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Comment les Lions Indomptables ont souvent préparé leurs coupes du monde (03.03.2010)
Match amicaux : Que valent les adversaires des Lions ?
Après l’Italie ce soir, l’équipe nationale du Cameroun affronte la Slovaquie et le Portugal en mai et juin prochains.
Paul Le Guen ne pouvait pas rêver d’un meilleur adversaire que l’Italie pour préparer la Coupe du Monde Afrique du Sud 2010. Les Lions Indomptables du Cameroun affrontent la sélection nationale italienne ce soir au stade Louis II de Monaco, au cours d’un match amical dont l’enjeu est énorme. Après une Coupe d’Afrique des Nations, Angola 2010, complètement manquée (le Cameroun a été éliminé en ¼ de finale) il est question pour l’entraîneur des Lions Indomptables, de redonner le sourire à des supporters qui commencent à croire de moins en moins aux forces de leur équipe. D’autre part, la sélection nationale du Cameroun ayant subi une véritable cure après la Can, Paul Le Guen a à cœur de jauger son effectif pour s’en faire une réelle idée.
Et pour ce faire, les Lions Indomptables ont un adversaire de taille : l’Italie. Champions du monde en titre après leurs victoires en finale de Coupe du Monde (1934, 1938, 1982, 2006), les Azzurri rencontrent les Lions ce soir pour la troisième fois. Les deux premières confrontations ont tourné à l’avantage de l’Italie, une fois, et l’autre opposition s’est soldée sur un nul. L’Italie occupe en ce moment le quatrième rang dans le classement Fifa. Le match de ce soir est pris très au sérieux par les Italiens. La preuve, l’entraîneur Marcello Lippi a convoqué sa Dream-team, malgré quelques forfaits. Canavaro, Chiellini, Pirlo, Gattuso, etc. seront bien de la partie.
En plus de l’Italie, le Cameroun a pu se trouver deux autres adversaires pour continuer la préparation de la Coupe du Monde. Une aubaine pour les Lions Indomptables, puisque l’unique date Fifa qui nous sépare de la Coupe du Monde est celle d’aujourd’hui. Ce qui rend difficile l’organisation des matchs amicaux, les entraîneurs des équipes où évoluent les joueurs de l’équipe nationale n’ayant aucune obligation de libérer leurs joueurs en dehors de ces dates-là. Le dernier jour de match en club pour les joueurs sélectionnés pour la phase finale de la Coupe du Monde est fixé au 16 mai prochain.
Le Cameroun en a donc profité pour négocier deux matchs amicaux. L’un le 29 mai, contre la Slovaquie à Klagenfurt en Autriche, et le second, 10 jours avant le coup d’envoi du Mondial (le 1er juin), contre le Portugal.
Si avec l’Italie le Cameroun a fait une bonne affaire, ce n’est pas le cas avec la Slovaquie, qui ne pointe qu’à la 36ème position du classement Fifa. Cependant, il s’agit d’un bon adversaire qui a causé des soucis à la France lors des éliminatoires. Le pays a pris part à huit phases finales de Coupe du Monde et il faut remonter à 1934 et 1962 pour avoir une bonne performance en Coupe du Monde. Ces années-là, ils étaient sortis en finale. Et, plus rien…
Le Portugal est un autre adversaire de poids. Cinquième au classement Fifa, le pays de Christiano Ronaldo a pris part à quatre phases finale de Coupe du Monde (1966, 1986, 2002, 2006). Son meilleur résultat est sa quatrième place en 2006 en Allemagne.
Jean-Bruno Tagne
Espagne 1982 : Première expérience de Mondial
Un premier regroupement de joueurs locaux a eu lieu au Cameroun. 27 joueurs avaient pris part à ce regroupement ponctué de matchs amicaux contre le Sénégal, la Guinée et le Ghana. L’équipe, sous la conduite de Jean Vincent, le sélectionneur de l’époque, s’est envolée pour l’école de football de Cologne en Allemagne. Roger Milla, Michel Kaham, Jean-Pierre Tokoto, Paul Bahoken et Yebga Maya, les joueurs professionnels que comptait le Cameroun en ce moment ont rejoint l’équipe en Allemagne. « Plusieurs matchs amicaux ont ponctué cette préparation en Allemagne. On jouait contre des équipes anodines pour jauger le niveau de la préparation », se souvient Michel Kaham, joueur ayant pris part à cette Coupe du Monde.
