fécafoot. Quand l’affaire avait éclaté, un haut responsable du Minjes avait écrit à sa hiérarchie pour demander l’interdiction de sortir du pays à certains responsables de la Fécafoot. Une aberration car, aujourd’hui que la vérité a triomphé, il est prouvé que la Fécafoot n’était pour rien dans cette affaire. De respectables personnes ont été salies, certains journalistes ont souffert dans leurs médias, à la demande de certaines personnes décidées à devenir gestionnaires du football camerounais sans passer par les urnes.
Comment avez-vous défendu vos points de vue au cours de la tripartite à Zurich ?
Le président Iya Mohammed a donné des orientations et a laissé les membres de sa délégation s’exprimer. Chacun de nous a expliqué le bien fondé de ce que nous proposons pour le football camerounais. Nous ne sommes pas intervenus en désordre comme l’ont fait certaines personnes de la délégation du Minjes. La Fécafoot sort grandie de cette tripartite.
Sur un tout autre plan. Quel commentaire faites-vous de la crise qui secoue actuellement Dynamo de Douala, avec entre autres votre radiation du club prononcée par le président général Hervé Emmanuel Nkom ?
Merci de me donner la possibilité de dire la vérité dans l’affaire Dynamo. Je suis un président de Dynamo, élu par un congrès. Je suis vice-président de ce club, issu d’une déclaration d’unité signée le 11 mars 2004. Un individu fût-il Hervé Emmanuel Nkom, ne peut radier un président élu. Je le renvoie à la lecture des textes et règlements du football. Je ne suis ni radié ni exclu. Je reste 1er vice-président de Dynamo. Pour preuve, Nkom étant actuellement suspendu par la Fécafoot, c’est moi qui suis reconnu par les instances du football camerounais comme premier dirigeant de Dynamo de Douala.
On parle de plus en plus d’un problème Dynamo au Cameroun. Qu’en pensez-vous ?
Je tiens à rappeler, contrairement aux diverses manipulations des supporters par certains responsables de Dynamo, il n’y a pas au Cameroun un problème Dynamo. Mais, un problème entre les dirigeants de Dynamo. A ma connaissance, Dynamo n’a pas eu une seule réunion de son bureau cette année. Dynamo est une équipe mal préparée, sans fond de jeu, qui n’existe que dans des gargottes de Nkongmondo et de la Cité-sic. Elle ne pouvait aller nulle part.
On vous accuse d’avoir créé Football club Sanaga-Maritime (F.c Smar) dans la ligue départementale de football de la Sanaga-Maritime pour fragiliser Dynamo. Qu’en dîtes-vous ?
C’est faux et archi faux ! Si j’avais créé cette équipe pour fragiliser Dynamo, pensez-vous que Hervé Emmanuel Nkom aurait libéré plus de 12 joueurs de Dynamo pour F.c Smar ? F.c Smar est une réserve pour Dynamo. Quand nous avions créé cette équipe, nous avions à coeur que ce serait le réservoir, la pépinière de Dynamo. Nkom m’accuse aujourd’hui d’avoir fragilisé Dynamo tout simplement pour me jeter en pâture et détourner les supporters et fans du club qui lui en veulent pour sa mauvaise gestion. Je tiens à rappeler ceci : de décembre 2003 à avril 2004, Nkom était en France, j’ai dépensé près de 5 millions de francs Cfa pour faire vivre Dynamo. Quand il est revenu à la veille du match contre Stade de Melong, il a déclaré que c’est lui qui, depuis la France, finançait l’équipe. Je me suis énervé et ai décidé de me consacrer plus à F.C. Smar, sans pour autant abandonner Dynamo.
Il y a aussi eu, dans la Sanaga-Maritime, une affaire F.c Smar !
C’est vrai mais aujourd’hui, cette affaire est déjà close. La chambre spéciale d’homologation des matches des barrages dans la ligue départementale de la Sanaga-Maritime a rendu son verdict en déclarant F.c Smar champion du département. Mon équipe évoluera en D2 du Littoral la saison prohaine. Les recours que l’on annonce entrent dans le cadre de la diversion, pour salir le président de F.c Smar que je suis. J’en profite donc pour saluer la clairvoyance des membres du bureau éxécutif de la Fécafoot qui se battent jour et nuit pour faire rayonner le football camerounais.
Par Entretien mené par Honoré FOIMOUKOM
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