|
Eliminatoires Can/Mondial 2006 : La Côte d’Ivoire motive-t-elle l’Egypte contre le Cameroun ? (21.09.2005)
L’entraîneur des Eléphants de la Côte d’Ivoire et quelques responsables du football ivoirien se seraient récemment rendus en Egypte. Au moment où une victoire ou un nul des Pharaons face aux Lions Indomptables à Yaoundé serait une planche de salut pour les Ivoiriens.
“Depuis que j`ai eu vent de la visite effectuée par Henri Michel en Egypte, accompagné d`une délégation de haut niveau, ainsi que l`accueil à lui réservé par le directeur technique national (Dtn) de la Fédération égyptienne de football (Fef) Mohamed al-Siyagui, je cherche une justification à cette visite qui puisse étancher ma soif... En vain !! Je n`ai pas été le seul à être révolté par cette nouvelle qui revêt beaucoup de choses. J`ai reçu le coup de téléphone de notre attaquant international Ahmed Hossam "Mido" qui voulait avoir confirmation de la nouvelle diffusée. Il (Mido) a qualifié cela d`erreur grave commise par la Fef, susceptible d`exposer le foot égyptien à d`interminables pressions et surtout si cette dernière parvenait aux responsables camerounais, ce qui est chose possible ”. Ces propos, tenus par l’Egyptien Mohammed Seif, dans un forum en ligne égyptien (www.filgoal.com), repris par le site internet Cameroon-Info.net, révèle au grand public certaines démarches qu’auraient entreprises des responsables du football ivoirien auprès de ceux de l’Egypte, pour amener les Pharaons à jouer pour eux à Yaoundé.
En effet, l’issue du match entre les Lions Indomptables camerounais et les Pharaons égyptiens, prévu samedi 8 octobre prochain – nouvelle date fixée par la Fédération internationale de football association (Fifa), parce que c’est ce jour que la Côte d’Ivoire affronte le Soudan au Soudan – au stade omnisports Ahmadou Ahidjo de Yaoundé, est très attendue. Elle déterminera le qualifié du groupe C des éliminatoires zone Afrique, pour la prochaine coupe du monde de football prévue en 2006 en Allemagne. Pour obtenir, sans calculs, leur ticket qualificatif pour le Mondial allemand, les Lions Indomptables ont intérêt à venir à bout des Pharaons ; même sur la plus petite des marques. La Côte d’Ivoire, challenger du Cameroun dans ce groupe, sera en déplacement au Soudan, avec la ferme ambition de vaincre, tout en espérant que l’équipe nationale égyptienne de football vienne à bout ou contraigne à un nul son homologue camerounaise. Les Lions Indomptables ont donc leur destin en main, alors que celui des Eléphants ne dépend pas seulement d’eux, mais aussi des Pharaons.
“ Corruption de motivation ”
Ce serait donc, conscients du fait que les Pharaons égyptiens sont la clé pour leur qualification au cas où les Eléphants de la Côte d’Ivoire viendraient à bout de la sélection nationale soudanaise au Soudan, que des responsables du football ivoirien se seraient récemment, à en croire Mohammed Seif, rendus en Egypte. Ils y auraient été reçus par le directeur technique et quelques membres de la Fef. Cette rencontre entre responsables du football ivoirien et égyptien aurait été très mal perçue par nombre d’observateurs du football égyptien dont Mohammed Seif, et même des joueurs de l’équipe nationale de football égyptienne. “ Je suis entièrement d`accord avec Mido. Cette visite, quelle qu`en soit sa dénomination, n`a aucun sens si ce n`est que la Côte d`ivoire aimerait s`assurer que l’Egypte ne "laissera pas passer" son match devant le Cameroun. C`est un match qui compte beaucoup pour les Ivoiriens si l`on prend en compte que l`Egypte en gagnant le Cameroun ou en lui imposant un nul offrirait le ticket de qualification aux éléphants si ces derniers venaient à bout du Soudan ”, observe l’Egyptien Mohammed Seif.
