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COUPES AFRICAINES DES CLUBS: LE REVEIL DES CLUBS CAMEROUNAIS TARDE A VENIR (17.11.2004)
Coton Sport de Garoua a manqué hier l’occasion de jouer une finale de Coupe africaine des Clubs, comme ne l’a pas fait un club camerounais depuis belle lurette.
Coton Sport aurait pu redorer le blason des clubs camerounais, mais l’équipe de la Sodécoton a perdu avant-hier 2-3 face au Hearts of Oaks à Accra, alors qu’il lui fallait 1 point pour accéder à la finale de la Coupe de la Caf, n’ayant pas fait le poids en Champions league.
La coupe d’Afrique des clubs champions avait été proposée à la Confédération africaine de football (Caf) en septembre 1961 par le Ghanéen Ohene Djan, dont le pays dotera la compétition d’un trophée offert par le président Kwame Nkrumah. Cette compétition n’a été officialisée que lors de la 3e assemblée générale extraordinaire de la Caf, les 23 et 24 janvier 1963, au Caire, en Egypte, avec pour formule, des éliminatoires régionales et un tournoi final à quatre clubs. Le premier quatuor était composé du Real Republican du Ghana, du Cotton Factory Club d’Ethiopie, du Stade Malien de Bamako et de l’Oryx de Douala du Cameroun, qui se sont retrouvés le 31 janvier 1965 à Accra (Ghana).
Le premier trophée avait été remportée par Oryx de Douala, le 7 février 1965, à Accra. Le club bellois avait pris le dessus sur le Stade Malien par 2 buts à 1. Aux demi-finales, les deux finalistes avaient éliminé Real Republican et Cotton Factory par 2 buts à 1 et 3 buts à 1 respectivement. A l’édition suivante, les “ Jeméa ” n’ont pas pu rééditer l’exploit, stoppés aux demi-finales par les Maliens du Real de Bamako qui avaient défait les Camerounais par deux fois, 4-2 et 3-2. C’était le début d’un déclin qui s’est confirmé deux ans plus tard avec la déconfiture face au Tout Puissant Englebert de Lubumbashi (Zaïre) auquel Oryx avait concédé deux défaites avec 5 buts encaissés et aucun d’inscrit (2-0 et 3-0). Les Rodolphe Tokoto, Moukoko Confiance et autres “ Maréchal ” Mbappé Leppe et Jean-Pierre Tokoto avaient fait leur temps. Depuis la fin des années 70, Oryx a tenté de retrouver l’élite camerounaise, sans succès, et a aujourd’hui disparu.
Le Canon de Yaoundé a pris fermement le témoin et a enrichi davantage la moisson camerounaise en 1971 avec le trophée des clubs champions remporté face au Kotoko Ashanty. Après un cinglant 3 buts à 2 à l’aller, les Mekok me ngonda se ressaisissent au retour (2-0) et gagne le match d’appui (1-0).
Le 14 décembre 1977, les artificiers de Nkolndongo ont échoué à la 3e finale consécutive de la coupe des vainqueurs de coupe au stade Ahmadou Ahidjo, devant Enugu Rangers de Okala, 1-4 à Enugu et 1-1 à Yaoundé. Ils se rattraperont l’année suivante, en 1978, face aux Guinéens du Hafia FC de Conakry (0-0 et 2-0). Thomas Nkono, Théophile Abega, Emmanuel Kundé, Jean Manga Onguene, Arantes Mbida et autres étaient au sommet de leur art et conserveront le trophée Ahmed Sékou Touré grâce à leur troisième titre engrangé au détriment de As Bilima du Zaïre (2-2 à Garoua et 3-0 à Kinshasa). Les Kpa Kum seront champions d’Afrique toute catégorie en 1979 avec le trophée de la coupe des vainqueurs de coupe conquis face au Gor Mahia du Kenya (2-0 à Nairobi et un score record de 6-0 à Yaoundé).
L’équipe de Nkolndongo perdra ensuite deux finales de cette compétition devant Zamalek du Caire (Egypte), notamment celle de la fin du 20e siècle en décembre 2000, 1 but contre 4 au Caire et 2-0 à Yaoundé. La Caf avait désigné le Canon 3e club africain du siècle ex æquo avec Ashanty Kotoko, après Al-Ahly et
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Zamalek.
