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Clubs : de l’excellence à la médiocrité (06.03.2007)
Entre gestion personnalisée, manque de visibilité, crise de ressources, les équipes croupissent sous un poids écrasant de problèmes.
La scène est assez significative pour ne pas être évoquée. Le Japonais Kimitoschi, cheveux au vent, s’avance vers Théophile Abega. Le joueur vient poser un problème simple à son président. Ses amis restés au pays aimeraient avoir quelques maillots du " Kpa-Kum ". Le joueur veut acheter une dizaine de pièces. Sa demande bute sur un handicap de taille. Les tuniques du " Kpa-Kum " sont introuvables sur le marché. Merchandising où es-tu ? Canon, Tonnerre, Union, Oryx ont écrit les plus belles pages du football camerounais. Ce quatuor totalise à lui seul une dizaine de coupes d’Afrique. Inscrit à la rubrique " excellence ", il nage depuis quelques années dans les eaux boueuses de la médiocrité. Canon, Tonnerre, malgré les résultats décevants, continuent néanmoins d’exercer une sorte de chimiotactisme pour les footballeurs. Mais à l’observation, ces clubs n’ont pris aucune disposition pour gérer et accompagner leur développement qui se fait à pas comptés. Les dirigeants actuels ont néanmoins senti l’importance de moderniser les structures. Canon et Tonnerre se sont dotés de sièges et de boîtes postales. Cependant, les appels continuent de tomber dans les téléphones portables des présidents. Union, de son côté, n’a pas encore de pied à terre. Statut qu’il partage avec les autres clubs à l’exception de Cotonsport, logée dans une aile du bâtiment de la Sodecoton, Mount-Cameroon, doté de bonnes installations et dans une moindre mesure de Sahel de Maroua. La localisation physique des équipes de D1 est un vif sujet de préoccupation. Les promoteurs de clubs se baladent avec les équipes dans leurs sacs. Un comble ! Chaque formation devrait pourtant avoir un siège, une boîte
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postale, une ligne de téléphone fixe, un fax, un site internet. Ce devrait être le minimum pour la D1. Et la Fecafoot doit mettre l’accent sur ces points qui sont loin d’être de simples détails.
La relance du foot va passer par la modernisation des équipes. Les présidents de clubs, bailleurs de fonds attitrés,véritables " fait tout ", ont intérêt à confier la gestion technique administrative, médicale et financière des clubs à des mains expertes et non concentrer tous les pouvoirs entre leurs mains. Certains s’ingèrent, parfois grossièrement dans les aspects techniques, imposent des classements à leurs entraîneurs, ordonnent des changements de joueurs à partir de leur téléphone portable. Au seul motif que ce sont eux qui payent ! Une crise financière aiguë secoue également les clubs. A l’exception de Cotonsport, sponsorisé par la Sodecoton, de Union de Douala soutenu par deux sociétés, Tonnerre de Yaoundé appuyé par un concessionnaire " auto ", des trois autres clubs du Grand Nord, bénéficiaires d’une subvention substantielle annuelle au titre de l’appui de solidarité de la Sodecoton à Université, Espérance, Sahel, parce que situés dans une zone productrice de coton- son montant varie entre 10 et 15 millions, somme qui s’ajoute à la subvention de la Fecafoot octroyée à tous les clubs-, les autres formations, qui sont aussi en droit de revendiquer la manne de l’or blanc pour la simple raison qu’elles consomment l’huile de coton, font des mains et des pieds pour boucler leur budget. Les partenariats avec les équipes européennes constituent aussi des solutions. Sur ce point, seul le Canon a, jusque-là, tiré son épingle du jeu de son partenariat " gagnant- gagnant " avec Lokeren, club belge de première division. Son gros bus est là pour l’attester. Malheureusement, le " deal " avec les Belges a capoté.
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