Par ailleurs, soutient cet observateur averti
|
proche du célèbre footballeur égyptien Ahmed Hossam dit Mido, “ Al-Siyagui ainsi que la Fef se sont enlisés dans une erreur grossière. Sa rencontre avec Henri Michel suscitera moult interrogations chez les responsables du football camerounais, même scénario chez le public égyptien. Malheureusement, les responsables du football égyptien ne savent pas qu`en football, il existe ce qu`on appelle "corruption de motivation". Il est normal chez nous qu`une équipe verse une somme d`argent à une autre qui rencontre son adversaire direct histoire de la faucher ; pourtant, en Europe et dans plusieurs coins du monde cela est considéré comme crime et est classé au même titre que des pots-de-vin qu`on verse pour faire perdre une équipe ”. L’on se souvient en fait, rappelle Mohammed Seif, du championnat turc de l`année surpassée, “ lorsque la fédération turque a mené une enquête sur un incident concernant le versement d`un demi million de dollars par Fenerbahce à Istanbul sport pour freiner Besiktas. La fédération turque avait annoncé que si l`accusation portée sur Fenerbahce venait à se confirmer, on lui retirerait le titre et le reléguerait en D2 malgré le fait qu`il soit parmi les clubs les plus populaires en Turquie. Heureusement les documents juridiques l`ont sauvé d`une humiliation qui s`annonçait retentissante ”.
Réunions porteusesde fruits au Minsep
Pendant que cette affaire est au centre de multiples conversations dans les milieux du football camerounais, égyptiens et ivoiriens, et fait objet de grands débats dans des forums en ligne, le ministre des Sports et de l’éducation physique, Philippe Mbarga Mboa, conduit sereinement et bien la préparation, côté camerounais, du match capital Cameroun – Egypte. Entamée dès le retour victorieux de la Côte d’Ivoire, cette préparation se déroule sous de bons auspices. Au jour d’aujourd’hui, deux réunions au sujet de cette confrontation entre Camerounais et Egyptiens, présidées par Philippe Mbarga Mboa, se sont déjà tenues dans les locaux du ministère des Sports et de l’éducation physique (Minsep) à Yaoundé. La troisième est annoncée pour demain, jeudi 22 septembre, au Minsep. D’importantes réunions auxquelles prennent part toutes les parties prenantes à l’organisation du match annoncé pour le 8 octobre prochain, tant attendu par nombre d’amoureux du ballon rond camerounais.
Récemment, il y a eu, une descente d’officiels du football camerounais, conduits par le secrétaire général du Minsep, au stade omnisports Ahmadou Ahidjo, pour s’assurer du bon état de la pelouse, des vestiaires, des tribunes et autres choses dont la Fifa exige la viabilité pour toute rencontre internationale de football. Pour sa part, l’encadrement technique des Lions Indomptables, conduit par le technicien portugais Artur Jorge, a rendu public, vendredi 16 septembre dernier, une liste de 22 footballeurs professionnels conviés au stage préparatoire qui s’ouvre le 2 octobre prochain à Yaoundé. Une liste (voir Le Messager n° 1967 du lundi 19 septembre 2005) qui, certes, n’est pas révolutionnaire, mais laisse présager que Artur Jorge et ses adjoints privilégient la concurrence au sein de l’équipe nationale fanion de football du Cameroun.
Enfin, il faut le dire, en cas de qualification des Lions Indomptables pour la prochaine coupe du monde de football, ce sera, pour le Cameroun, sa cinquième participation d’affilée au plus grand rendez-vous mondial du ballon rond. Et, sur le plan historique, ce sera la sixième participation camerounaise à une phase finale de coupe du monde de football, après 1982 en Espagne, 1990 en Italie, 1994 aux Usa, 1998 en France et 2002 à Corée-Japon.
Par Honoré FOIMOUKOM
|
|
|
|
|
|