Canon et les autres.
C’est aux tirs aux buts que Union de Douala a remporté la coupe des clubs champions en 1979 face aux Hearts of Oaks du Ghana, 0-1 à Accra et 1-0 à Yaoundé et 5 penalties contre 3, avec Joseph Antoine Bell, David Mayebi, Ename, Pierre Bep etc.
Eugène Ekoule, Brice Ndjeya et leurs coéquipiers avaient ainsi pris goût au trophée continental et, deux années plus tard, les Nassaras ont conquis de haute lutte la coupe des vainqueurs de coupe au Nigeria face aux locaux du Stationary Stores 2-1 à Yaoundé et 0-0 à Lagos, en 1981. C’était là, le dernier trophée continental du Cameroun au niveau des clubs.
Roger Milla et le Tonnerre de Yaoundé ont caressé les premiers le trophée Abdelaziz Mostafa de la coupe des vainqueurs de coupe le 14 décembre 1975, battant en finale le Stella d’Abidjan, 4-1 et 1-0 à Abidjan.
Cette première édition a été marquée par l’affaire instiguée par Al Ittihad d’Egypte qui, après avoir abandonné le terrain, s’est plaint que le Tkc avait utilisé des joueurs du Canon (Nkono, Akoa et Ayissi qui ont évolué sous les noms de Ambiang, Essomba et Medjo) en quarts de finale retour le 25 mai 1975 à Yaoundé. Les Egyptiens ont été déboutés.
En 1976, l’équipe de Mvog Ada avait perdu la finale de la 2e édition face aux Shooting Stars d’Ibadan. Ayant concédé 4 buts contre 1 aux Nigérians à Lagos, Roger Milla, Paul Gaston Ndongo, Ndoga et autres Paul Nlend n’avaient gagné que par 1 but à 0 à Yaoundé.
Le Tonnerre Kalara Club de Yaoundé, devenu sous l’ère de Antoine Depadoux Essomba Eyenga, Tonnerre Société à objet sportif (Saos) a joué et perdu, le 24 novembre 2002, au stade Ahmadou Ahidjo, sa 3e finale de coupe africaine des clubs (0-4 et 1-0) pour un trophée continental, autant que Oryx de Douala. Union de Douala en a remporté deux et le Canon de Yaoundé a fait la plus abondante conquête avec quatre trophées continentaux dont le trophée Sékou Touré des clubs champions conservé en 1980.
La moisson camerounaise en coupes africaines des clubs s’arrête brutalement en 1981 avec un total de 8 trophées continentaux de 1965 à 1981. Depuis lors, les clubs camerounais ont plongé dans une sorte de léthargie due, entre autres, au dilettantisme des dirigeants, aux nombreux départs intempestifs et prématurés de jeunes footballeurs vers l’étranger. Les clubs ne sont plus dirigés par des mécènes, mais plutôt par des affairistes dont le souci premier est de se remplir les poches que de promouvoir le sport roi.
Depuis l’avènement de la Coupe de la Caf, 3e compétition africaine des clubs, en novembre 1992 dotée du trophée Bashorun Moshood Abiola, d’après une idée originale du Camerounais Simon Pierre Akono Ondoua, alors président de la Foudre d’Akonolinga en 1991, Tonnerre Saos de Yaoundé est le premier club camerounais à disputer une finale.
Sable de Batié à été, en 1999, l’unique formation camerounaise à avoir atteint la phase des matches de poule de la juteuse Champions league de la Caf, nouvelle version de la coupe des clubs champions, née en août 1997. Les San San Boys étaient bon derniers de leur groupe avec 1 point. Leur retour cette année est sans relief, malgré sa victoire hier (3-1) face à Santos d’Afrique du Sud.
Le paradoxe camerounais a voulu que les déboires des clubs laissent l’esplanade aux triomphes de l’équipe nationale, les “ Lions indomptables ”, équipe nationale africaine du siècle, selon la Caf. Mais elle est aussi en train de perdre le nord.
Dominique TOUKAS
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