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Lionnes indomptables : Les dames sans soutien . (22.07.2004)
Bertille M. Bikoun
La sélection nationale de football a débuté son stage dans le dénuement.
L`image est poignante. Et même désolante. A l`issue de l`entraînement, les joueuses de l`équipe nationale de football féminin courent vers leurs sacs entreposés à l`ombre d`un banc de touche. Celles qui n`ont pas fait de réserve se retournent vers leurs coéquipières. Elles sont donc trois à quatre (voir plus) à se partager une bouteille d`eau d`un litre et demi. Le plus important, c`est que les unes et les autres puissent avaler une gorgée d`eau. Après quoi, certaines troquent leur uniforme d`entraînement Puma trempé de sueur contre des survêtements ou des tenues de ville secs. D`autres n`ont plus qu`un souci : comment regagner leur domicile ? Ces dernières, les plus nombreuses, s`agglutinent autour de leur entraîneur. Les yeux vifs comme des enfants en quête d`un jouet ou d`une sucette. Coutumier à coup sûr du fait, Kamdem, l`entraîneur national, envoi la main dans la poche de son pantalon, y sort quelques billets de Cfa et les partage aux filles. La répartition est telle que chacune doit pouvoir avoir de quoi retourner à son domicile.
Ce sont là deux scènes qui démontrent à elles seules le dénuement dans lequel la sélection nationale de football féminin du Cameroun se trouve depuis le 15 juillet. C`est en effet jeudi dernier que celle-ci est rentrée en stage, en préparation du match de dimanche prochain contre les Diables Rouge du Congo. Rencontre qualificative pour la 4ème édition de la Coupe d`Afrique des nations (Can) de football féminin qu`accueillera une fois de plus l`Afrique du Sud. Au match aller disputé le 11 juillet dernier à Brazzaville, Les Camerounaises l`avaient emporté sur le score de 2-0. Une avance confortable qui permettra aux Lionnes indomptables, même en cas de match nul, d`obtenir leur ticket pour l`Afrique du Sud.
Mais la route qui y mène est longue et sinueuse. Comme cela à toujours été le cas lorsqu`il s`agit de la sélection nationale de football féminin, les convocations des joueuses sont dûment signées par les différents responsables en charge. Après, plus rien. Les moyens, disent les responsables de la cellule administrative provisoire des équipes nationales de football (anciens et nouveaux), faisant
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défaut. Rentrées en stage jeudi dernier, ce n`est que lundi, soit quatre jours plus tard, que les pouliches de Kamdem ont eu droit à leur premier pack d`eau. Puis, selon qu`un responsable de cette cellule était présent au stade durant les entraînements, la sélection de football féminin était ravitaillée en eau.
Internement
Une situation plutôt gênante que regrette la capitaine : " depuis lundi dernier, nous venons aux entraînements matin et soir. Avant cela, lorsque nous débutions le stage, jeudi dernier, nous travaillions une fois par jour. Les filles trouvent cela quelque peu difficile car les frais de déplacement sont un peu lourds. Et qu`après les entraînements, il faut bien se nourrir. La plupart d`entre-elles n`ont pas les moyens de le faire ", déplore Bernadette Anong Azang. L`argent ! L`absence du précieux sésame est à l`origine de la crise de nerfs qu`ont les joueuses de l`équipe nationale de football féminin. " L`ambiance est bonne entre les filles. Sauf que le moral n`est pas si haut. Lorsque nous sommes revenues du Congo, nous nous attendions à être " dépannées ". Cela n`a pas été fait. Nous n`avons pas eu de primes. Donc ,il y a de quoi avoir le moral bas ", poursuit la capitaine. L`eau, l`argent..., pour l`entraîneur, il s`agit simplement de " quelques problèmes de prise en charge " sur lesquels M. Kamdem ne veut pas s`étendre, du moment que le matériel de travail est là. Seule difficulté selon lui, " l`internement des filles ". Et le voeu des joueuses d`être "réunies au moins deux à trois jours avant la rencontre " a pris corps hier.
C`est à Mfandena, modeste hôtel sis au quartier Omnisport de Yaoundé, que les joueuses de l`équipe nationale et leurs encadreurs sont internés depuis mercredi en mi-journée. Ce qui a permis de résorber de fait un certain nombre de difficultés auxquelles les joueuses étaient confrontées. Heureusement, reconnaissent-elles, s`il y a une chose pour laquelle elles peuvent se réjouir depuis le début du stage, " c`est l`encadrement médical ", présent et effectif. N`empêche que Mme Rosette Eboko qui est la responsable soit tout de même inquiète des cas de la capitaine et du libéro de l`équipe. Celles-ci souffrent pour la première, d`un mal au genou droit et, la seconde, de douleurs ombilical.
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