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Mondial 2010 : Les chances africaines (03.09.2008)
Malgré les doutes concernant les infrastructures de Johannesbourg, le mondial 2010 est bien parti pour se dérouler entre Durban et Port Elizabeth. Ce sera le premier mondial sur les terres africaines. Cette 19ème édition a-t-elle des chances de voir briller une équipe locale?
Cameroun
Avec déjà 5 phases finales à son actif, 4 Coupes d’Afrique des Nations et 1 médaille d’or aux JO de Sidney, l’équipe de Rigobert Song est historiquement et légitimement la meilleure sélection du continent.C’est une équipe solide qui s’appuie depuis des années sur les mêmes piliers (Emana, Eto’o, Mbami, Kanemi, Makoun, Song), cela peut sembler banal, mais en Afrique le secret de la réussite, est une fédération solide et de la stabilité parmi les joueurs. Cette rigueur tant revendiquée depuis les années 80, vacille quelque peu, suite à l’affaire Patrick Womé (menacé de mort pour le penalty raté qui a coûté une place en Allemagne aux camerounais). Depuis 2006, le Cameroun veut se rassurer, mais échoue une nouvelle fois contre l’Egypte en finale de la CAN cette année. Pour 2010, les objectifs sont clairs, une qualification et pourquoipas, un huitième de finale. Mais les plus grands ennemis du Cameroun seront, le tirage au sort et Otto Pfister.
En effet, dans un continent où seules quelques équipes ont le niveau mondial, les poules peuvent parfois être fort cruelles et sortir quelques belles équipes (Nigéria, Sénégal, Egypte), au profit de nations "plus faibles" (Togo, Angola). Les poules ne sont pas géographiques pour les éliminatoires (5 groupes de 4 équipes tirées au sort), mais il est difficile, quand on s’appelle Modeste Mbami, d’aller chercher la motivation pour jouer l’Ethiopie à 2000m d’altitude. L’effectif camerounais est sans doute le plus étoffé, mais nul doute que Otto Pfister (faible palmarès, mais spécialiste des sélections africaines), est un handicap à lui tout seul. Encore entraîneur dans un club soudanais il y a deux ans, aprés avoir été limogé par la fédération togolaise, le coach allemand ne me semble pas être l’homme de la situation (imaginez Thierry Goudet entraîner Chelsea). Il manque cruellement d’expérience au très haut niveau et a abandonné le Togo avant le mondial. Il n’est pour l’instant pas montré du doigt car il possède un vivier de joueurs exeptionnels (tout comme Paul Le Guen à Lyon en 2004).
Côte d’Ivoire
Largement médiatisée depuis 4 ans en France, pour des raisons politiques et sportives, cette sélection est, pour moi, plus forte sur le papier qu’en 2006, mais plus faible moralement. Loin de l’agitation d’il y a 2 ans, les hommes de coach Vahid, seront sans doutes minés par la rigidité de ce dernier, et déçus par une baisse croissante du nombre de reportages que ne tournent plus Téléfoot ou Stade 2 sur eux! Bien loin de la crise politique de 2006, les débats politiques y restent houleux sans être gravissimes, ni meurtriers, la ferveur populaire reste intacte, mais diminuée en France. Hallihodzic est sans doute l’homme de la situation, froid et rigoureux, il ne laissera pas les petits jeunes de la sélection prendre 10 kilos comme auparavant. Le succès ivoirien vient aussi de l’assiduité de ses stars. Drogba, Touré, Koné, Faé ou Kalou ne ratent que très peu de rendez-vous en terre africaine, grâce, aussi et surtout,
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aubon-vouloir de leurs clubs.
La sélection a bien évoluée depuis 2006, "exit" les anciens auxerrois et confirmation des pensionnaires de Premier League, cette équipe est redoutable d’un point de vue offensif, même si ce n’est pas face aux Mozambique ou à Madagascar, en poule cette année, que son efficacité est la plus évidente. Notons également qu’elle n’a encaissé que deux buts en 2008 (face aux galopants bostwanais et guinéens). La Côte d’Ivoire est l’autre grande favorite pour la qualification au mondial. Malgré ces évidences, les éléphants auront connus 4 sélectionneurs, depuis Henri Michel, et n’arrivent pas à trouver un système de jeu adéquat. En témoigne l’emploi du 5-3-2 contre le Mozambique en juin, transformé en 4-3-3 à tendance 4-4-2 contre la Guinée à Chantilly en Août.
Les autres équipes
Nigéria: Une défense qui en impose, Taiwo et Yobo notamment, additionnée à une attaque de feu (Martins, Yakubu), c’est un effectif très physique et puissant sous les ordres d’un duo 100% nigérian. L’un des gros handicap de cette formation est, vous l’avez deviné, le milieu de terrain. Suite aux départs en retraite de Lawal et Okocha, Obi Mikel a bien du mal à tenir, seul dans l’entre-jeu.
Ghana: Après un mondial riche de belles surprises, Essien, Appiah, Mensah et autres Addo et Derek Asamoah ont franchis un palier. Tous titulaires dans leurs clubs en Italie ou en Angleterre, les joueurs ghanéens sont arrivés en demi-finale lors de la dernière CAN et sont 19èmes au classement FIFA loin devant la Suède et la Côte d’Ivoire notamment. Il manque aux ghanéens un grand attaquant capable de faire la différence, car le reste de l’effectif tient la route et n’a rien perdu de sa virtuosité aperçue en Allemagne.
Égypte: Ne nous cachons pas, nous nous demandons tous pourquoi l’Égypte en est là. Deux CAN en deux ans, sans que nous, français, ne connaissions d’autres joueurs que Zidan, Mido ou Shawky. Pourtant, ce fût la première équipe africaine à se qualifier pour une phase finale de coupe du Monde. Son jeu minimaliste mais solide, est suffisant pour battre tout les deux ans successivement, le Cameroun et la Côte d’Ivoire. Malgré ses titres régionaux, l’Égypte tarde à émerger au niveau mondial, et ses joueurs fidèles à leur championnat, n’intéressent pas les recruteurs étrangers, à tord. Ce manque d’expérience pourrait se payer en cas de qualification (se serait une première depuis 1990), et son parcours pourrait se résumer à celui de l’Arabie Saoudite en 2002.
Tunisie: À l’image su Sénégal, elle a connu son heure de gloire au début des années 2000, avec les grandioses Boumnigel, Clayton, Trabelsi, Sellimi et Gabsi. Depuis les jeunes tardent à reprendre le flambeau, alors que les anciens sont en difficulté en club (c’est le cas de Santos ou bien de Jemaa et Mnari). Cette triste addition rend les chances tunisiennes quasi nulles aussi bien pour la CAN que pour le Mondial.
Je ne me prononcerai pas sur le Mali, faute de connaissances requises, ni sur l’Afrique du Sud, dont le parcours ressemblera à celui de l’Autriche à l’Euro.
À suivre: la sélection argentine.
http://www.sportvox.fr/article.php3?id_article=22284
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