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Fécafoot: Défense à trois à Zurich (04.11.2004)
Bertille M. Bikoun
La Fifa confronte les thèses du Minjes et de la fédé au sujet des textes du football camerounais.
Sept mois après l`affaire des maillots UniQT des Lions indomptables qui avait faillit coûter six points au Cameroun lors des éliminatoires jumelées Can/Mondial 2006, l`on reparle encore de la relecture des textes de base de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot). Ses principaux dirigeants vont se retrouver ce matin, 5 novembre 2004, au siège de la Fédération internationale de football (Fifa) à Zurich (Suisse) pour une réunion tripartite. La Fécafoot est représentée par son président Iya Mohamed, son secrétaire général Jean Réné Atangana Mballa et d`autres responsables de la maison. Côté ministère de la Jeunesse et des Sports, David Siegfried Etame Massoma, a dépêché en Suisse son directeur des Sports, Robert Ndjana et les membres de la "Commission Nguewa Omer" (dont ce dernier), Adolphe Minkoa Shé, Joseph Antoine Bell et Ebenezer Muloke. Les travaux vont se dérouler en présence des représentants de la Fifa, dans un rôle d`arbitre.
Puisqu`il s`agira de comparer et d`harmoniser les propositions de la "Commission Nguewa" et les observations du bureau exécutif de la Fécafoot en ce qui concerne les textes de base de cet organe; puis les adapter aux statuts standard de la Fifa et aux lois du pays. L`on se souvient que le 23 avril dernier, suite à la double sanction sportive et financière de la Fifa, la présidence de la République avait suspendu le processus électoral en cours à la Fécafoot et prescrit une relecture des textes de base de celle-ci. Une décision qui avait conduit à la mise sur pied d`une commission de relecture constituée de juristes, anciens footballeurs et autres compétences. La "Commission Nguewa", du nom de son président, avait rendu son rapport le 14 juillet, deux semaines après le délai à elle impartie. Une copie qui avait suscité de vives contestations de la part des membres du bureau exécutif de la fédération. Lesquels avaient constitué une commission Ad hoc pour passer au crible le rapport de la "Commission Nguewa" et formulé de nombreuses observations.
Désaccords
L`un des points d`achoppement des textes de la Fécafoot est la composition des assemblées générales. La commission de relecture recommande de ramener les effectifs de 169 à 104 membres, les 30 du conseil d`administration n`ayant plus voix au chapitre en assemblée générale. Elle souhaite aussi que les provinces y soient représentées au prorata du nombre de clubs de deuxième division affiliés à leur ligue provinciale et non de manière égale (10 délégués par province). Mais la Fécafoot trouve que c`est une proposition subjective "dans la mesure où, aussi bien à la Fifa qu`à la Caf, toutes les fédérations (les membres) ont droit à une voix. On ne tient compte ni de la population des pays que ces membres représentent, ni du volume d`activités que ces pays ont. Car, si tel était le cas, on ne comparerait pas le Cameroun au Tchad, le Cameroun à la France, la Chine aux Îles Comores...", déclarait son secrétaire général entre ces mêmes colonnes. Jean Réné Atangana Mballa trouve par ailleurs "irréaliste" la proposition des membres de la commission de relecture des textes de base de permettre à tout citoyen camerounais de se présenter à la présidence de la Fécafoot... Il sera
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question ce matin à Zurich de revenir sur ces points de désaccord.
Avec une refonte quasi totale, les nouveaux textes devraient offrir une nouvelle physionomie au football camerounais. Notamment en ses points sensibles: la gestion des équipes nationales (co-administrées par la Fécafoot et le Minjes), les conditions et modalités d`élection du bureau exécutif de la Fécafoot, la modification de ses structures avec la création d`une direction générale. Ce sera là l`une des innovations majeures liées à la refonte des textes de la Fécafoot. La proposition avait été faite en son temps par la commission de relecture qui suggérait que le secrétariat général soit remplacé par un secrétariat permanent avec un "responsable recruté sous contrat et non nommé" comme cela ce fait actuellement à la Fécafoot. Joseph-Antoine Bell, auteur de la proposition, disait calquer ce fonctionnement sur le modèle de la Fifa. Cependant, l’organisation mondiale propose une alternative aux fédérations qui désirent élire leur secrétaire général : que dans leur marche quotidienne, elles dissocient les questions administratives des questions financières. "Ce que nous faisons à la Fécafoot. Actuellement, le Sg s`occupe uniquement de l`administration", se défendait alors Atangana Mballa pour qui, cette proposition est "un problème qui ne tient pas".
Innovations
L`idée, autrefois rejetée, a pourtant fait son bonhomme de chemin au sein du bureau exécutif de la Fécafoot qui voudrait l`adopter. Aussi, le secrétariat général de la structure sera remplacé par une direction générale chargée essentiellement de s`occuper de son administration. "Nous voulons opter pour la clarification, c`est pourquoi nous avons décidé d`avoir un Dg", avouait le Sg de la Fécafoot avant son départ pour Zurich. Un autre administrateur de lui emboîter le pas : "Nous avons refusé de nous enfermer sur nous-mêmes. Nous avons accepté de nous ouvrir; accepté la refonte profonde des textes pour le bien du football camerounais". Le pharmacien Omer Nguewa propose que le bureau exécutif, dans sa globalité, soit remplacé par "un organe permanent [...] avec ceci que ce seront des gens avec des contrats. Cela correspondrait mieux avec ce qui est fait à la Fifa". Dans la foulée des bouleversements futurs, Jean Réné Atangana Mballa nous a confié sa décision de se retirer prochainement de la vie active du football : "Mon état de santé est incompatible avec ma fonction de Sg.
Celle-ci représente un important volume de travail administratif permanent et quotidien que je ne peux plus assumer convenablement car, depuis trois ans, je suis malade. C`est la raison pour laquelle j`ai décidé de me retirer, pour ne pas tricher". Cette décision, poursuit-il, prendra effet "aussitôt qu`un nouveau bureau sera élu". Mais en attendant, c`est une équipe soudée du bureau exécutif de la Fécafoot qui s`est rendue à Zurich "pour aller défendre ses positions". Il ne fait aucun doute que les débats seront houleux. Robert Ndjana, qui va défendre les positions de l`Etat, se rend au siège de la Fifa avec des instructions fermes de sa hiérarchie qu`il n`a pas voulu dévoiler comme à l`accoutumée. Une chose est cependant certaine, quelle que soit la tournure des discussions, il n`y aura pas d`impasse. C`est donc à Zurich que le football camerounais prendra peut-être un nouveau départ.
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