|
Un pas de plus vers Athènes . (23.02.2004)
Emmanuel Gustave Samnick
Les Lions indomptables espoirs ont battu les Eléphanteaux hier (2-0) à Yaoundé, lors de la 4ème journée des éliminatoires des JO 2004.
Marcus Mokaké, l’un des grands absents de la Can 2004 en Tunisie, a encore régalé les quelques 20.000 spectateurs du stade Ahmadou Ahidjo hier. Dans ce match au sommet de la 4éme journée dans le groupe B des éliminatoires zone Afrique du tournoi de football des Jeux olympiques d’Athènes 2004, entre Camerouais et Ivoiriens, le tout nouveau joueur professionnel (sociétaire depuis un mois de Sedan en Ligue 2 française) a fait admirer sa technique irréprochable, sa vision de jeu et finalement son efficacité devant les buts. Et Marcus Mokaké a réussi là où on l’attendait le moins : ce joueur râblé, de petite taille, a marqué, moins de dix minutes au retour des vestiaires, le deuxième but des Lions espoirs de la tête, sur un beau service de Daniel Wansi, son compère de l’attaque avec lequel il s’entend assez bien sur le terrain, comme en témoignent ces nombreux "une-deux" entre les deux joueurs.
Positionné en attaquant de rupture, sorte de "neuf et demi", par l’entraîneur Jean Paul Akono, Mokaké, vainqueur du Crack d’or 2003, le trophée Fécafoot-Mutations-Pmuc qui récompense le meilleur joueur du championnat de 1ère division du Cameroun, l’ancien pensionnaire du Canon de Yaoundé et de Fovu de Baham, s’est créé tout seul quatre occasions de buts en première période. A chaque fois, il a butté sur le gardien Noël Yobou Agbo ou sur la muraille défensive des Elephanteaux. Le néo-Sanglier, auteur d’une passe et d’un but lors de ses deux premiers matches sous les couleurs de Sedan, a même provoqué un penalty en milieu de première mi-temps que Paul Essola, le remuant milieu de terrain venu de Bastia, a tiré mollement sur le gardien ivoirien. L’équipe espoirs du Cameroun a fait le siège du camp adverse pendant l’essentiel du match, mais il lui a manqué un peu de liant dans la circulation du ballon et de lucidité dans le dernier geste. Hervé Job Iyock, qui a perforé la défense ivoirienne à plusieurs reprises, a ainsi grappillé plusieurs occasions de marquer.
C’est finalement sur l’une de nombreuses longues rentrées de touche, spécialité du capitaine camerounais du jour Narcisse Fish Abada, que la rencontre va se débloquer, puisque Francis Ze (Sampdoria de Gênes, Italie) va reprendre victorieusement la boule lancée comme un obus par le gaucher du Tonnerre de Yaoundé aux dreadlocks et ouvrir le score de la partie. Beaucoup de maladresses vont par la suite empêcher l’équipe du Cameroun de prendre une plus grande avance sur son adversaire du jour. Le collectif du groupe reste à peaufiner, même si on a noté beaucoup de satisfactions individuelles. Le staff technique, Jean Paul
|
Akono et son adjoint Emmanuel Ndoumbe Bosso, en est du reste conscient, lui qui n’a eu de cesse de vociférer contre les joueurs camerounais coupables de nombreuses pertes de balle. Les latéraux Benoît Omgbwa (Montevideo, Uruguay) et Ndzana Kana (Mount Cameroon Fc) ont à nouveau livré un beau match.
L’axe central inédit, Ndjoumeck (libero) et Matoukou (stoppeur), a compensé son déficit physique par l’anticipation et une efficacité dans les duels. C’est peut-être le milieu de terrain (Essola, Job, Abada, Ze) qui a évolué en dessous de ses possibilités. Heureusement, il y avait Mokaké pour bonifier les ballons dans ce secteur…
L’essentiel est sauf. Le Cameroun a pris les trois points de la partie et porté son total à 10 points après quatre matches, ce qui lui permet de garder la tête du classement du groupe B, devant le Mali qui possédait 6 points avant d’affronter hier la Rdc (0 point) qu’il a logiquement battue 3-1. Quant à la Côte d’Ivoire, elle reste scotchée à 4 points. Il reste deux journées à disputer, mais les Lions espoirs ont pris une bonne option pour aller défendre, en août prochain en Grèce, leur médaille d’or olympique.
En bref
Schäfer
Le sélectionneur national du Cameroun, Winfried Schäfer a été aperçu hier après-midi dans la tribune présidentielle du stade Ahmadou Ahidjo. Le coach des Lions est venu suivre le match des Espoirs camerounais contre leurs homologues ivoiriens, au moment ou une rumeur, qui aurait été relayée par un journal cairote, annonçait qu’il serait en pourparlers avec la fédération égyptienne pour un bail avec les Pharaons. Le technicien allemand commence en tout cas à respecter la clause de résidence contenue dans son contrat avec l’équipe du Cameroun.
Fifa
La Fédération internationale de football association condamne ce qu’elle appelle "les naturalisations de complaisance". La Fifa, qui s’est réjouie de ce que des pays comme le Mali aient récupéré leurs footballeurs dans leurs sélections en application du nouvel article 15 des règlements de la fédération internationale qui autorise un joueur ayant porté les couleurs d’un autre pays au niveau des élections jeunes de changer de nationalité, fait allusion au cas du Brésilien Santos naturalisé tunisien juste avant le début de la Can 2004. Dans le collimateur aussi, le sélectionneur français du Qatar Philippe Troussier, qui envisagerait de faire acquérir la nationalité qatarienne à de nombreux bons joueurs (Piquione, Darcheville) qui n’ont aucune chance de porter un jour le maillot de l’équipe de France. La Fifa estime que cette tendance porte atteinte à l’esprit sportif dont le souci de la préservation avait commandé la modification de l’article 15 des règlements, et étudie actuellement les moyens de mettre fin à ces dérives.
|
|
|
|
|
|