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Jdanini Larguet Boujemaa : Le Cameroun ne pense qu`au football. (30.04.2004)
Propos recueillis par B. M. B
Pour l`expert de la Fiba, le manque de compétitions et d`infrastructures freine le développement du basket-ball.
Vous avez été très amer à l`ouverture du stage des arbitres internationaux qui se déroule à Yaoundé depuis mardi...
Depuis 1961, je sillonne l`Afrique pour former l`ossature des arbitres, les commissaires et les instructeurs techniques africains. Pour ce stage pour lequel je suis venu tout enthousiaste parce que cela fait des années que j`ai poussé le Cameroun à organiser un stage international des arbitres, je constate malheureusement que les candidats qui étaient inscrits pour le compte du Cameroun et ceux des autres pays ne sont pas venus ou il n`y a qu`un ou deux qui sont présents. Cela me déçoit personnellement et Fiba Afrique aussi. N`empêche qu`en compagnie de M. Kotleba qui est le directeur technique de la Fiba, la colonne vertébrale de la Fiba en ce qui concerne le changement des règles, nous sommes venus enseigner les nouvelles dispositions du basket-ball. Dans le temps, elles étaient changées tous les quatre ans, après les jeux olympiques ou les championnats mondiaux. Actuellement, la Fédération mondiale de basket-ball révise ses règles tous les ans. Donc, les arbitres internationaux sont presque obligés, pour pouvoir suivre le cours de l`évolution du règlement, de se recycle d`une manière logique normale et périodique. De même que les jeunes doivent remplacer ceux qui prennent de l`âge car, on accepte des candidats de moins de 35 ans et on les arrête à l`âge de 50 ans.
Quel est le contenu des enseignements que vous dispensez ?
C`est surtout l`interprétation exacte des règles qui sont revissées de façon générale chaque année et consignées dans un bouquin. Il y a un livre sur les règlements qui est établi par la Fiba. Il faudrait que l`arbitre apprenne ces règles par coeur. Le basket-ball est un sport qui se joue dans un terrain très limité. Afin qu`un arbitre évite de se tromper, l`interprétation des règles doit être un automatisme. Et l`interprétation est différente selon les arbitres. C`est pour cela qu`on apprend les mécanismes de l`arbitrage, les situations de contact; nous apprenons à déterminer et à interpréter régulièrement et de façon réglementaire les règles de jeu; on donne certaines instructions sur comment arbitrer sur le terrain. Nous leur apprenons aussi à se comporter face à certains cas
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litigieux ou spécifiques.
Vous venez de dire que les règlements sont révisés chaque année. Qu`est-ce qui a changé en 2004 ?
Pour cette saison, il y a d`abord la loi sur les entraîneurs. Autrefois, on acceptait qu`un entraîneur (l`entraîneur principal ou son adjoint) soit débout au cours d`une rencontre pour prodiguer des conseils à ses joueurs. Maintenant, les deux sont autorisés à se mettre debout dans le cadre qui leur est réservé au cours d`une rencontre. La révision de l`interprétation de certaines règles sera contenue dans le nouveau bouquin qui paraîtra au mois de juin. On appelle changement, le système d`interprétation. Il y a par ailleurs la question des 24 secondes, celle des 8 secondes ou encore le retour en zone que les arbitres n`ont pas encore maîtrisés.
Comment trouvez-vous l`arbitrage africain ?
Africain moi-même, je suis mal placé pour porter un jugement sur l`arbitrage en Afrique ou encore en dire du mal. Cela m`est d`autant plus difficile que j`en suis le principal responsable donc, c`est moi qui forme les arbitres. Il y a certains arbitres africains qui figurent parmi l`élite du basket-ball mondial. Pour preuve, deux d`entre eux ont été sélectionnés pour arbitrer lors du tournoi de basket-ball des prochains Jeux olympiques à Athènes (Grèce). Ces derniers avaient déjà arbitré lors des derniers championnats du monde. À côté de ces derniers, il y `en a, et cela comme dans tous les domaines, qui ne sont pas d`une grande valeur, malheureusement ! Mais, en Afrique, nous avons un arbitrage qui n`est pas mauvais mais qui pourrait toujours s`améliorer.
Quelle est votre opinion sur le basket-ball camerounais ?
J`ai toujours regretté que le Cameroun, qui est un grand pays d`Afrique, ne participe pas suffisamment aux compétitions comme on le souhaiterait. Il est vrai qu`il y a toujours des aléas, qui sont avant tout matériels. Mais il y a aussi un autre que je connais très bien, parce que je suis un Africain : c`est que le Cameroun accorde beaucoup plus d`importance au football qu`au basket-ball.
Pour que le basket-ball camerounais rayonne, il faudrait une plus grande participation aux compétitions internationales, il faut des engagements. Mais avant tout, il faut une infrastructure, une salle couverte, que le Cameroun n`a pas. Et il ne peut pas développer le basket-ball s`il ne dispose pas d`une salle couverte.
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