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Finale : Cameroun, un vice champion d’Afrique inattendu. (27.08.2007)
72 contre 86. Même si elle a échoué devant l’Angola, la performance réalisée par la sélection nationale est un authentique exploit. Retour sur un parcours semé d’embûches.
Sans surprise la hiérarchie continentale a été respectée. Samedi, l’Angola a battu le Cameroun (86-72) en finale de la 24e coupe d’Afrique des nations à Luanda. Les Palanca Negras enlèvent ainsi leur cinquième titre consécutif de champion d’Afrique, le neuvième depuis 1989. Joakim Gomes, un joueur angolais a été sacré meilleur joueur du tournoi (Mvp). Ce succès offre à l’Angola l’unique billet qualificatif mis en jeu à cette Can pour les prochains Jeux olympiques de Pékin, en Chine. Vice champion d’Afrique, le Cameroun, finaliste malheureux devra passer, avec le Cap Vert (médaillé de bronze), par un tournoi préolympique prévu en juillet prochain en Espagne, pour espérer être de l’expédition. Les Lions indomptables ont donc échoué sur l’ultime marche qui mène au toit de l’Afrique. Pas de chance, ils sont tombés devant forte partie. Malgré la défaite, la performance globale réalisée par les Camerounais est un authentique exploit pour au moins deux raisons.
La première est sportive et tient au rang du Cameroun sur l’échiquier continental. Contrairement au football, le Cameroun n’est pas un poids lourd du basket. En 24 éditions, le pays compte tout juste 4 participations. Le seul titre notable reste une troisième place acquise au terme de la Can 1974. Faisant fi de ces statistiques peu flatteuses, la sélection nationale a pris tout le monde de court. Avant de trébucher devant le géant angolais, elle a réalisé un parcours impressionnant. D’abord la Côte d’Ivoire (double vainqueur de l’épreuve) ensuite l’Egypte (quintuple champion) figurent en effet au tableau de chasse des Lions Indomptables qui réalisent par ailleurs un sans faute lors du premier tour, s’offrant 6 points sur les 6 possibles dans une poule plutôt difficile, constitué du Mozambique (battu 54 contre 66), de l’Afrique du Sud (survolée 59-89) et de la Tunisie (neutralisée 70-75).
En somme, en six matches, le seul revers subi est cette finale perdue. Et encore, la différence s’est jouée à pas grand-chose. Les 14 points d’écart ne rendent pas suffisamment compte des efforts fournis par les poulains du coach Lazare Adingono. Conduit par Brice Vounang (18 points et 10 rebonds), le cinq majeur camerounais a donné du fil à retordre aux Palanca Negras. Le tournant du match s’est disputé dans le
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troisième quart temps. A 9 minutes de sa fin, le Cameroun comptait un point d’avance sur son adversaire avant de se faire rattraper et distancer de 10 points, 7 minutes plus tard.
Inévitable récupération
La seconde raison, qui ne prédisposait pas le Cameroun à jouer les premiers rôles dans cette 24è Can, est relative aux péripéties ayant entouré son départ en Angola. Sans stage de préparation, la sélection nationale, privée de son entraîneur national, arrive à Luanda en pièces détachées, le jour même de l’ouverture de la compétition, soit 24 heures seulement avant son premier match. Mayang et Bouli, deux pros, sont au départ de Douala en compagnie des deux locaux retenus. Le reste du groupe arrive en deux contingents : celui en provenance des Etats-Unis et celui venant d’Europe. Ils sont constitués entre autres de Joseph Owona (le fils de l’autre), Brice Vounang, Mbah à Mouthé, etc. Lazare Adingono, coach assistant de Casinius aux Etats-Unis est préféré à Etienne Obah Nkoa, le patron attitré du banc de touche des Lions Indomptables, dit-on sous la pression des joueurs, notamment ceux de la diaspora. Ils lui disputent sa compétence à manager la sélection nationale. Les contestataires s’appuient sur les balbutiements des derniers jeux africains d’Alger au terme desquels le Cameroun avait terminé 8è sur 8 pays engagés.
Outre le désordre sur le banc de touche (ce qui n’offre pas toute la visibilité voulue sur les douze joueurs convoqués), la Fédé et le Minsep, échaudés par la débâcle d’Alger, rechignent à desserrer les cordons de la bourse. Augustin Edjoa préfère accompagner les Lions Indomptables du ballon rond à Oita au Japon, au mépris de ses responsabilités, confirmant la réalité que d’aucuns veulent nier : au Cameroun il y a des sports mineurs. Et le basket en fait partie. Puisqu’il faudra l’intercession de Joseph Owona, professionnel en France, et les menaces répétées de suspension du pays par la Cab pour que les autorités débloquent les maigres fonds nécessaires au déplacement de la délégation camerounaise… Ce qui n’empêchera pas le président de la Fédé, dès l’annonce de la qualification du Cameroun pour les demi finales, de trouver sans peine des fonds pour se rendre en Angola. Parions qu’après leur forfaiture, les autorités sportives camerounaises, afin de récupérer une victoire qu’elles n’ont pas facilitée, vont dérouler le tapis rouge aux héros d’Angola ? Toute honte bue.
Par Frédéric BOUNGOU
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