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Michel Hidalgo bousculé par la presse (22.05.2006)
La conférence de presse s’achève en queue de poisson. Le technicien français victime de la guerre des tranchées.
Michel Hidalgo, ancien entraîneur de l’équipe nationale de France, vainqueur de la Coupe d’Europe des nations en 1984, deux fois demi-finaliste de la coupe du monde en 1982 et 1986, responsable à la Fédération française de football (Fff) et dirigeant de plusieurs structures dans son pays, a séjourné au Cameroun pendant quatre jours. Il a quitté Yaoundé hier, 21 mai 2006. C’est le 18 mai que ce technicien de haut niveau est arrivé à Yaoundé, sur invitation du ministre des Sports et de l’éducation physique (Minsep), Dieudonné Philippe Mbarga Mboa. Au cours de son séjour camerounais, Michel Hidalgo a été reçu deux fois par le patron du mouvement sportif national. Le lendemain de son arrivée, le Minsep lui a accordé une audience chez lui, à 10h30. Si rien n’a filtré de cette rencontre, il transpire de certaines sources que les deux hommes ont parlé de la nécessité de bâtir un mouvement fort du football camerounais qui impliquera toutes les parties prenantes et ira de la base jusqu’au sommet. Sommet où on trouvera une équipe nationale qui servira de symbole pour les mordus du football et les joueurs. Trente minutes avant de prendre son vol le 21 mai à l’aéroport international de Nsimalen, il a rendu une visite de courtoisie au Minsep. C’était au domicile de ce dernier qui s’était fait mal au pied en début de la semaine dernière.
Les autres articulations du séjour camerounais du technicien français portaient sur les rencontres avec les cadres techniques. Ainsi, le 19 mai de 11h30 à 12h30, il a eu une séance de travail au Minsep avec quelques responsables : le conseiller technique N°1, le directeur du développement du sport de haut niveau, le directeur des normes et du suivi des organisations sportives et les responsables de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot). Cette rencontre a eu lieu dans la salle des conférences du ministère. Après cette séance de travail, le Français s’est rendu à la Fécafoot où il a été reçu par le premier vice-président, Jean-René Atangana Mballa. Ce dernier, dans la logique de bataille qui oppose le Minsep à la Fécafoot depuis quelques mois, n’a pas manqué de s’expliquer chaudement avec le conseiller technique N°1. Soupçonné d’être l’homme à tout faire du ministre, Robert Ndjana qui représentait son patron et ami a reçu des coups de gueule certainement réservés à Dieudonné Philippe Mbarga Mboa. A Tsinga, siège de la fédération, l’on continue de penser que le Minsep s’implique trop dans les affaires du football. Selon les responsables de la Fécafoot, il les empêcherait de travailler sereinement. Dans la soirée du 19 mai, Michel Hidalgo a rencontré les dirigeants des centres de formation de football. Après, c’était le tour des entraîneurs nationaux de football, suivis de leurs homologues des équipes de première et deuxième divisions. Il a tenu à dire aux uns et aux autres, leur rôle dans la construction du football national.
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Certains participants à cette rencontre sont partis avec un goût d’inachevé.
Le moment le plus dur du séjour camerounais du technicien français a été sa rencontre avec la presse. Dans son propos liminaire, le conseiller technique N°1 a dit : “ c’est comme consultant que le Minsep a invité Monsieur Michel Hidalgo” arrivé au Cameroun pour la première fois. Le Français a souligné qu’il entend apporter un appui salutaire au football camerounais. Sans pour autant dire concrètement qui il a vu et comment il juge le niveau actuel des entraîneurs, il a indiqué que : “ il faut tout mettre en œuvre pour redonner au football camerounais sa place sur le plan international. Il faut les hommes et les moyens pour booster le football. ” Selon lui, l’esprit d’entreprise appartient aux hommes et non à la chance. Il faut une évolution et non un replâtrage, une recherche des hommes compétents, une bonne direction technique nationale chargée de planifier le football national. Il a reconnu qu’il y a de nombreux chantiers. D’abord, faire repartir les Lions en leur redonnant la qualité qu’ils avaient il y a quelque temps. “ Une équipe nationale c’est le miroir du pays ”, a-t-il dit. Les différents entretiens qu’il a eus lui ont permis sans doute de percevoir un réel malaise. Aussi a-t-il indiqué qu’ “ il faut éviter de vivre avec ses défauts. Mettre sur pied un environnement prioritaire à une bonne éclosion avec : discipline, travail, éducation et réalisme ”. Il a recommandé la mise sur pied d’une autorité puissante mais moins envahissante.
Comme bien d’observateurs, le consultant français a demandé qu’ “ on donne la fierté aux jeunes d’appartenir à la sélection nationale. Une sélection faite par le réalisme et la qualité des résultats des joueurs. ” Lesquels joueurs devraient être détectés tôt, et qui doivent effectuer le parcours les différentes catégories des sélections nationales avant d’atteindre les seniors. Malgré les bonnes dispositions, une partie de la presse camerounaise a pensé qu’il n’était pas qualifié pour venir donner des leçons là où son compatriote Robert Corfou, ancien Dtn a étalé ses limites. Cette sortie des journalistes qui a rapidement mis fin à la rencontre, à peine commencée, avait pour mobile le soupçon à l’endroit du français. Une source a laissé entendre que Michel Hidalgo avait dans ses valises le nom du futur entraîneur national. En plus, le technicien français a donné l’opportunité à ceux qui ont placé “ les fusils ” contre lui d’être amer. Il n’était pas disposé à donner une conférence de presse. Il l’a dit. Et n’a pas répondu à plusieurs interrogations. Rien ne justifiait cette rencontre avec les médias. Il n’avait qu’à remettre la copie à celui qui a commandé le travail.
Le Français a servi de la chair à canon dans une bataille qui oppose le Minsep à la Fécafoot et où la presse semble avoir pris position pour l’un ou l’autre camp. C’est donc tout triste qu’il a quitté la terre camerounaise, victime des dégâts collatéraux.
Par Sandeau Nlomtiti
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