Au terme de cette préparation d’un mois en Allemagne, la liste des 22 joueurs retenus pour défendre les couleurs du Cameroun a été rendue publique. Yebga Maya, qui s’était revélé lors du stage comme un buteur sur lequel le Cameroun pouvait compter, et Jean Manga Onguene, l’un des meilleurs attaquants d’Afrique de l’époque, n’étaient pas retenus pour cause de blessure. « Toute l’équipe, confie Michel Kaham, était revenue au Cameroun le vendredi qui précédait le début de la Coupe du Monde puis, le dimanche, elle est repartie pour la Corogne en Espagne pour attendre son premier match face au Pérou ». Le Cameroun est sorti au premier tour avec trois points pour autant de matchs nuls en trois matchs.
Sélectionneur en 1982 : Jean Vincent (Français)
Adjoint : Jean-Michel Ndjelezeck (Camerounais, décédé)
Espagne 1982 : Première expérience de Mondial
Un premier regroupement de joueurs locaux a eu lieu au Cameroun. 27 joueurs avaient pris part à ce regroupement ponctué de matchs amicaux contre le Sénégal, la Guinée et le Ghana. L’équipe, sous la conduite de Jean Vincent, le sélectionneur de l’époque, s’est envolée pour l’école de football de Cologne en Allemagne. Roger Milla, Michel Kaham, Jean-Pierre Tokoto, Paul Bahoken et Yebga Maya, les joueurs professionnels que comptait le Cameroun en ce moment ont rejoint l’équipe en Allemagne. « Plusieurs matchs amicaux ont ponctué cette préparation en Allemagne. On jouait contre des équipes anodines pour jauger le niveau de la préparation », se souvient Michel Kaham, joueur ayant pris part à cette Coupe du Monde.
Au terme de cette préparation d’un mois en Allemagne, la liste des 22 joueurs retenus pour défendre les couleurs du Cameroun a été rendue publique. Yebga Maya, qui s’était revélé lors du stage comme un buteur sur lequel le Cameroun pouvait compter, et Jean Manga Onguene, l’un des meilleurs attaquants d’Afrique de l’époque, n’étaient pas retenus pour cause de blessure. « Toute l’équipe, confie Michel Kaham, était revenue au Cameroun le vendredi qui précédait le début de la Coupe du Monde puis, le dimanche, elle est repartie pour la Corogne en Espagne
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pour attendre son premier match face au Pérou ». Le Cameroun est sorti au premier tour avec trois points pour autant de matchs nuls en trois matchs.
Sélectionneur en 1982 : Jean Vincent (Français)
Adjoint : Jean-Michel Ndjelezeck (Camerounais, décédé)
Etats-Unis 1994 : La débâcle au bout des voyages
En 1994, la Coupe du Monde disputée aux Etats-Unis a été une expédition foireuse depuis la préparation. Beaucoup d’intrigues ont entravé la préparation des Lions Indomptables. « On a fait de la balade, confirme Jules Frédéric Nyongha, entraîneur-adjoint à ce moment-là. La préparation a été mal faite, parce qu’on a passé le temps à voyager de gauche à droite. A Hong-Kong, en Corée, en Grèce. On avait passé beaucoup de temps à voyager au point de consacrer peu de temps à l’entraînement à Claire-Fontaine où on a fait trois semaines ».
« La préparation a été mauvaise », note Jean-Pierre Fiala, joueur ayant participé à cette compétition. Il y a eu un stage de 21 jours à Yaoundé sous la direction de Henri Michel, nouvellement recruté comme entraîneur. Au terme du stage à domicile, l’équipe a commencé à faire des tournées pour livrer des matchs amicaux et à moins 15 jours du début de la Coupe du Monde, elle s’est stabilisée à Claire-Fontaine. « On est allé en Corée où on a joué contre l’équipe nationale de Corée. 2-2 au premier match au stade olympique de Séoul. Trois jours après, un autre match contre l’équipe nationale et elle nous a battus par 2 buts à 1. Nous sommes ensuite allés jouer contre un club en Chine où nous avons gagné par 2 buts à 0.
Après, en Italie pour jouer contre l’équipe nationale d’Italie qui nous a battus 1-0. Revenus à Claire-Fontaine, les Lions sont allés prendre part à un tournoi en Turquie en disputant trois matchs. Revenus du tournoi, Henri Michel a sorti une liste de 23 joueurs aux Antilles et on a joué contre la sélection de Guyanne, avant la liste des 22 joueurs » raconte Fiala.
