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Sable de Batié - Orlando Pirates : La partie n’est pas finie (30.07.2004)
Les Sud-Africains de Orlando Pirates étaient à Douala depuis le 22 juillet dans la perspective de livrer le 25 juillet leur match des 8e de finale de la Coupe de la Caf contre les Camerounais de Sable de Batié. Mais dame pluie décidera autrement.
En effet depuis dimanche il n’arrêtait pas de pleuvoir sur Douala. Comme à l’accoutumée, plusieurs quartiers et places de la ville étaient inondés, y compris le Stade de la Réunification, lieu du rendez-vous pour les deux formations. La partie a bien démarré le jour initialement indiqué : dimanche 25 juillet. Au bout des 45 premières minutes, les arbitres tchadiens et le commissaire du match gabonais se rendant compte que le stade de la Réunification était plus approprié pour une rencontre de water-polo que pour une partie de football arrêtent le scandale pour reprogrammer le match le lendemain. C’était sans compter avec dame pluie, maîtresse de la ville en cette période de l’année. Ce que n’ignorent d’ailleurs pas la Fécafoot qui a retenu le stade de la Réunification.
Lundi 26, jour prévu pour les retrouvailles, les dirigeants de Sable sollicitent un nouveau report pour mardi le 27, question pour eux de permettre à leur équipe malmenée pendant les 45 mn qu’aura duré le match de la veille de se remettre en jambe. Dans un esprit de fair-play et d’émulation chevaleresque, les visiteurs sud-africains le leur concèdent. Pour le bonheur des “San-San boys”, mardi, la pluie arrose de nouveau Douala et de plus belle, confirmant l’impraticabilité du stade de la Réunification. La situation persiste jusqu’à mercredi 28 juillet. Il ne restait plus à la Fécafoot que d’appliquer les règlements de la Confédération africaine de fooball (Caf) qui veulent que le pays hôte organise la rencontre ailleurs tout en assurant le transport des deux formations et, en avion si la distance est supérieure à 200 km. Véritable quadrature du cercle pour la Fécafoot et le Cameroun dont la compagnie nationale de transport aérien est lourdement sinistré sur le plan des aéronefs.
Fleurant les sanctions, les responsables camerounais n’avaient plus qu’à recourir aux expédients. Avec la complicité des officiels tchadiens et gabonais du match. Qui a dit qu’impossible n’est pas camerounais ? Sentant que les Sud-Africains n’étaient pas disposés à évoluer sur la pelouse marécageuse du stade de la Réunification, le directeur des stades de Douala s’est empressé de faire venir des cameramen pour filmer le stade vidé tant bien que mal de ses eaux à l’aide des éponges et de morceaux de bois par des badauds. Une opération au résultat médiocre. Pourtant avalisé par ces officiels qui visiblement se sont laissés embarquer
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dansune solidarité primaire sous-régionale de mauvais aloi. Certains organes locaux d’information, mis dans le coup ont vite fait de décréter Sable vainqueur sur le tapis vert. Seule issue probable pour une équipe battue à l’aller par 4 buts à 2 de se qualifier pour la suite de la compétition.
Il est pourtant de notoriété publique qu’en matière d’infrastructures sportives, le Cameroun a du chemin à faire. Le tout est de savoir aujourd’hui, de Sable de Batié ou de Orlando Pirates, qui doit perdre le match sur tapis vert ? Les Camerounais s’en remettent aux officiels du match plus qualifiés que n’importe qui pour trancher au vu de l’état du terrain qu’ils trouvent curieusement praticable (?). Mais des observateurs non moins avertis, présents au stade de la Réunification dimanche, mardi et mercredi, sont unanimes à dire que si par magnanimité, la Caf ne veut pas disqualifier Sable qui ne dispose ni d’équipements adéquats à Douala pour un match de football, ni de moyen de transport aérien pour transporter tout le monde à Yaoundé ou à Garoua, on ne peut que faire rejouer le match, en écartant d’office un retour à Douala réputée zone d’inondations en pleine saison des pluies.
A vaincre sans péril
On comprend très bien l’excitation des journalistes camerounais qui appellent le forfait des Sud-Africains de tous leurs voeux. Les “San-San boys” avaient déjà perdu en Afrique du Sud il y a deux semaines par 2 buts contre 4. Les 45 minutes de la première manche le 25 juillet n’auguraient pas une issue honorable pour eux. Seule une décision scélérate peut les sortir de la mauvaise passe. Autant impossible n’est pas camerounais, autant on est prompt ici à se glorifier à triompher sans panache. Au lieu que face à une situation comme celle qui a prévalu au stade de la Réunification du 25 au 28 juillet à Douala, ceux qui aiment le football camerounais demandent des comptes à ses dirigeants, ils cherchent plutôt à les accompagner sur les voies hasardeuses de la facilité.
Il faut dire que c’est une injure pour ce pays qui depuis 1990 fait partie du gotha du football mondial, de ne pas disposer de stades valables dans ses deux plus grandes villes.
La récente visite du ministre de la Jeunesse et des sports sur ce qui tient lieu ici d’infrastructures sportives a révélé au grand jour le scandale de ces équipements tout simplement inqualifiables.
De grâce, ne nous laissons pas emportés par un chauvinisme malsain et dégradant. Ce pays mérite mieux et peut bien faire. A condition que la bonne volonté de ses enfants soit soutenue par une politique conséquente et non de la récupération facile.
Par Jacques DOO BELL
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