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Douala : La ruine des infrastructures sportives . (28.07.2004)
Dippah Kayessé
Le ministre de la Jeunesse et des Sports a fait le tour du propriétaire jeudi dernier.
"C`est dommage, aussi je ne suis pas tellement surpris du mauvais état des lieux. Ces installations ont fait leur temps et exigent aujourd`hui d`importants travaux de réhabilitation". Ces déclarations de Siegfried Etamé Massoma, ministre de la Jeunesse et des Sports (Minjes) à chacune de ces escales illustraient à suffisance l`état de dégradation avancée des infrastructures sportives et la capitale économique et la politique du gouvernement pour leur préservation. Si le complexe sportif la Kadji Sport Academy (Ksa) à Bekoko, banlieue de Douala appartenant à une structure privée a suscité chez le ministre une forte admiration, les autres " installations sportives " publiques de la ville présentent un visage hautement désolent. La tournée commence au Stade Mbappé Lépè. Il y a une dizaine d`années, ce temple de football des décennies 60 et 70 accueillait encore les matches de la D2. A la suite d`un contrat aux termes non élucidés passé entre le Minjes et la Communauté urbaine de Douala (Cud), cette dernière prendra la responsabilité de son réaménagement. Malheureusement, aujourd`hui, le Stade Mbappé Lépè (du nom de l`emblématique footballeur de l`Oryx club de Douala) est à l`abandon.
Il est aujourd`hui un site par excellence des enfants de la rue et autres brigands. Sous les grandes lattes des gradins, certains d`entre eux ont aménagé en toute quiétude des chambres. En dehors de son aire de jeu qui attire les jeunes en vacances, il est transformé en lieu de spectacles pour les amoureux du showbiz. " A cause de tout ceci, on est obligé de jouer les rencontres de la D2 parfois dans des terrains sans le moindre grillage pouvant servir de barrière de sécurité ", a déclaré dans une colère à peine voilée Joseph Lima, président de la ligue provinciale de football du Littoral. Le Stade de la Réunification, à son tour n`est plus qu`un vague souvenir de sa splendeur de 1972, année de sa mise en fonction. Entre temps, beaucoup d`eau a coulé sous le pont. Il n`y a plus de véritables vestiaires, les toilettes sont d`un autre âge, l`aire de jeu ressemble à un champ de patates. Son joyeux tableau d`affichage électronique et ses pylônes électriques font office d`objets de musée. Pire, le stade des quadruples champions d`Afrique est privé d`électricité pour factures impayées de près de 30 millions de F Cfa. Depuis quelques temps, le courant électrique est tiré d`une concession voisine comme cela se fait généralement dans les quartiers.
Délabrement
Autres lieux, autres déceptions. Le Parcours Vita situé
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àcheval entre les cités Bonamoussadi et Maképé a, faute d`entretien, pris un sérieux coup de vieux. " Depuis la rétrocession de ce parcours à la Cud, il a énormément perdu de son attrait. Aujourd`hui, nous comptons sur le Minjes et la Cud pour l`amélioration de son équipement et sa protection ", a indiqué Pamphile Nken, responsable de la structure. En seulement une quinzaine d`années d`existence, le site s`est transformé en une broussaille. En dehors de quelques mordus des exercices de sport qui continuent à le fréquenter, les populations y vont régulièrement planté du mais, des plantains et autres tubercules. D`autres encore y tendent des pièges ou font la chasse aux reptiles. La piscine de Bassa fait venir des larmes aux yeux. Faute d`activités sportives, le grand hall a été transformé en boite de nuit. Les toilettes et vestiaires ne ressemblent plus à rien, les équipements ont été emportés par des vandales. Dans la piscine elle-même, en lieu et place de l`eau poussent des herbes, au grand désarroi des amateurs de la natation. Mais, tout comme Augustin Dikoumé, responsable de la structure, on peut tout de même se réjouir des travaux de réhabilitation en cours.
Outre la visite des infrastructures sportives, le ministre et sa suite ont fait le tour des centres de jeunesse et d`animation spécialisés dans la formation socio-éducative des jeunes. A New-Bell comme à Bassa, c`est la honte ?toute bue pour ces installations qui exigent près de 300 millions de F Cfa pour leur réhabilitation.
Dire que la capitale économique, Douala, pépinière de talents toutes disciplines confondues est malade de ses installations s`apparente à une lapalissade. Le constat est réel depuis des lustres et ne devrait à vrai dire surprendre personne.
Ce pourrissement " programmé " des infrastructures, parce que personne n`a pensé à y mettre fin ou à mettre sur pied un projet pour leur réhabilitation vient mettre à nu le sempiternel problème de gestion des biens publics. A vrai dire, Douala ne peut pas abriter de nos jours des compétitions de haut niveau, faute de structures. On comprend aisément que, seuls comptent les trophées et autres médailles remportés par les sportifs camerounais. Le Minjes est arrivé, il a vu, touché du doigt, entendu les doléances?les responsables des structures ont attendu que le ministre soit concret. Hélas?il invitera plutot tout le monde à mettre de sa volonté pour la réhabilitation des infrastructures. " Il faut envisager trouver des finances à travers des partenaires aussi bien nationaux qu`étrangers. Les moyens de l`Etat ne pourraient jamais suffire à réhabiliter ces structures " , a-t-il souligné.
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