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Les préalables de la relance du football camerounais (07.03.2007)
2- Encadrement : le bon grain et l’ivraie
Véritables chefs d’orchestre, les entraîneurs ont le devoir de donner une âme à leurs équipes. Mais pour cela, ils ont besoin d’être eux-mêmes suffisamment outillés.
En formule 1, au-delà du talent des pilotes, véritables virtuoses du volant, c’est dans les stands que les plus belles victoires se construisent. En football, de plus en plus, la décision se fait à partir du banc de touche. Les entraîneurs sont devenus tellement importants dans la vie des équipes, que s’asseoir sur un banc nécessite désormais un solide bagage. Outre les méthodes et outils d’entraînement, les techniciens modernes sont devenus de véritables managers qui gèrent aussi bien les aspects techniques que tous les autres aspects périphériques touchant directement aux joueurs dont ils ont la charge. A l’échelle mondiale, cette nouvelle race à quelques spécimen qui s’appellent : Arsène Wenger, José Mourinho, Rafael Benitez ou encore Frank Rijkaard. Quid des techniciens camerounais ?
On peut dire sans risque de se tromper qu’ils sont encore à des années lumières des exemples cités précédemment. Ces techniciens sont englués dans la grisaille et la médiocrité de l’organisation du football camerounais. Davantage, le mal est tellement rampant que les bancs de touche de nos clubs ont été investis par des personnages qui n’ont pour seuls atouts, que leur volonté et leur passion. En effet, lorsqu’on s’intéresse de prêt au profil des entraîneurs de nos équipes, on se rend très vite compte que la plupart d’entre eux n’ont pas la qualification pour officier au sein de l’élite. C’est donc généralement, des mains inexpertes qui sont chargées de façonner sur le plan technique les clubs et les joueurs. Quoi de plus normal dès lors que, le niveau moyen des techniciens, rejaillit sur le rendement des équipes.
Les PEPS ont la côte
Au Cameroun, les professeurs d’Education physique et sportive (PEPS) gagnent du terrain. C’est le profil majoritaire sur les bancs de touche. Les deux tiers des techniciens qui ont la charge des équipes de l’élite, sont des enseignants d’EPS. Et dans ce
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contingent, quelques uns seulement ont complété leur cursus par des formations en entraînement spécifique de football. Heureusement qu’à la direction technique nationale de football, on est de plus en plus conscient de cet état des choses. Du reste, avec l’appui des instances internationales et principalement la Fédération internationale de football association (Fifa), un travail de fond est en train d’être fait pour améliorer le niveau des techniciens. A ce propos, dans le cadre du programme Futuro III, la plupart des techniciens camerounais se trouvent en ce moment en stage à Yaoundé. A terme, la FIFA voudrait voir les instructeurs ainsi formés, fortement impliqués dans le développement du football au sein de la fédération. Autant dire que le défi de la professionnalisation interpelle les techniciens camerounais.
Toujours est-il que même si nous disposons des techniciens de haut niveau, l’environnement général du football national demeure un frein à leur épanouissement. Ils sont mal rémunérés et constamment à la merci des humeurs de leurs dirigeants. Du reste, le métier d’entraîneur est l’un des plus étranges et des plus dangereux qui soient. En effet, la saison vient tout juste de démarrer et déjà qu’un entraîneur a quitté son club. Ce phénomène est récurrent chez nous comme dans tous les pays, à la seule différence que sous d`autres cieux, les indemnités de départ sont conséquentes. Car, les clauses des contrats sont rigoureusement respectées par les deux parties. Chez nous, c’est un sacerdoce. Il suffit de les observer, les jours de match, sur leur banc de touche, pour comprendre l`ampleur du mal qui les ronge. L’énergie qu’ils mettent au service du jeu aussi. Il y a ceux qui grillent un paquet de cigarettes par match et ceux qui mastiquent sans discontinuer un chewing-gum ou un cure-dent. Il y a ceux qui bondissent, l`écume aux lèvres, à la moindre péripétie et ceux qui endurent un martyre toujours recommencé. Ainsi va la vie d’un entraîneur de football. Et tout ça pour quelle récompense ? Pas grand-chose en tout cas. Fort de cela, de plus en plus, il est important que nos techniciens soient suffisamment outillés.
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