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D2-Centre : Le sacerdoce des dirigeants (31.03.2006)
A la veille du début de la saison, ils n`affichent que leur amour pour le football comme intérêt.
Justin Blaise Akono
Le championnat de football de deuxième division aura bel et bien lieu cette saison dans la ligue provinciale du Centre. La menace de boycott qui planait sur ce championnat a été levée mercredi dernier à Yaoundé, à l`issue d`une rencontre entre les responsables de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) et les présidents (ou leurs représentants) des clubs de deuxième division de la province. Lors de cette ultime réunion, la Fécafoot a accepté de garder le prix des licences de joueurs à 3.500 Fcfa. Par conséquent, le match d`ouverture du championnat opposera demain 1er avril à Ngoumou, Renaissance Fc de Ngoumou à Dragon de Yaoundé.
La menace de débrayage des clubs de deuxième division du Centre découle du projet de la Fécafoot de revoir les prix des licences des joueurs à la hausse. Lesquels prix devaient passer de 3.500 Fcfa à 8.500 Fcfa. Ce qui avait causé le courroux des présidents des clubs de la province du Centre. Certains d`entre eux estimaient que la Fécafoot qui aura des difficultés financières du fait de l`absence des Lions Indomptables à la prochaine phase finale de la Coupe du monde voulait compter sur la vente des licences pour renflouer ses caisses. D`autres, plus radicaux, ont laissé entendre qu`ils n`étaient pas préparés à vivre un changement aussi brusque. D`ailleurs, reprennent-ils régulièrement, comme un credo, qu`ils connaissent de réels problèmes financiers.
En effet, les clubs de deuxième division du Centre, comme bien d`autres clubs du pays, vivent presque la même misère. Olympique de Mvolyé (OM) tire ses fonds des économies de son président Essomba Beaufort et "des aides des bienfaiteurs, qui se déclinent en biens matériels (équipements sportifs) ou en nature (frais de transport)", déclare M. Essomba Beaufort qui précise que "les joueurs et les entraîneurs n`ont pas de salaire. Ils ont accepté de se sacrifier car, l`OM d`aujourd`hui, n`est pas l`OM d`hier. Nous sommes engagés dans un sacerdoce".
A Arsenal, on parle d`école. Le promoteur de ce centre de formation qui a un club en deuxième division pense que les petites indemnités sont suffisantes pour ses joueurs. Gilbert Nana espère qu`un jour, l`un de ses "enfants" lui rapportera gros après un contrat professionnel juteux. C`est le même rêve à l`Association sportive des premiers missionnaires du football de Yaoundé (Asmy 1er). Son président, M. Ewolo, confie que tout lui vient de Dieu. "J`ai un joueur dans un club en Europe. S`il réussit à signer un contrat professionnel, cela pourrait nous rapporter un peu d`argent", espère-t-il.
Le discours est presque différent à Jeunesse Stars de Yaoundé. Son président, Akoué Epié Domingo, trouve le financement du club dans les cotisations des membres et, surtout, dans le transfert des joueurs formés, aujourd`hui professionnels. Modeste Mbami (Paris Saint-Germain), Jean II Makoun
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(Lille), Achille Emana (Toulouse), tous en France, Emile Mbamba (Maccabi Tel-Aviv) en Israël et bien d`autres encore font vivre le club à travers la fourniture des équipements et des fonds.
Fonctionnement
Renaissance de Ngoumou n`est pas encore parvenu à transférer des joueurs en Europe. Mais, le club semble n`avoir pas perdu sa verve de la première division. "Renaissance de Ngoumou est dirigée par un groupe d`hommes d`affaires et de fonctionnaires soucieux de la jeunesse", explique Michel Dieudonné Abena, son secrétaire général, qui ajoute que " le club connaît les mêmes problèmes que les autres clubs, puisqu`il n`a encore acheté aucune licence à quelques jours du début du championnat".
Ce club, qui passait pour privilégié quant au traitement de ses joueurs quand il accédait à l`élite, peut s`enorgueillir d`assurer un minimum de décence aux joueurs et encadreurs qui sont "salariés". Les salaires oscillent entre 15.000 Fcfa et 25.000 Fcfa. Le club qui a dépensé plus de 35.000.000 Fcfa la saison dernière, selon le secrétaire général de Renaissance dont le siège est au quartier Olezoa à Yaoundé, n`a pas encore voté son budget pour la nouvelle saison. Dans le même registre des clubs qui se plaignent moins, l`on peut citer le Tonnerre Kalara club de Yaoundé. Son président Antoine Essomba Eyenga qui a promis de faire remonter le club en première division, avait indiqué qu`au cas où il ne démissionnait pas, il s`investirait financièrement de la même façon que quand le Tkc était en première division.
En dépit de ces différences de standing, tous les clubs ne se sont pas encore affiliés. A l`instar de Renaissance de Ngoumou. Les clubs ne sont pas gérés de la même façon. Même lorsqu`ils ont des sources de financement similaires. La plupart sont l`émanation d`une seule personne qui s`entoure parfois de quelques amis. Ici, l`on ne connaît pas de congrès ou d`assemblée générale. Sauf si c`est une rencontre de façade pour s`ajuster aux textes de la Fécafoot. Lesquels textes prévoient la tenue d`un congrès à la veille de chaque saison sportive. Gilbert Nana d`Arsenal reconnaît par exemple que son assemblée générale pourrait se réduire à lui, ses encadreurs techniques et son président actif (qui assure l`aspect administratif du club). Pour fustiger une telle entreprise, le secrétaire général de Renaissance de Ngoumou rappelle que "les textes de la Fécafoot prévoient qu`il y ait un groupe de personnes pour former un club. Un individu ne peut pas le faire tout seul", informe Michel Dieudonné Abena.
Par contre, des clubs tels que Renaissance de Ngoumou ou Jeunesse Stars semblent bien organisés avec un président du conseil d`administration, un directeur exécutif pour l`un et un directeur général pour l`autre, et des membres qui remplissent des fonctions précises. Ils tiennent des assemblées générales tous les quatre ans et des conseils d`administration ordinaires à la veille de chaque saison, afin d`arrêter un budget et définir les ambitions de la nouvelle saison.
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