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Ambiance d’avant match : Calme plat au Caire . (06.09.2004)
E. Gustave Samnick, au Caire
Le match entre Pharaons et Lions paraissait anecdotique dans les rues de la capitale égyptienne.
La presse locale (du moins celle qui paraît en anglais ou en français) n’en a touché un mot qu’en passant, dans un petit article paru le vendredi dans les colonnes du Progrès égyptien, le quotidien cairote de langue française. Parlant de l’équipe du Cameroun, à la veille de son match de la quatrième journée des éliminatoires Mondial/Can 2006 zone Afrique, ce journal écrit : "Quant au sélectionneur germanique des coéquipiers du redoutable numéro 4 Song, il a intérêt à remporter son match au Caire. D’abord pour maintenir la tête du classement, [ensuite] pour prouver aux Camerounais (…) qu’il ne s’est pas contenté de se gargariser d’une Can 2002 qu’il est accusé d’avoir gagné sur les vestiges de son prédécesseur français Pierre Lechantre". Et puis, plus rien, ni dans les journaux, ni à la télévision concernant le match, les trois jours précédant le choc Egypte-Cameroun.
Dans les rues du Caire, bondées le soir en cet été caniculaire, peu de personnes sont même au courant qu’il y a ce match le dimanche soir, il est vrai sur le terrain d’Arab Contractors, un club corporatif qui n’est rien, en termes de popularité, à côté des mythiques Zamalek et Al Alhy. Pas de drapeau national égyptien qui se vende sur le trottoir, en dehors d’un petit marchand ambulant qui s’est posté à l’entrée du siège de la fédération égyptienne de football, où quelques fans des Pharaons venaient, samedi, chercher à se procurer un ticket d’accès au stade. Plus rare encore de trouver, dans la foule immense et multicolore qui inonde les rues, un supporter arborant le maillot de l’équipe nationale. Les contre-performances de la sélection nationale sont peut-être pour quelque chose dans ce désintérêt du public et des médias aux matches des Pharaons d’Egypte, record des victoires (quatre) en Coupe d’Afrique des nations, à égalité avec les Lions indomptables du Cameroun. Côté camerounais, on sentait plus de mouvement à la veille du match.
L’ambassade était débordée par les sollicitations de la centaine d’étudiants camerounais présents au Caire. Après moult négociations, M. l’ambassadeur a consenti à mettre deux bus à leur disposition. "C’est très peu, parce qu’en dehors des Camerounais, des centaines d’autres étudiants originaires d’Afrique noire sont motivés à venir soutenir les Lions. En plus, nous ne sommes pas sûrs d’avoir les billets en nombre
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suffisant", maugrée Mahmoud, un étudiant camerounais de l’Institut du Caire au prénom plutôt égyptien, qui fait le pied de grue, toute la matinée de samedi, dans le hall de l’hôtel Sheraton Héliopolis où est logée la délégation camerounaise. Bientôt il est rejoint par des vagues successives d’autres supporters des Lions indomptables. A la vue d’un joueur de l’équipe du Cameroun, ils se précipitent pour serrer la main et réclamer un autographe, une pose photo, et plus si affinités.
Des Egyptiens (hommes, femmes comme enfants) rôdant par là n’ont pas manqué non plus à solliciter autographes et photos des ex champions d’Afrique camerounais. "On est confiant. Tous les gars sont en grande forme ; on voit certains de leurs matches en club à la télé, et ils ont confirmé hier pendant l’entraînement", s’enthousiasme un supporter, casquette floquée ‘’Cameroun’’ vissée sur le crâne. Dans le minuscule stade d’Arab Contractors (20.000 places), ces supporters des Lions indomptables ont bien essayé de faire entendre leur voix, mais dans les gradins ce sont les Egyptiens qui ont repris le contrôle des opérations, rappelant opportunément que les Pharaons jouaient à domicile. Ce que la timidité de leur public les jours d’avant match a failli masquer.
Réactions
Iya Mohammed (président FECAFOOT)
"Je suis évidemment déçu du résultat. Nous étions venus au Caire pour rentrer avec quelque chose de positif. Hélas, nous voici à deux points derrière la Côte d’Ivoire. Néanmoins, nous restons dans la course et allons tout faire pour corriger les erreurs d’aujourd’hui au prochain match.
Sur les matches de préparation, je dois dire que nous avions trouvé un adversaire dont l’entraîneur n’a pas voulu pour des raisons qui lui sont propres. Pour le prochain match en octobre contre le Soudan, il sera difficile de trouver un nouveau match amical. Celui du 17 novembre à Leipzig est en revanche confirmé. Mais, je crois que le problème est ailleurs, pas dans l’absence des matches amicaux de préparation. Ne nous décourageons pas. La compétition est encore longue, et nous verrons comment réajuster le tir".
Nadeh El Saïd (gardien et capitaine des Pharaons)
"J’étais très sûr que nous allions gagner ce match, parce que nous avons suivi trois semaines d’une bonne préparation. Je reste d’ailleurs confiant pour l’avenir; nous visons toujours la qualification à la coupe du monde 2006. je peux même promettre que nous remporterons aussi le prochain match contre la Libye".
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