Et, poursuit-il, il y avait beaucoup d’interférences. L’équipe même qui devait jouer avait subi beaucoup d’interférences alors qu’elle était bonne. Certains joueurs professionnels intervenaient pour d’autres. Omam Biyick avait déclaré que si son frère Kana Biyick n’était pas dans la liste des retenus, Roger Milla partira aussi. Et que si Roger Milla était retenu, son frère le sera aussi. Il y a même eu des bagarres par rapport à cela. Il y avait des gens qui jouaient alors qu’ils ne le méritaient pas. André Kana Biyick sortait d’une opération et avait encore des points de suture au pied. On a barré Patrick Mboma, Roger Feutmba, Misse Misse. On a fait revenir Victor Ndip Akem et Louis-Paul Mfede alors qu’ils ne méritaient plus de jouer ». Le Cameroun est sorti au premier tour de cette Coupe du Monde.
Le débat portait aussi sur qui faire jouer entre Thomas Nkono et Joseph Antoine Bell. Puis le débat sur la différence entre le capitaine et le représentant des joueurs auprès des dirigeants.
Sélectionneur : Henri Michel (Français)
Adjoint : Jules Frédéric Nyongha et Jean Manga Onguene
France 1998 : Un travail anéanti par l’arbitrage
Sous la conduite de Claude Leroy, recruté moins de deux mois avant la Coupe du Monde, les Lions Indomptables ont fait leur stage de préparation à Béziers, en France. Des matchs amicaux ont été livrés en Suisse.
On a recruté Claude Leroy presque en dernière minute, à un mois de la Coupe du Monde. Des matchs amicaux ont été livrés contre l’Argentine (1-1). On a aussi disputé un match contre le Danemark avec un match nul à la fin. Les autres matchs ont été livrés contre les équipes de petit niveau, « juste pour régler le système de jeu ». C’est au cours de cette préparation que la confiance a été faite à Djanka Beaka et Cyrille Ndo. Salomon Olembe a fait aussi son entrée au sein des Lions Indomptables. C’est au cours de cette préparation que Marc Vivien Foé s’est blessé et n’a pas pu prendre part à la Coupe du Monde. Claude Leroy a choisi Patrick Mboma pour jouer comme milieu défensif.
Sélectionneur : Claude Leroy (Français)
Adjoint : Pierre Manconsky (Français)
Corée-Japon 2002 : Les espoirs déçus
Tous les joueurs constituant l’ossature des Lions Indomptables étant basés en Europe, la préparation s’y est déroulée pendant deux semaines. En plus, la période Fifa qui précède la compétition a permis de peaufiner la stratégie de groupe. Les Lions Indomptables ont disputé plusieurs matchs amicaux : contre l’Argentine (2-2), deux défaites face au Danemark (1-2) et l’Angleterre (0-2). Pour Jean-Paul Akono, àlors entraîneur-adjoint des Lions Indomptables, « la préparation de Corée-Japon a été bonne ». Mais le résultat n’a pas suivi en raison des turbulences internes.
« Malheureusement, regrette-t-il, cette préparation a été diluée dans la grève des joueurs à Paris où on a perdu une semaine alors qu’on avait pris toutes les dispositions pour être sur place à moins une semaine. On a fait cinq jours sans entraînement. Ensuite on est arrivé dans un pays avec 7 à 9 heures de décalage horaire. Ces deux facteurs ont brisé la préparation qui était pourtant très bonne. Tous les spécialistes s’accordaient à dire que le Cameroun était la plus grande chance de l’Afrique à pouvoir atteindre, à défaut de la finale, jouer au moins les demi-finales ». En jouant le dernier match contre le Danemark, les Lions Indomptables devaient aller immédiatement au Japon « profiter des 14 jours de période Fifa, pour y faire 10 jours de préparation ». « Malheureusement, affirme Jean-Paul Akono, on avait déjà perdu cinq jours à Paris pour des raisons extra sportives. Le voyage pour le japon nous a pris deux jours, parce qu’on est revenu par certains pays africains. Les réservations de survol des pays étrangers n’étaient pas faites. On nous a obligé à atterrir dans les pays où on n’avait pas le droit de survoler. On n’a pas pu s’acclimater pendant cette Coupe du Monde et on est sorti au premier tour ».
Sélectionneur : Winfried Schäfer (Allemand)
Adjoint : Jean-Paul Akono
Achille Chountsa
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